Cameroun: Lettre ouverte aux assassins de Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla
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Cameroun: Lettre Ouverte Aux Assassins De Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla :: Cameroon

Mesdames, Messieurs les assassins de Monseigneur Jean-Marie Benoit Balla, Lorsque Monseigneur Jean-Marie Balla trépassait entre vos mains infectes, par sa grandeur d’esprit et sa foi inébranlable, il vous a certainement pardonné votre sacrilège : il n’était pas assassiné ; il était soustrait à vos tortionnaires pour la gloire de Dieu, ainsi qu’il est écrit dans la Sainte parole : « Je suis l’homme qui a vu la misère

Sous la verge de sa fureur…

Il a bâti autour de moi,

Il m’a environné de poison et de douleur » (Livre des Lamentations, chap. 3, versets 1 & 5).

Malgré la fureur de votre acharnement, au moment de rendre l’âme, Monseigneur Jean-Marie Balla, vous regardant avec ses yeux de colombe, a certainement avoué qu’il vous aimait. Un AMOUR inexpugnable. Souvenez-vous de ses dernières paroles… Vous voyez, j’ai raison !

Mais nous, ce n’est pas lui. NOUS VOUS HAÏSSONS ! Que dire, NOUS VOUS ABHORRONS !

Je sais : pour vous, il n’est pas besoin de faire attention à la mort, car mourir n’est qu’un faste cérémonial où l’on « devra », à titre posthume, élever et célébrer votre vanité enténébrée à la dignité d’une exemplarité républicaine. Comme dit le poète, mettre à mort c’est votre gloire !

Au moment d’être exécuté, Monseigneur Jean-Marie Benoit Bala a certainement eu soif. Il vous a certainement demandé un peu d’eau. Mais l’écume de votre misanthropie constitutive vous a dissuadés d’étancher sa soif. Vous n’avez pas donné de l’eau à Monseigneur alors qu’il vous le demandait ! Votre cynisme légendaire vous a commandé de jeter son corps à l’eau plutôt que de lui verser quelques gouttes dans la gorge. Vous n’avez pas seulement commis un crime ; vous avez péché ! Et le mot n’est pas assez fort…

Vous seuls manipulez le stupre pour bafouer, sans stupeur et sans scrupule, une vie humaine, un homme de Dieu.

Vous seuls cultivez l’amour des privilèges et la haine de l’homme à un si bas degré.

Vous seuls pouvez ainsi confondre ainsi la vie et la mort.

Vous seuls pouvez dire que mes dénonciations sont les polissonneries d’un cœur simple et que vous avez d’augustes préoccupations qui vous interdisent de vous soumettre à l’exercice dégradant de l’empathie. Que, donc, vous vous interdisez de ramper !

Mais, dites-moi, la hauteur à laquelle vous aspirez ne commence-t-elle pas avec l’affalement ? N’est-ce pas dans la poussière que tout homme fait ses premiers pas ? N’est-ce pas sur la boue de nos corps desséchés que s’appliqueront vos gouvernementales spéculations ?

Oui, vous avez péché en pensée, en parole, par action et par omission. Mais je sais que vous ne pensez plus ; vous ne croyez plus. Vous agissez contre l’intérêt général, les attentes des fidèles et du Peuple, contre la volonté de Dieu.Votre argument est que le pouvoir vient de Dieu. Or, au vu du drame insoutenable qui se joue depuis plus d’un demi-siècle chez nous, comment savoir si vous, dont les dérives frisent la vésanie, êtes des élus de Dieu et non des fauves qui aiment à se délecter de notre sang ?

Mesdames, Messieurs les assassins de Monseigneur Jean-Marie Benoit Balla,

Vous vous dites : « Mieux vaut gouverner, comme Ulysse, un minuscule îlot bien réel peuplé de quelques pêcheurs en chair et os que de régner, comme Achille, sur l’immense royaume des ombres inexistantes. Ce minimum substantiel n’est pas seulement la valeur par excellence, il est la source de toute valeur. » (Jankélévitch, La mort, p. 412).

Mais retenez ceci : la force d’une organisation, d’un pouvoir, d’un régime, d’un système ou d’une mafia, quelle qu’elle fût, est nécessairement précaire.Vous devriez en prendre conscience maintenant : on ne piège pas le Peuple par la peur et la bêtise !

