Ce projet de conservation du pouvoir en famille qu’ils ont refusé de voir et qui commence à se retourner contre eux. 

Visiblement Cabral Libii et d’autres prétendus opposants ont enfin entériné qu’ils représentent désormais un danger dans un pays où les vrais détenteurs du pouvoir veulent le conserver en « famille »…

Quand nous les alertions déjà sur ce projet de succession dynastique et familiale, sous-jacent à une épuration politique interne au parti-État RDPC sous couvert d’une parodie de lutte contre la corruption (la fameuse Opération Épervier) il y a de cela presque 02 décennies, nous étions traités de jaloux et d’aigris car supposément « privés de la mangeoire » que nous n’avions en réalité jamais goutée (contrairement à nombre d’entre-deux).

Messieurs, votre réveil à tous dans cette satrapie pourrait s’avérer non seulement tardif mais encore plus brutal et violent!

En effet, le CL2P est l’une des premières organisations de défense des droits de l’Homme à avoir alerté sur le pouvoir du Nnôm Ngui qui devenait de plus en plus autoritaire, tribal et familial. Derrière cela se cache en réalité une philosophie qui met l’accent sur l’expulsion du champ de bataille politique de tout adversaire crédible et légitime sans avoir à tirer un seul coup de feu. Il s’agit d’une philosophie du pouvoir d’État impulsée par un idéologue tel que le maitre chinois Sun Tzu, qui a établi un système parfait de récompenses et de punitions comme base du contrôle de l’État.

De surcroit, la lutte politique au Cameroun se révèle encore plus difficile aujourd’hui en présence d’une soi-disant classe politique qui vit dans un monde d’illusions et de pensée magique, alors même qu’une succession dynastique s’y profile et devient un scénario plausible. En effet, dans un tel environnement un «opposant conventionnel» comme M. Cabral Libii ne peut être qu’un vrai perdant, car en tombant aussi facilement dans les pièges tendus par le régime Biya, il révèle son impuissance politique. Il s’agit d’une impuissance politique dans un système politique complètement verrouillé par le régime du Nnôm Ngui.

Dans un même ordre d’idées et dans ce contexte totalitaire, un gagnant ne peut-être qu’un gagnant car disposant de tout l’appareil institutionnel et répressif de l’État. 

C’est pourquoi M. Franck Biya, qui se présente désormais comme un successeur probable et donc un vainqueur putatif, a une chance raisonnable d’exercer le pouvoir après son père Paul Biya; si rien ne vient contrarié ce plan machiavélique de succession soigneusement mis en place depuis des décennies. Parce qu’il sait pouvoir capter les ressources financières de l’État, s’aliéner les soutiens alimentaires et clientélistes de son père Paul Biya, et peu importe qui il est, notamment son manque abyssal de compétences.

Telle est la nature de tout pouvoir despotique, à tout moment, et dans toute société.

Au CL2P/ICL2P, nous continuerons cependant à lutter contre cette situation politique injuste, ancrée dans des décennies d’épuration politique et d’indifférence générale des Camerounais, qui a notamment des implications sur toutes les autres formes d’exclusions telles que la privation des droits et des libertés au Cameroun.

C’est cela notre Mission.

L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P / CL2P

http://www.cl2p.org