GESTION DES DÉCHETS : Hysacam va produire de l’électricité à partir des ordures ménagères
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Les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam sont les premières bénéficiaires de ces projets destinés à alimenter environ un million de personnes en énergie électrique au Cameroun.

Une nouvelle ère s’ouvre bientôt à la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam). L’entreprise de collecte et de traitement des déchets ménagers au Cameroun se lance dans la production de l’électricité à partir des déchets ménagers par l’installation de trois centrales électriques, à Yaoundé, Douala et Bafoussam, d’une capacité totale de 72 MW. C’est ce que l’on apprend d’un article publié sur son site internet le 21 février 2020.

L’idée d’Hysacam de produire de l’électricité à partir des ordures ménagères se justifie par des études [qu’elles a] réalisées. Qui révèlent que « les ordures ménagères produites au Cameroun ont une forte teneur en eau et sont constituées à plus de 80 % de matière organique biodégradable ». Du coup, l’entreprise dirigée par Michel Ngapanoun conclut que « nos décharges sont en réalité des gisements importants de biogaz. Un gaz qui était jusquelà, capté et brûlé en torchère, pour éviter la pollution atmosphérique. »

Les deux premières centrales, composantes du projet « Landfill Gas and Use », seront basées à Yaoundé, la capitale du Cameroun, et à Douala, le chef-lieu de la région du Littoral. C’est à Nkolfoulou, une banlieue située à l’ouest de la capitale, que la première centrale sera installée. Les 10 MW qu’elle produira à partir du gaz issu des 360 000 tonnes de déchets ménagers enfouis par an vont permettre d’alimenter 580 000 habitants de Yaoundé et de ses environs. Par le même mécanisme, la décharge de PK 10 à Douala va produire 60 MW à partir des 540 000 tonnes de déchets enfouis par an.

A Bafoussam, le cheflieu de la région de l’ouest, va abriter la troisième centrale d’une capacité de 2 MW. Contrairement aux deux premiers projets, ici, il s’agit de biométhanisation, une technique qui consiste à extraire de la matière biodégradable des déchets ménagers (75 000 tonnes par an) pour intégrer un processus contrôlé de digestion anaérobie dans des cuves baptisées « oligoteurs ». Et Hysacam de conclure : « La matière dégradée produira du gaz combustible, dont le plus prépondérant, le méthane (CH4), sera utilisé dans un moteur thermique couplé à un alternateur pour produire l’électricité. »

Pour rappel, selon le site  qui traite des questions d’économie verte et de développement durable en Afrique, « à l’origine de ces transformations opérées depuis une petite dizaine d’années, il y a la loi n°2011/022 du 14 décembre 2011, qui a entrepris d’importantes réformes dans le secteur de l’électricité au Cameroun. Elle fixe entre autres, les modalités de production, de transport, de distribution, d’importation, d’exportation et de vente d’électricité ».

Pour le gouvernement camerounais, cette loi établit les bases d’une saine concurrence dans le secteur de l’électricité en vue d’en accroitre l’efficacité économique. Elle fixe également les modalités de contrôle de l’exécution des obligations spécifiques de mise à la charge pour les opérateurs des activités non concurrentielles. Pour finir, le texte invoqué supra précise les règles de protection de l’environnement, dans le secteur de l’électricité.

En son article 67, il est envisagé la création d’une agence en charge de la promotion des énergies renouvelables. Dont l’objectif sera de « rechercher de nouvelles formes d’énergie afin d’assurer au Cameroun sa sécurité énergétique ».

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