Eto’o et le statut extracommunautaire au Barça : la confusion de nationalité enfin clarifiée
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L’un des débats les plus persistants dans l’histoire récente du football implique l’icône camerounaise, Samuel Eto’o, et son statut administratif durant ses années de gloire au FC Barcelone. Les discussions se sont souvent enlisées dans la confusion, certains affirmant qu'il aurait acquis la nationalité espagnole ou même qu'il aurait pu représenter l'Espagne. Emmanuel Bellart, expert en droit sportif, a décortiqué la situation de manière technique, démontrant que cette confusion résulte d'un amalgame entre trois notions distinctes : la nationalité civile, la nationalité sportive FIFA, et le statut administratif propre à la Liga pour les joueurs extracommunautaires.

Il est primordial d’établir que Samuel Eto’o est, et a toujours été, uniquement Camerounais de naissance. Né à Douala de parents camerounais, son lien civil et juridique avec le Cameroun est incontestable, conformément à l'Article 9 du Code de la nationalité camerounaise. Contrairement à une idée reçue tenace, il n’a jamais entrepris les longues démarches nécessaires à l’acquisition de la nationalité espagnole, qui exige notamment dix ans de résidence légale ininterrompue. Il n'a jamais été citoyen espagnol.

La seconde notion clé est la nationalité sportive définie par la FIFA. Selon le Règlement du Statut et du Transfert des Joueurs, un joueur est lié définitivement à une association nationale dès lors qu’il a disputé un "match officiel A" (Coupe du monde, CAN, etc.). Le cas d'Eto’o est on ne peut plus clair : ayant participé à la Coupe du monde 1998 à l'âge de 17 ans, il était, dès ce moment, définitivement et juridiquement rattaché au football africain et au Cameroun. L'idée selon laquelle il aurait pu jouer pour l'Espagne, même en cas de volonté réciproque, est une impossibilité réglementaire au regard de l'Article 5.2 de l'Annexe 3 du Règlement FIFA.

L'origine de la confusion réside dans le statut extracommunautaire de la Liga espagnole. Ce statut est purement administratif et n'a aucun rapport avec la nationalité civile ou la nationalité FIFA. La Liga, à l'instar d'autres championnats comme la Serie A italienne, imposait une limite stricte de trois joueurs non-ressortissants de l'Union européenne par club. Le FC Barcelone, désirant aligner Eto’o sans sacrifier une place d'extracommunautaire (souvent occupée par des stars comme Ronaldinho ou Marquez), a eu recours à une disposition spéciale.

Cette disposition permettait aux joueurs originaires des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), ayant résidé un certain temps en Espagne, d'être inscrits comme « assimilés communautaires » en vertu des Accords de Cotonou. Ces accords interdisent la discrimination des ressortissants ACP par rapport aux citoyens européens dans le domaine du travail. C'est ce statut d'« assimilé européen » une catégorie d'enregistrement interne à la Liga pour contourner les quotas qui fut abusivement traduit par la presse en « nationalité sportive espagnole » ou « passeport sportif ». En réalité, Samuel Eto'o a toujours été, sur tous les plans juridiques et sportifs, un symbole indéfectible de la fierté camerounaise.

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