Prisonniers de luxe : Evacuation choisie ?
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Après Yves Michel Fotso, l’ancien administrateur directeur général de la Cameroon Airlines, le 18 août 2019 ; Ephraïm Inon, premier ministre entre 2004 et 2009, a aussi été autorisé de sortir du pays se faire soigner ; un rêve caresser, en vain par d’autres victimes d’opération épervier.

Au Cameroun, n’est pas évacué qui veut, mais qui est choisi. Le 22 octobre 2019, l’ancien premier ministre (2004-2009) a été autorisé de sortir du pays pour se faire soigner. Selon des confidences, Ephraïm Inoni s’est rendu en Allemagne, pour les besoins de la cause. Une rumeur annonçant la dégradation de l’état de santé du natif de Bakingili (dans la région du Sud-Ouest) a défrayé la chronique ces derniers temps, ce après les récentes émeutes de Kondengui dont Ephraïm Inoni avait subi des affres. Il est ainsi le deuxième prisonnier de luxe, bénéficiaire de cette « grâce » présidentielle au cours de l’année 2019. Avant, l’ancien administrateur directeur de la Cameroon Airlines (2000-2003), Yves Michel Fotso a été évacué au Maroc, le 18 août.

Entretemps, d’autres prisonniers de l’opération épervier ont sollicité, en vain, une évacuation sanitaire. Parmi eux, Polycarpe Abah Abah, Marafa Hamidou Yaya, Urbain Olanguena Awono, Amadou Vamoulke, entre autres. Selon le journal Kalara, le premier prisonnier ci-devant cité, à savoir l’ancien ministre des Finances, est interné à l’hôpital de la Caisse nationale de prévoyance sociale depuis deux mois. Pour cette raison, il ne s’est pas présenté à l’audience le 10 octobre de l’année en cours. Amadou Vamoulke s’est certes présenté à la 23e audience de son procès au tribunal criminel spécial le 09 octobre dernier, cependant, l’ancien directeur général de la Cameroon Radio Television évoque « une affection sévère nécessitant une prise en charge à l’étranger au regard des limites du plateau technique local ».

L’évacuation sanitaire, rappelle des juristes, est initiée par le patient sous l’encadrement ou l’appui technique de son médecin. Selon Simon Pierre Eteme Eteme, avocat au barreau du Cameroun, spécialisé en droit pénal, celle-ci se fait dans la mesure où « la situation sanitaire du patient est en danger. Plateau technique insuffisant ou absence d’expertise locale en ressources humaines ». Le portail des camerounais de Belgique. Le dossier présenté par le patient et son médecin doit être validé par le conseil national de la Santé. L’évacuation sanitaire, souligne avec emphase Simon Pierre Eteme Eteme, « doit tenir compte des critères purement objectifs, et non subjectifs ». Seulement conclut le juriste pénaliste, celle-ci coûte cher aux pouvoirs publics. Trois cas d’évacuation sanitaire sont généralement observés selon une source médicale. Dans cas des malades graves, explique-t-elle, «Elle culmine entre 45 et 50 millions Fcfa. Pour ce qui est de l’évacuation sanitaire en France, cette dernière envoie un avion médicalisé et impose son corps médical ». Par ailleurs poursuit la source, dans le cas où l’on n’a pas prévu un avion médicalisé, le malade doit occuper les six sièges arrière de l’avion, pour des cas graves. Cela peut coûter environ 15 millions Fcfa. Pour ce qui est des patients moins graves qui occupent les deux sièges arrière, le voyage coûte cinq à six millions de Fcfa. A ces frais, souligne notre source, une somme d’environ 40 millions Fcfa doit être versée au consulat de France. Cet argent est considéré comme le visa.

Enfin, une journée dans un hôpital en France tourne autour d’un million Fcfa. Ceci expliquerait- t-il, la réticence des pouvoir public en matière d’autorisation des évacuations sanitaires ? La question, faudrait l’adresser aux pouvoirs publics, a répondu Simon Pierre Eteme Eteme. Néanmoins, il faut aussi s’interroger sur les mesures de contrôle de ces prisonniers une fois sorti du pays. L’on a encore en mémoire le cas Essimi Menye.

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