Un monde sans guerre et sans prisonniers politiques à Yaoundé
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Alors qu’il présidait la 37e promotion des officiers de l’armée camerounaise, le président Paul Biya a reconnu très tard la nécessité du respect des droits de l’Homme, après plus de 13 000 morts anglophones et autant de victimes de la brutalité de cette armée de répression civile … Ce n’est pas seulement la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO.SO) du Cameroun qui a été brutalisée. L’armée de Biya n’est connue que pour tirer sur des opposants légitimes à son régime tels que Célestin Djamen et Michelle Ndoki et les autres expédiés vers un goulag sous commandement militaire tel que Marafa Hamidou Yaya.

Malgré tout, c’est un aveu puissant et sans précédent provenant d’un régime aussi violent qu’impitoyable et dont les pratiques ont été ancrées dans ses institutions et peuvent être retracées jusqu’à l’indépendance du pays, il y a soixante (60) ans. Un régime qui a littéralement soumis les Camerounais ordinaires à soixante (60) ans de terreur politique et d’anxiété.

Pourtant, cette déclaration radicale marque un tournant pour les organisations de défense des droits humains, telles que le CL2P, avec sa capacité sérieuse d’enquêter, de découvrir et faire la lumière sur des crimes d’État horribles, dans des pays comme le Cameroun; au point de parvenir à faire honte même à un horrible dictateur dans un contexte international où les violations des droits de l’Homme sont de moins en moins tolérées.

Plus encore, le pouvoir des citoyens ordinaires qui continuent d’exiger un meilleur traitement, plus de transparence, une plus grande égalité et de dignité humaine démontre également que, à maintes reprises, leur volonté de tout sacrifier – leur temps, leurs efforts, voire leur sécurité – au service d’un avenir meilleur pour nous tous, même si ces personnes sont aussi celles qui souffrent le plus et qui font le plus de sacrifices.

Réformer l’État exigera en effet plus que des sacrifices.

Cependant, pour l’institutionnalisation d’un horizon politique plus égalitaire, celui qui en fait le plus doit montrer la voie en redéfinissant notre humanité, nos mœurs, notre démocratie et notre justice sociale communes sur la base d’une représentation et la participation active.

Le vrai problème de représentation dans notre culture politique n’est pas qu’il n’y ait pas suffisamment de représentants puissants et visibles pour toutes les régions du pays. La réalité est qu’il y en a. Le problème est que ce qui est représenté dans notre culture politique en tant que démocratique et méritocratique est en fait le produit du patronage et des réseaux clientélistes. Donc, un leader vraiment démocratique qui respecte les droits de l’Homme et la justice sociale – qui croit en la lutte pour tous les Camerounais et pas seulement pour son patronage et son réseau de clientèles, qui se soucie de la dignité de toutes les vies et pas seulement de ses ambitions personnelles, qui n’est pas obsédé par l’abaissement des normes ou la vente aux intérêts des entreprises supranationales ancrées dans la Françafrique en échange du pouvoir perpétuel – serait un véritable choc pour le système tout entier.

Précisément, parce qu’il voudra mettre en place des institutions plus participatives : un concept lié aux considérations de construction de la citoyenneté au sein des démocraties et en particulier au sein des institutions qui forment les structures gouvernementales d’une démocratie, afin d’éviter pour toujours les dérives autoritaires.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P

http://www.cl2p.org 

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