Le Covid-19 tue les coins chauds de Yaoundé.
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Il règne un calme plat à Nkolndongo, Essos, Etoa-Meki et bien d’autres quartiers réputés pour leur ambiance nocturne depuis le 18 Mars.

Exit les soirées dansantes ; les soirées durant lesquelles l’alcool se dressait en vedette toute la nuit. Depuis le 18 mars 2020, les bars et les snacks ferment à 18H. Une disposition prise pour éviter toute propagation du coronavirus. Les quartiers Nkolndongo, Essos, Etoa-Meki etc. autrefois pleins de vie, sont désormais mornes. La musique ne résonne plus à tue-tête. C’est désormais un calme plat. La vie semble s’être arrêtée en dépit des mouvements réguliers et le concert de klaxons des véhicules.

David Ayissi dit avoir trouvé le sommeil depuis peu. Avec le volume parfois osé de la musique, il dormait à peine :

« Nkolndongo est un quartier bruyant. Il est parsemé de bars. Il est toujours bonté de monde surtout les week-ends. Les enfants avaient parfois du mal à apprendre à cause de la musique ».

Au quartier Essos, cette mesure a fait la fierté de plusieurs habitants de ce quartier même si la nostalgie de l’ambiance reste vive : « C’était une mesure nécessaire. Le quartier est devenu calme. On dirait qu’on est au moyen âge. Ce virus a réussi à tuer l’ambiance du secteur. Le bonne musique me manque quoi qu’on dise », confie Hervé Blaise Awoundi. Les samedis n’ont plus la même couleur.

Idriss Fru ne traine plus dehors. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure, il ne va plus se « distraire » au snack. Son réfrigérateur est fourni :

« Mon frère avec les morts qu’on enregistre çà et là, je ne fréquente plus les bars. S’il faut boire une, je me sers à la maison même si cela n’a pas le même goût. La bière du snack n’a pas le même goût que celle de la maison. On n’a pas le choix », glisse-t-il tout souriant.

Certains snacks ont dû fermer faute d’avoir des clients en journée. « Ces espaces recrutent la majeure partie de leurs clients la nuit ; à partir de 21H. En journée, les camerounais travaillent.

La nuit, certains se divertissent. Avec le changement de norme, les tenanciers ne s’en sortent plus », analyse Raoul Nlend, Marketiste. Ces quartiers qui faisaient courir la nuit ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes à partir de 19H. Les disciples de Bacchus se contentent de boire en journée à leur guise. Une situation qui a vu de nombreuses serveuses perdre leur travail.

C’est le cas de Gisèle. Elle ne compte plus que sur la reprise effective des activités pour espérer retrouver son travail. Certains « buveurs » ont tout de même réussi à faire quelques économies. En attendant la normalisation des activités, les quartiers reconnus pour leur ambiance, n’ont plus qu’une pâle figure.

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