Le ministre secrétaire général adjoint de la présidence de la République, a pourtant été aperçu au palais de l’Unité, quelque temps avant.

L’image est passée inaperçue ou presque. Jeudi 8 janvier, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux des corps constitués de la nation au chef de l’État, c’est Magloire Séraphin Fouda qui suivait immédiatement Ferdinand Ngoh Ngoh, lors du passage des principaux collaborateurs du chef de l’exécutif exerçant au palais. Un ordonnancement quelque peu inhabituel. Car, dans l’ordre protocolaire, le ministre secrétaire général de la présidence, dans la préséance, est promptement suivi par le secrétaire général adjoint n°1, qui se trouve être, pour l’heure, Pater Agbor Tabi. Magloire Séraphin Fouda étant plutôt le n°2. Un bouleversement qui s’imposait somme toute, à cause de l’absence du dernier chancelier de l’université de Yaoundé de la salle des banquets. Une absence qui, sur le coup, n’a pas fait de gorges chaudes, l’opinion nationale – et internationale- étant focalisée sur la chute, d’autres parlent d’acrobatie, du secrétaire général du Sénat, Michel Meva’a m’Eboutou, devant le chef de l’État à qui il venait juste de serrer la main, en pleine solennité. Mais où est donc passé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur ?

Selon des informations parvenues à La Météo, le tout premier recteur de l’Université de Yaoundé I était bel et bien présent au palais de l’Unité, mais dans son bureau. Il se murmure dans les couloirs de la tour de marbre d’Etoudi que, pendant la mise en place des corps constitués par le protocole d’État, Peter Agbor Tabi a subitement eu un malaise. « Le secrétaire général n° 1 n’avait plus d’équilibre, il était très fatigué, il est même presque tombé aveugle», apprend-on. Nos sources rapportent par ailleurs que, recouvrant peu à peu sa vue, l’ancien directeur l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) aurait tout simplement refusé de rejoindre les rangs des personnalités conviées à serrer les mains du chef de l’État, arguant qu’il ne pouvait pas encore se tenir debout, n’ayant pas d’équilibre.

Ésotérisme. Il se murmure dans le sérail que l’aveuglement passager de Peter Agbor Tabi, tout comme la chute de Michel Meva’a m’Eboutou, la tête en bas, les fesses et les pieds en l’air, ne serait pas des faits anodins. Les mauvaises langues prétendent à cet effet que, ces deux hauts commis de l’État, seraient venus au palais de l’Unité, bourrés de gris-gris, aux fins d’ensorceler le chef de l’État. Une initiative dont le principal objectif serait, murmure-t-on, de mettre Paul Biya sous hypnose et, pouvoir influencer ses choix dans le remaniement en préparation. Car, rapporte-t-on en haut lieu, il est de notoriété publique que le secrétaire général adjoint de la présidence et le secrétaire général du Sénat, feraient feu de tout bois depuis un moment, pour un meilleur repositionnement dans la structure gouvernementale à venir.

Dans les salons huppés de la capitale, il se chuchote que, l’homme fort de Mamfé ne viserait autre que la primature. D’ailleurs, susurre-t-on dans son entourage, il attendait déjà ce poste, bien avant le remaniement du 9 décembre 2011. « L’homme (Peter Agbor Tabi, ndlr) n’a plus que le cœur et la tête à l’Immeuble Etoile. Il ne vit désormais que pour ça et serait prêt à tout.» confie un patriarche très populaire dans le Sud Ouest.

S’agissant de Michel Meva’a Meboutou dont l’image de sa chute devant le chef de l’État fait toujours le tour du monde, un retour au ministère de la Défense, poste qu’il a déjà occupé, serait actuellement son opium. Le patriarche de Biboulemam dans le département du Dja et Lobo, multiplierait des initiatives pour mettre le non moins président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) sous le coup d’un envoutement, au moment de redistribuer les nouvelles cartes de l’équipe gouvernementale. Il se rapporte dans les cercles proches de l’arrondissement de Mvomeka’a que l’ancien ministre des Finances et du Budget se voit de plus en plus dans la peau de celui-là qui doit être à la tête des troupes pour «mieux» combattre Boko Haram.

Seulement, les deux pontes, dans leur entreprise, se sont trouvés face à un palais de l’Unité et un président de la République, très au dessus d’eux, et prêts à contrer toutes velléités des forces obscures. « Ce qu’ils ont préparé contre Paul Biya s’est retourné contre eux-mêmes. Ils ont feint d’ignorer la force du Nnom nguî et finalement, ils en ont eu pour leur compte », confie un adepte des cercles initiatiques. Et de conclure : «Comme ces gens ne tirent jamais les leçons de leurs entourloupes, ils vont certainement revenir à la charge.» Chaud devant !