Marchés publics au Cameroun : Les mauvaises pratiques et les solutions
CAMEROUN :: ECONOMIE

Marchés Publics Au Cameroun : Les Mauvaises Pratiques Et Les Solutions :: Cameroon

Le Cameroun a décidément mal à ses marchés publics. Les mauvaises pratiques et divers autres dysfonctionnements persistent, mettant chaque jour à mal les règles pourtant claires fixées par les pouvoirs publics dans ce secteur. Notre enquête.

Un Code des marchés publics existe au Cameroun. Bien que des avancées significatives aient été enregistrées ces dernières années dans ce secteur, les règles régissant la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics sont, de manière récurrente, foulées aux pieds. Au premier rang des conséquences négatives, figurent, au niveau de la dépense publique, la sous-consommation des crédits pourtant disponibles, les faibles taux d’exécution des projets d’investissements publics et une qualité approximative des prestations réalisées. Tous les intervenants de la procédure des marchés publics sont interpellés au sujet des mauvaises pratiques et des dysfonctionnements dont les effets indésirables sur l’économie camerounaise n’échappent à personne.

Du côté de l’Etat, certains maitres d’ouvrage, maitres d’ouvrage délégués et commissions des marchés publics brillent par leur indiscipline et leur manque de rigueur dans le contrôle des marchés publics. En phase de passation des marchés publics, l’absence ou le non-respect de la programmation de la passation des marchés publics ouvre la voix royale au recours abusif aux procédures de gré à gré. En phase d’exécution, bien d’autres mauvaises pratiques ont cours et dénotent, chez les intervenants en cause, d’une ignorance des règles en vigueur, au pire une volonté d’évoluer dans une opacité volontairement entretenue dont ils savent pouvoir en tirer profit au détriment de l’intérêt général.

ATTENTES DEçUES

Le plus souvent, quand l’occasion leur est donnée, le Président de la République et le Premier Ministre, Chef du gouvernement, sont montés au créneau. Pour mettre un coup d’arrêt à un fléau rampant qui, au niveau du secteur des marchés publics, n’est pas sans rappeler la gangrène de la corruption qui compromet les chances de sortie du Cameroun du sous-développement. A défaut, pour sensibiliser les divers intervenants au bénéfice que tout le monde doit pouvoir tirer de la correction des insuffisances relevées et de l’amélioration de la performance du système des marchés publics au Cameroun.

Seulement voilà, des mesures et des mesures ont déjà été prises par le gouvernement dans la même optique. Malheureusement, elles paraissent peu ou pas vraiment dissuasives pour les fauteurs des mauvaises pratiques pointés du doigt. Avec la création d’un ministère des Marchés publics et de l’Agence de régulation des marchés publics, le Cameroun entrait pourtant dans une ère de gouvernance améliorée dans le suivi de ce secteur hautement sensible. Malheureusement, tous ces signaux annonciateurs de temps difficiles pour les auteurs des mauvaises pratiques et autres dysfonctionnements qui hypothèquent tout le bénéfice que notre pays est en droit d’escompter de la saine gestion de ses marchés publics ont déçu toutes les attentes.

RETOUR A L’ORTHODOXIE

En matière de passation des marchés publics, la transparence est indispensable. Lorsqu’on parle des marchés publics, on entre dans un secteur où l’argent coule à flots. A telle enseigne que certains commis de l’Etat, petits ou grands, se sont spécialisés comme de passeurs professionnels. Bien évidemment, leurs noms n’apparaissent nulle part dans les différentes étapes de la transaction. Mais, ils se font tranquillement du beurre dans les finances publiques par népotisme.

Pourtant, dans un contexte de libéralisation de l’économie, la chance doit être donnée à tous dans le strict respect des obligations de la performance. Car au finish, c’est l’Etat, à travers la qualité des prestations réalisées, qui y gagne, et peut par conséquent mieux répondre aux besoins de développement des populations. Et c’est dans cet esprit que le Chef de l’Etat et le Premier Ministre, Chef du gouvernement rappellent régulièrement le respect des règles régissant la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics.

Il a donc été régulièrement question de rappeler aux divers opérateurs qui pullulent dans le secteur, le nécessaire respect des règles de jeu. Sont donc concernés : les maitres d’ouvrage, les maitres d’ouvrage délégués, les présidents et membres des commissions des marchés publics, les observateurs indépendants, l’Agence de régulation des marchés publics et le ministère des Marchés publics. Pour le respect des règles fondamentales dans les activités de passation, d’exécution et de contrôle des marchés publics. Ces règles fondamentales impliquent notamment qu’il faut bannir le gré à gré en dehors des cas limitatifs prévus dans le cadre des marchés publics, de même qu’il est nécessaire d’élaborer, conformément à la règlementation en vigueur, des plans de passation des marchés publics à effectuer tout au long de l’exercice budgétaire et de transmettre le journal subséquent à l’autorité en charge des marchés publics dans les délais prescrits par le Code des marchés publics.

Dans le but de maximiser l’impératif de performance, il s’agit également de réaliser les études d’avant-projet nécessaires, préalablement à tout lancement d’appels d’offres, afin de définir les spécifications techniques et des coûts prévisionnels des ouvrages à réaliser, des fournitures à livrer et des services à fournir. Seule la transparence doit être le gage incontournable de l’efficacité et de la performance, tout en étant une barrière érigée contre les clientélismes de toutes natures, racines de nos maux récurrents, que sont la fraude, la corruption et l’inertie. Pour un retour nécessaire à l’orthodoxie dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics.

Lire aussi dans la rubrique ECONOMIE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo