Déclaration solennelle,Inquiétudes et espoirs: LE VERITABLE MAL CAMEROUNAIS
CAMEROUN :: SOCIETE

Déclaration solennelle,Inquiétudes et espoirs: LE VERITABLE MAL CAMEROUNAIS :: CAMEROON

L’Affaire de la Vraie Eglise de Dieu comme référentiel troublant. L’URGENCE DE LA TOLERANCE ET DU PARDON COMME LIGNE DE REPONSE

La réalité des rapports humains de toutes natures dans notre pays aujourd’hui, renvoie regrettablement à un constat unique : abus de pouvoirs, abus de fonctions ; abus de positions dominantes ; abus de privilèges et de prérogatives ; mensonges simples et directes ; mensonge qualifiée et indirecte ; trafics d’influences et démissions à tous les niveaux de responsabilité.

La conclusion qui en résulte, c’est un pays orphelin et abandonné à lui-même, humilié, malmené et trahi par ses propres filles et fils, tous tournés ou préoccupés par leurs seuls gains immédiats, leurs intérêts égoïstes et la promotion de leurs relations intimes et volontiers sectaires.

Dans ce contexte, les justes, pour ce qui en reste, sont en cruelle souffrance, parce qu’ils ne trouvent presque plus aucune porte ni aucune oreille franche et engagée pour se battre pour la vérité, pour redonner confiance aux déçus, pour rassurer les enfants et petits-enfants, pour garantir un jugement objectif de la postérité. Mais pourquoi sommes-nous devenus si méchants et si haineux, si désordonnés et si indifférents face aux souffrances et aux injustices ?

Ce qui s’est passé à Ngousso dans la journée du samedi au siège de l’association cultuelle « LA VRAIE EGLISE DE DIEU DU CAMEROUN », interpelle profondément notre conscience, mais dans le même temps, constitue le référentiel le plus achevé de notre perdition. J’aurai tout fait, tout dit, vu presque tous les hauts responsables du pays, pour attirer leur attention sur une affaire qui manifestement, traduit la honte et met en exergue l’indifférence face aux mensonges, aux violations de la loi, aux abus de toutes natures. Hélas, personne ni aucune autorité compétente, n’a levé le petit doigt, en dépit de tous les éléments invitant à un sursaut des gouvernants. Conséquence, l’injustice a triomphé, des femmes, des hommes et des enfants ont été durement opprimés, bastonnés, traînés par terre et blessés avant d’être embarqués et balancés dans des cellules infectes. Après quoi, ce sont les victimes qui se sont vus imputés, terrible dialectique, des accusations d’agression sur les forces de l’ordre.

Dans cette affaire fausse, fausse et cousue de faux et usage de faux, se sont mêlées toutes nos tares, depuis le bas jusqu’en haut. On a voulu privilégier pour certains, le village, et pour d’autres, des amitiés, le tout en y ajoutant des grands responsables de l’Etat et de la République. Il n’y a pas longtemps, c’est tout un général nanti de tout son prestige, qui avait été sanctionné par le Chef de l’Etat pour n’avoir pas montré des réserves dans une affaire d’Eglise. Mais comme l’impunité n’a pas de limites ni d’expériences chez nous, cette fois c’est tout un Colonel qui aurait conduit les opérations sur le terrain, au grand dam du prestige de la fonction, et de ses responsabilités de gardien des troupes dans la capitale. On attend la sanction.

Notre cas est lourd, très lourd, puisque de justice, plus rien vraiment, et du Ministre de la justice lui-même, plus aucun pouvoir étant donné que tout se fait et se trame hors de lui et à son insu. Dans le principe, et logiquement, aucune action n’aurait jamais dû être entreprise par les séditieux et contestataires qui jouissent des faveurs voire des complicités ouvertes et incontestables au MINAT, étant donné que les autorités ont été dûment notifiés du certificat de dépôt de la saisine du tribunal administratif, et que la Cour d’Appel du Centre et le Tribunal de grande instance du Mfoundi, demeurent saisis et vont prochainement délibérer. Mais qui respecte donc encore le droit ? Nous en sommes un peu partout, au fait accompli. Celui qui peut ou qui a des relations influentes, au nom du village, de quelques intérêts ou de la corruption, s’impose d’abord, écrase les autres, jette qui il veut en prison, et tant pis pour la postérité. Voilà où nous en sommes, et c’est une fois de plus et très clairement, la substance de cette sombre et honteuse affaire.

Il faudrait se dire, que cette logique qui se situe dans les exemples où un ministre annule les titres fonciers chaque matin comme cela lui plaît et compromet ainsi des patrimoines acquis et aménagés à avec sueur, travail et peines par des citoyens ordinaires comme seule richesse ou unique ressource pour leur retraite, procède de l’abus de pouvoirs dont se complaisent consciemment ou inconsciemment nombre de détenteurs de responsabilités, du chef de service au plus haut de l’échelle. Rendu dans un service public à la communauté urbaine pour plaider la cause des sauveteurs qui vendent bricoles sur les trottoirs, je me suis entendu dire par un garde du corps arrogant, que « ces délinquants n’obéissent jamais à rien et sèment le désordre, et qu’ils allaient être déférés ». J’ai immédiatement répliqué : « non monsieur, ce ne sont pas des délinquants, ce sont des pères de famille avec femme et enfants, presque tous diplômés de nos meilleurs établissements. C’est leur travail, c’est leur gagne-pain, c’est ce que la société leur a réservé et c’est avec ça qu’ils envoient leurs enfants à l’école et les nourrissent ». Plus tard dans la soirée, ils ont été élargis après avoir déboursé quelques sous, sans doute leurs recettes de la journée.

