Cameroun - Offres tarifaires : Le Call-Box se meurt
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Les gérants de ces kiosques téléphoniques disent avoir perdu plus de la moitié de leurs clients à cause des différents forfaits disponibles pour les abonnés.

Martin Youonzo est gérant d’un Call-box au Carrefour régie. Ce lundi 16 févier 2015, il est assis derrière son  comptoir et attend comme d’habitude, l’arrivée des clients. Après plus d’une heure d’attente, un client se présente finalement. Mais, celui-ci est venu juste se renseigner sur le code à composer dans son téléphone, pour  transformer les unités de 100 F. Cfa en 500 F.Cfa. En l’espace de 30 secondes, le service est rendu. En guise de remerciement, une pièce de 25F.Cfa est remise au call-boxeur qui le dépose aussitôt dans sa caisse. Il faudra encore attendre plus de 30 minutes pour voir arriver le prochain client. Cette absence de clients ne semble pas surprendre Martin.

Pour ce jeune homme qui est à sa troisième année d’expérience dans l’activité du call-box, cette situation s’observe depuis un an. « Depuis l’année dernière, les nouvelles promotions d’Orange et Mtn nous rendent la vie difficile. J’ai perdu plus de la moitié de mes clients. La plupart des demandes de ceux qui me rendent encore visite sont essentiellement celle des transferts d’unités. Une fois leur transfert effectué, ils lemultiplient en fonction des forfaits que leurs proposent les différents opérateurs téléphoniques, et n’ont plus besoin de nos services durant des heures ou même des jours. Ce qui réduit énormément nos chiffres d’affaire », déclare Martin Youonzo.

Celui-ci confie qu’il est obligé de travailler avec les puces des cinq opérateurs économiques (Mtn, Orange, Camtel, Viettel et Set mobile) et de vendre les cartes de recharge de crédit de communication de ceux-ci pour pouvoir s’en sortir. Austine Muka exerce également l’activité de call-boxeur au quartier Etoudi. Assis sur une chaise derrière un box qui lui sert de bureau, le jeune homme d’une vingtaine d’année a le visage pale. Il dit n’avoir pas reçu de clients depuis 8h qu’il est en poste (il est déjà 11h. Ndlr). « Faire du call-box est une activité à risque de nos jours. Nous n’avons pratiquement plus de clients. Mtn et Orange nous ont ravi la vedette avec leurs multiples forfaits. C’est vrai que nous utilisons aussi ces offres pour vendre les appels. Mais pour effectuer les transferts d’unité, nous avons une puce commerciale que nous utilisons. Avant, en une journée j’avais au moins 3000 F.Cfa à 5000 F.Cfa de bénéfice, aujourd’hui, c’est à peine si je réussi à avoir 1000 F.Cfa en fin de journée», indique le callboxeur.

Comme Martin et Austine, ils sont nombreux les détenteurs de call-box qui se plaignent de la perte de la majorité de leurs clients, ceci à cause des multiples offres tarifaires faites par les différents opérateurs économiques. Pour remédier à cette situation, certains en plus du call-box, ont opté pour la vente des friandises telles que les biscuits, chocolats bonbons et autres. « On ne gagne plus d’argent dans l’activité du call-box. Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons à faire à certains clients parfois malhonnêtes qui nous arnaquent tout le temps. Et donc pour combler les manquants, nous vendons parallèlement des friandises. Trouver un emploi de nos jours n’est pas chose facile donc, nous sommes obligées de nous battre ainsi. » Déclare une call-boxeur.

© Le Jour : Bravo Tchundju

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