Un expatrié français au cœur d’un braquage foncier
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Comment grâce à des complicités locales et dans l’administration, le nommé Pascal Gérard a procédé à une immatriculation directe sur 1200 hectares de terres dans les villages Avebe et Meyos III, en violation de la loi et des procédures prévues par la règlementation.

Ce mercredi, 06 décembre, Pascal Gérard, un expatrié français qui porte le projet de développement d’une plantation mixte d’hévéa et de banane-plantain à cheval entre les villages Avebe et Meyos III dans l’arrondissement de Djoum, département du Dja et Lobo (Sud), a réuni quelques villageois dans la cour principal de la chefferie de Meyos III pour engager le dialogue en vue de la levée du blocus imposé par ces derniers à l’entrée de son exploitation depuis plusieurs jours. Arrivé en cascade de de Paris la veille après avoir appris que ses ouvriers ne pouvaient plus avoir accès aux champs, il est allé négocier avec le chef et les populations de ce village, sans avoir au préalable informé le village voisin d’Avebe.

C’était sans compter sur l’élite de cette deuxième localité, qui assure une veille informationnelle 24h/24h sur le développement de ce projet pour le moins nébuleux qui est désormais très avancé – la banane-plantain est en partie en production et l’hévéa qui a depuis été arrivera bientôt à maturité -, sans même que les riverains sous la menace d’un déguerpissement ne sachent quel sort leur est réservé. 

L’arrivée du colonel à la retraite Emmanuel Afane Mekoua (lire interview ci-dessous) dans la cour principale de la chefferie traditionnelle de Meyos III, alors que la réunion prévue avec le promoteur de Rubber-Cam, l’entreprise qui va exploiter l’hévéa, et de Ndilla Safari, au profit de laquelle une concession de 10 hectares a été faite pour la chasse sportive dans des conditions tout aussi floues, s’apprêtait à commencer, provoque la débandade. Celui qui est par ailleurs président en exercice de l’Association pour le développement d’Avebe, est en effet flanqué de quelques journalistes, qui veulent en savoir un peu plus sur ce projet qui se développement dans une grande clandestinité depuis quelques années.

Emmanuel Afane Mekoua qu’accompagnent également plusieurs ressortissants d’Avebe, ne comprend pas le fait de ne pas associer les forces vives des deux villages pour un projet dont la taille augure pourtant d’une transformation du destin de leurs populations, notamment en termes d’employabilité et d’externalités liées au développement des infrastructures, etc. 

Depuis le départ, en effet, tout ce serait passé entre la sous-préfecture à Djoum, les services locaux du cadastre et des affaires foncières à Sangmélima, le chef-lieu du département, et la chefferie cantonale de Zaman dont Avebe et Meyos III sont deux des 17 villages. Des informations fournies par des témoignages concordants et appuyées par l’élite font état de ce que plusieurs fonctionnaires, à commencer par les responsables de la commission ayant géré jusque-là ce dossier, le chef de canton, etc., auraient perçu jusqu’à 200 millions Fcfa pour procéder à une immatriculation directe au profit de sieur Pascal Gérard, en violation de la loi et des procédures prévues par la règlementation en vigueur pour ce type d’opération foncière.

Toutes nos tentatives d’obtenir la réaction des responsables pointés du doigt ont été vaines. Les populations, elles, n’ont eu droit jusque-là qu’à un bœuf offert par le promoteur, bœuf dont une partie a du reste été emportée par le sous-préfet de Djoum chargé de la distribution, et sa suite. 

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