J’entends chaque jour des discours de circonstance très dangereux, venant de certains compatriotes qui croient être à l’abri, pour une raison ou pour une autre, et je suis témoin chaque jour des souffrances de ceux qui frappent à ma porte avec désespoir. Ce qui s’est passé à Ngousso est déplorable, d’autant plus terrifiant et insoutenable, que l’on comprend qu’il est illusoire de s’en remettre entièrement aux pouvoirs publics. Non, tous ne travaillent pas pour le pays, la plupart sont prêts à laisser mourir des innocents, à incendier notre pays pour des gains sectaires et advienne que pourra. Il est devenu récurrent de subir les mêmes moqueries et interpellations : « Shanda Tonme, tu gênes et tu perds ton temps, le Cameroun c’est le Cameroun, c’est ainsi, et tu n’y changeras rien ».

En réponde, je dis jamais, jamais au désespoir, à l’abandon et au découragement. Le Cameroun existera toujours, et il y aura toujours un espoir, toujours une porte de secours et de renaissance. Les violences et les injustices de Ngousso, sont une malédiction pour tous ceux qui de près ou de loin, en haut comme en bas, dans l’église et hors de l’église, l’ont planifié et exécuté. Le pauvre pasteur fondateur Nestor Toukéa, brave fils des montagnes du Ndé, a dû certainement se retourner dans sa tombe en voyant son travail cassé, ses enfants être brutalisés et sa mémoire être souillée par un discours tribal et un comportement sectaire qui n’avaient jamais effleuré son esprit. On apprend aujourd’hui, néanmoins, qu’il avait déjà capté quelques signes avant-coureurs de ce qui arrive dorénavant, et redoutait déjà les auteurs de ces forfaits. Il avait même suspendu l’un d’eux de toute signature et procuration. Mais sa foi chrétienne et son amour du prochain, son amour pour tous, étaient plus forts.

S’il y a une leçon pour tous, c’est l’évidence selon laquelle, « c’est le pouvoir qui détruit le pouvoir, et l’excès de pouvoir avec tous ses abus, constitue un cancer qui aboutit tôt ou tard par tuer ce pouvoir. Ceux qui rusent avec le pouvoir, jouent avec le pouvoir et recours ostensiblement et malicieusement au pouvoir, que ce soit au nom du village ou que ce soit pour toute autre motivation, sont simplement des prisonniers en sursis. Tous rendront compte d’une manière ou d’une autre, demain, après-demain ou même bien plus tard. ILS RENDRONT INELUCTABLEMENT COMPTE.

Cependant, quoi qu’il en soit, et quoi que cela nous coûte et nous cause comme préjudice pour le temps présent, jamais il ne faut se lever pour attiser les flammes de la vengeance, et jamais il ne faudra se ranger dans le camp des incendiaires pour quelques frustrations d’où qu’elles viennent et quelles que soient leurs natures. Le Cameroun est à construire et non à détruire, disait Paul Biya, et c’est à cela qu’il convient sagement de s’en tenir. Aux bastonnés de Ngousso et aux vraies héritiers du Révérend pasteur Nestor Toukéa, prêchez le pardon et la tolérance et restez confiants en ce qui concerne les procédures pendantes devant les tribunaux. Une aube nouvelle pointera tôt ou tard à l’horizon, et les réparations s’imposeront, les cloches de la vérité auront triomphé et vous retrouverez la sérénité, la joie et la gloire aux mêmes endroits aujourd’hui souillés et avilis. 

L’histoire nous enseigne que la haine, la méchanceté et la jalousie ne triomphent jamais tout le temps, elles peuvent gagner un temps, un certain temps, mais elles finissent par être vaincues. Regardons un peu trois décennies en arrière, quand certains de nos propres compatriotes faisaient tout pour bloquer la création des banques à capitaux nationaux, des industries à capitaux nationaux comme la cimenterie, pour des considérations bassement ethno-tribales appuyées par des puissances étrangères. Le chemin parcouru est long, semé d’embûches, mais élogieux et admirable. Et le Cameroun fait maintenant la fierté de toute l’Afrique francophone. Nous n’en sommes pas loin avec les supermarchés et grandes surfaces de distribution, puisque nous assistons au même scénario.

Pardonnez !
Pardonnez !
Pardonnez !

Feu Monseigneur Jean Zoa, Archevêque de Yaoundé, Pasteur d’exception et extraordinaire, quand il se trouvait devant un comportement répréhensible et inapproprié, avait coutume de donner un seul et unique conseil : « pardonne-le-lui, mon frère, il a manqué de jugement ». 

Ne faisons pas autre chose que cela, pardonner, car l’inverse, conduira notre société dans une mare intarissable et incontrôlable de haines, et notre pays dans une spirale insoutenable et inacceptable de fractures multiples./.

Yaoundé, le 17 Mars 2024

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo