Lutte contre Boko Haram : Mobilisation par les marches ou efforts de guerre ?
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Le débat est déjà sur la table de l’opinion publique camerounaise. Entre organiser des manifestations à travers le pays et apporter un soutien  matériel, non plus seulement aux forces déployées au front, et voler au secours des personnes directement affectées par cette guerre.

Le principe du soutien aux forces de défense camerounaise qui se battent héroïquement dans la partie septentrionale du Cameroun  contre les éléments de la secte terroriste, Boko Haram, a déjà amplement gagné la population camerounaise. La première manifestation de ce soutien que les premiers volontaires ont trouvée, est l’organisation, à travers les villes du pays,  des marches de soutien qui, du reste, commencent à gagner  en intensité. Et la listes des candidats pour prendre les initiatives s’allonge aussi.

«Les marches de soutien ont inévitablement un impact psychologique certain sur les forces au front. Il faut aller plus loin, parce que les militaires ne  tiendront pas seulement avec le moral. La réalité du terrain de guerre impose des actions plus concrètes», relève un jeune  étudiant de l’université de Douala dans la mouvance de la fête de la jeunesse. Un officier de l’armée que La Nouvelle Expression a contacté à Maroua pour donner son avis, évoque  quelques aspects qui donnent une idée des problèmes palpables sur le terrain lorsque. «Imaginez qu’un homme ici, avec la chaleur qui culmine parfois à 45 ° à l’ombre, doit boire environ 5l d’eau par jour. Imaginez aussi quelle quantité de nourriture les militaires doivent manger, dans un environnement où l’on ne trouve même pas du bois de chauffage comme au sud du pays. Il y a un impressionnant déploiement de matériels et de main d’œuvre civils en arrière plan de cette guerre que tout le monde ne peut apprécier de loin. Un véritable effort de guerre s’impose pour les camerounais de bonne volonté qui veulent apporter leur soutien au président de la République, décidé à briser le cou à ces bandits sans foi ni loi».

Lorsqu’on sait qu’il est annoncé incessamment le déploiement d’une Force multinational mixte (Fmm) dans ce front, les propos de ce militaire résonnent dans toute leur pertinence. Et indiquent que ce front, au-delà du soutien moral indispensable à toutes les armées du monde, a besoin d’un effort de guerre dont nos forces ont si grandement besoin. Bien des camerounais l’avaient déjà perçu.

Le 4 février 2015, Régine Amougou Noma, maire de la commune de Yaoundé 4, a été accueillie à l’aéroport international de Maroua Salak par le gouverneur de la région de l’Extrême Nord. L’élue du peuple transportait un don d’une valeur d’environ 7 millions de Fcfa essentiellement constitué de denrées alimentaires : sacs de riz, de tapioca, de macabo, de maïs, d’arachide, des régimes de plantain, des bâtons de manioc, des cartons de sucre, de sardines, d’eau minérale…La cérémonie de remise de ce modeste don était déjà précédée d’une marche de soutien à Yaoundé. Le don a été acheminé à Maroua par un avion militaire affrété par le ministère délégué à la présidence de la République chargé de la défense, et officiellement remis à l’armée camerounaise représentée par le colonel Jacob Kodji, commandant de l’opération Emergence. Il est symbolique que ce premier don de nourritures vienne d’une mère d’enfants.

Il y a quelque jours, le sénateur de Kribi, Grégoire Mba Mba, président de la section du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de l’Océan sud, a lancé une campagne de collecte auprès des forces vives de sa circonscription politique, afin que chacun participe, selon ses moyens, à «une tontine»,  dont le fruit  sera officiellement remis au fur et à mesure au préfet de l’Océan pour le compte des forces de défense qui  se battent au front.

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), le Pr Maurice Kamto, a annoncé qu’il organise à partir du mois de mars 2015, une campagne de don de sang pour venir au secours des blessés de cette guerre. Dans un vox pop que La Nouvelle Expression a réalisé dans les rues de Douala à l’occasion de la 49e fête nationale de la jeunesse, bien des jeunes ont même suggéré l’enrôlement des volontaires pour assurer les nombreuses tâches civiles qu’une telle guerre impose en arrière plan du terrain  où les armes crépitent.

© La Nouvelle Expression : David Nouwou

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