C’est tout à fait regrettable que la presse d’Etat se croit obligée de s’autocensurer pour exister. Comment comprendre que chez nous les journaux télévisés ou radiodiffusés ne s’enflamment que sur des faits divers et non sur l’actualité brûlante, sous le prétexte qu’on ne doit pas parler des questions sensibles sans l’aval des autorités ?

Une attitude qui conduit naturellement les auditeurs et téléspectateurs à rechercher l’information ailleurs, notamment sur des chaînes internationales qui ne portent malheureusement pas souvent nos dirigeants sur leur coeur. Conséquence, on assiste à ces bilans contradictoires minorés par les uns, mais très souvent aggravés par les autres qui ont faut-il l’avouer, un avantage psychologique sur nos médias qualifiés à juste titre d’être de simples caisses de résonnance du pouvoir en place.

Les déclarations Officielles et autres sorties alambiquées du Porte-Parole du Gouvernement ne sont pris en considération par personne, autant que les démentis tardifs des médias publics qui frisent les mensonges d’Etat. Ainsi au lieu de les aider en conservant cette attitude attentiste, les médias de service public contribuent plutôt à mettre les autorités en difficulté, en dressant contre elles une population généralement désinformée. Les Camerounais ont soif de savoir ce qui se passe au front, dans la guerre que l’armée livre aux islamiques de Boko Haram.

Ils veulent connaître le nombre de victimes, celui des déplacés, les dégâts causés sur le terrain et bien évidemment les dispositions prises pour venir au secours de ces refugiés de l’intérieur. Et c’est ça que la CRTV doit dire ou montrer. Rien de magique là-dedans.

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