Détention arbitraire au Cameroun : un ingénieur télécom innocent perd 3 ans dans l’enfer judiciaire
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Détention arbitraire au Cameroun : un ingénieur télécom innocent perd 3 ans dans l’enfer judiciaire :: CAMEROON

Le témoignage glaçant de Kevyn Junior BYLL, ingénieur télécom détenu depuis plus de deux ans au Cameroun pour un meurtre qu’il affirme n’avoir pas commis, jette une lumière crue sur les dysfonctionnements de la justice camerounaise. Son récit détaillé révèle des failles inquiétantes dans l’enquête sur la mort d’une Franco-Camerounaise retrouvée morte sur l’autoroute Yaoundé-Nsimalen le 19 février 2023.  

Arrêté à Douala sans convocation préalable, BYLL explique que sa détention arbitraire repose uniquement sur un appel vocal passé à 21h47 avec la victime alors située au rond-point Nlongkak, loin du lieu du crime. Pourtant, des preuves cruciales ont été ignorées : un témoin nommé Alain, contacté par WhatsApp vers 22h00 alors qu’on frappait à la porte de la victime, n’a jamais été auditionné malgré la communication de ses numéros camerounais et canadiens aux autorités.  

La procédure présente des anomalies troublantes : le téléphone de la victime n’a jamais été retrouvé, tandis qu’un autre téléphone taché de sang découvert près du corps a été restitué à son propriétaire sans audition ni mention dans le dossier. Malgré la production de preuves techniques accablantes (tracés GPS, rapports réseau, photos et témoignages) confirmant son alibi, Kevyn et son chauffeur accusé de complicité pour simple présence croupissent en prison.  

Huit audiences stériles en 2025 ont débouché sur des renvois successifs, dont le dernier le 15 mai. Entre-temps, son téléphone personnel placé sous scellé a "disparu" du parquet, privant sa défense d’une pièce maîtresse. "Je suis privé de liberté sans preuve, tandis que ceux qui pourraient répondre aux vraies questions n’ont jamais été convoqués", dénonce-t-il dans un appel à la mobilisation citoyenne.  

Ce cas emblématique interroge la crédibilité de la procédure judiciaire camerounaise et relance le débat sur les détentions préventives abusives. Kevyn Junior BYLL clame son innocence avec un avertissement glaçant : "Si malgré ces preuves, j’ai perdu 3 ans de ma vie, aucun de nous n’est à l’abri".  

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