Je salue un professionnel et un naïf du journalisme camerounais. Par Dr Vincent-Sosthène FOUDA
CAMEROUN :: POINT DE VUE

Je salue un professionnel et un naïf du journalisme camerounais. Par Dr Vincent-Sosthène FOUDA :: CAMEROON

J’ai été informé du décès de monsieur Javis Nana, journaliste à Canal2, connu pour sa présentation de l’Arène autrefois émission culte de cette chaîne de télévision privée du Cameroun.

Passée l’émotion alors que reste de nombreuses questions, je voudrais saluer un professionnel que j’ai rencontré alors qu’il était en service à Magic FM. Je l’ai retrouvé à Canal2 d’abord comme présentateur de « Un jour un évènement » où il m’a fait l’honneur de me recevoir dans le cadre de l’Affaire Vanessa Tchatchou ensuite comme présentateur de « l’Arène ».

Javis Nana c’était un regard, un sourire narquois, qui n’était pas sans rappeler Claude Sérillon pour ceux qui sont habitués des chaînes de télévision françaises.

Javis Nana était aussi une gestuelle dans la profession et une posture devant l’écran.

Javis Nana était aussi une voix, captivante, un fond sincère. Il s’en va à 35 ans laissant derrière lui de nombreuses interrogations non seulement dans le monde du journalisme camerounais, mais au sein de la jeunesse camerounaise.

Javis Nana était un fils de paysan qui a su se battre après avoir « été un va nu-pied » comme il le disait très souvent dans les rues de Yaoundé. Il a pu intégrer la chaîne de télévision de ses rêves et certainement la meilleure chaîne privée du Cameroun au côté de David Atemkeng de qui il a certainement beaucoup appris, et également de Jean Jacques Ze pour ne citer que ces deux-là.

Il casse la plume et le micro dans la verdeur de l’âge. Il avait encore de nombreuses roses de la vie à cueillir. Je l’ai écrit le 13 août 2012 sur la dépouille d’un autre jeune journaliste camerounais Stéphane Tchakam, je le reprends ici : « Va, ô toi le confident de notre âme, emporte avec toi nos bénédictions ! Dors en paix dans la tombe, jusqu’au jour où nous devons nous revoir ; jusqu’à ce que la trompette du Dieu suprême résonne sur les tombeaux, que les portes de la mort s’ouvrent et que les cadavres se relèvent au signal de Dieu ; jusqu’à ce que les sépulcres se meuvent, fécondés par le souffle de Jéhovah ; qu’à sa voix les sépulcres, entourés de la fumée des planètes qui se fondent, vomissent leur proie. » Parce qu’aujourd’hui tu es une proie de la mort…

Il est important que la jeunesse camerounaise se pose des questions sur le sens qu’elle donne à la vie, à son devenir. Au plus profond de moi, je reste convaincu que nous ne devons pas traverser la vie en courant. Nous devons la marquer de notre empreinte, car il est faux et je cite Césaire, de penser que « l’œuvre de l’homme est finie, que nous n’avons rien à faire au monde, que nous parasitons le monde (…), mais l’œuvre de l’homme vient seulement de commencer ».

Beaucoup se souviennent du jeune lycéen que Javis Nana fut à Bangangté, c’était une époque de rêve… on ne plante donc pas là, tout honteux ses parents, ses grands-parents pour clore une vie qui n’avait presque pas commencée.

Javis, nous gardons de toi l’image d’un travailleur infatigable, d’un homme au grand sens du partage ! Alors, à toi homme-cœur, homme-palmier, homme-karitier, en te semant en terre, notre humble souhait est que tu germes et cette fois que tu portes du bon fruit en abondance !

© Correspondance : Dr Vincent-Sosthène FOUDA

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