Mais, je sais : vous ne faites pas déjà de différence entre ce qui est et ce qui menace d’être : vos fantasmes morbides et meurtriers sont proclamés qualitativement plus attestés que le sens commun ; les morts qui en découlent sont reflués dans l’ordre de la « mauvaise foi » des opposants et des sécessionnistes. En fait, vous affectionnez l’effacement du bon sens et du bon goût ; vous ambitionnez de faire régner vos désirs jusqu’à l’éradication des racines de l’altéritéet du patriotisme. Plus simplement, vous travaillez à miner la vie.

Mesdames, Messieurs les assassins de Monseigneur Jean-Marie Benoit Balla,

Napoléon a dit : « Le cœur d’un homme d’État doit être dans sa tête ». Pour vous, l’homme d’État c’est le démon de Brisset : il a toujours son cœur à la bouche !

Aussi, puisque tout vous indiffère à cause de la culture ambiante du cynisme et de la cruauté, approfondissez au moins les mots de Joseph Ngoué : « Une chiquenaude peut changer le cours du monde comme un souffle léger détache de l’arbre un fruit trop mûr ».

Quoique vous ayez d’autres dieux, méditez quand même ces paroles lumineuses de la Bible : « Ceux qui se nourrissaient de mets délicats périssent dans les rues ; Ceux qui étaient élevés dans la pourpre embrassent les fumiers » (Livre des Lamentations, chap. 4, versets 5).

Il ne nous suffit plus de savoir que « les dieux eux-mêmes meurent » et que la tombe des papes et des despotes est pleine de sang.

Vous n’aimez que ce qui dévore l’homme parce que vous avez oublié que s’occuper des hommes, c’est aussi en avoir pitié.

Puisque vous refusez d’humecter notre trépas quand vous en avez encore la possibilité, renoncez au moins, pendant qu’il est encore grand temps, aux avantages indus de toute nature que vous confèrent l’imposture, le pillage, la méchanceté et le meurtre !

Pourtant, dans notre supplice, pendus au bout de vos chaînes, au-dessus de votre trône, nous voyons rouler de vos yeux inexpressifs de grosses larmes rouges dont nous ne pouvons déterminer si elles sont les nôtres ou les vôtres. On comprend l’ironie du sort : on n’apprend pas à mourir…

Mesdames, Messieurs les assassins de Monseigneur Jean-Marie Benoit Balla,

Dans la posture mortuaire à la fois méditative et stoïque de Monseigneur Jean-Marie Balla, j’ai compris que la « qualité » de la mort d’un être humain est la clé pour évaluer rétrospectivement son parcours et sa postérité.

Écoutez donc,enfin, esprits lilliputiens,ce que les Africains disent : l’ère de la terreur de l’Église ou de l’État, où vous contraigniez notre volonté à adhérer à des credo et à des idéologies criminogènes par la force de la terreur et du glaive, est bel et bien éteinte.

Le temps des assassinats inexpliqués et « classés » qui rentabilisaient votre vanité anthropophage est révolu !Nous refusons de nous résoudre à la chimérique espérance que nous perdons espoir.

Vous, qui avez assassiné Monseigneur Jean-Marie Benit Balla, nous vous priverons désormais des jouissances sacrilèges que vous confère le plaisir de massacrer sans être inquiétés.

D’ailleurs, vous êtes-vous demandé : « Au moment fatidique où s’abimera le temps de mon règne sur terre, aurais-je faim ? aurais-je soif ? » Avant Mgr Jean-Marie Balla, vous avez tué Mgr Yves Plumey, Mgr Jean Koulou, Père EngelbertMveng, Abbé Joseph Mbassi, Père Anthony Fontegh, Sœurs Germaine Marie Husband et Marie LéonneBordy, Abbé MatherneBikoa, Abbé Appolinaire Claude Ndi, Abbé Joseph Yamb, Abbé Barnabé Zambo, Frère Yves Marie Dominique, Frère Anton Probst, etc. Le regard mortuaire de ces Hommes de Dieu, que vous portez sur votre conscience coincée, est une leçon de vie à chacun de nous : lorsque le destin vous frappera, NE PRENEZ PAS FEU !

NKE Fridolin (nkefridolin2000@yahoo.fr)

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