ARNAQUE : Le nom de Ferdinand Ngoh Ngoh utilisé par des cybercriminels
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Une carte de visite portant le nom et la photo du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République est utilisée par un groupe de malfaiteurs comme un appât dans les réseaux sociaux pour extorquer d’importants fonds à leurs victimes. L’un d’entre eux, répond de ses actes devant la justice.

Pierre Marie François Tamko est-il un cybercriminel qui s’est servi du titre de Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République et de nombreuses autres dignitaires pour arnaquer ses victimes ? La question est au centre d’un procès public intenté contre ce dernier devant le Tribunal de première instance (TPI)de Yaoundé centre administratif. Il lui reproché des faits d’escroquerie par voie cybernétique.

A l’ouverture des débats, le 2 août 2019, le représentant du parquet qui est revenu sur les faits au centre du procès a expliqué que M. Tamko qui se présente comme un éleveur de profession, a créé un compte facebook dans lequel il se faisait passer pour M. Ngoh Ngoh Ferdinand. Interpellé, ses téléphones ont été saisis. Leur exploitation a permis de découvrir qu’un des appareils contenait les photos de nombreuses personnalités dont Yves Michel Fotso ainsi qu’une carte de visite du ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République pour tromper la vigilance de ses victimes. L'info claire et nette. Les enquêteurs ont également découvert que le mis en cause avait ouvert en février 2019, un compte orange money qui contenait au moment de son arrestation, la somme de 2, 44 millions de francs, fruit de ses différentes opérations d’arnaque.

Le magistrat du parquet a poursuivi en indiquant que M. Tamko, actuellement incarcéré à la prison centrale de Yaoundé Kondengui, s’est servi à plusieurs reprises du titre M. Ngoh Ngoh dans les réseaux sociaux pour arnaquer des «honnêtes citoyens». Pour le parquet, les dénégations de l’incriminé devant la barre ne peuvent pas prospérer, étant donné qu’il n’a apporté aucun élément probant au cours des débats, pour soutenir sa défense. Il a demandé au tribunal de le déclarer coupable des charges retenues contre sa personne.

Téléphone litigieux

Prenant la parole à son tour, Pierre Marie François Tamko a plaidé non coupable et a affirmé qu’il n’a jamais été entendu sur procès-verbal pendant les quatre jours qu’il a passé dans les cellules de la police. Il a nié les déclarations qui lui sont imputées à l’enquête policière. Il a, par ailleurs, relevé que c’est pour la troisième fois qu’il revient devant la barre sans que les téléphones scellés soient présentés au tribunal pendant les débats. Il a expliqué qu’il a toujours utilisé des téléphones ordinaires et n’a acheté le téléphone androïde querellé que le 6 mai 2019 auprès d’un certain Justin qui avait déjà entrepris de lui apprendre son utilisation. C’est alors qu’il a reçu le coup de fil d’un inconnu qui se présentait comme un inspecteur de police, en service au commissariat du 1er arrondissement de Yaoundé.

Ce dernier, disait-il, a organisé des rencontres infructueuses jusqu’au 12 juillet 2019, quand son fils a été interpellé à son lieu de service et gardé à vue par la police. «C’est au commissariat de police que j’ai été informé de ce que la police m’accuse d’avoir volé le téléphone du ministre Ngoh Ngoh et que j’étais recherché à la délégation générale à la sureté nationale(Dgsn) où j’ai été conduit», a déclaré M. Tamko. Il a regretté qu’en dépit de son instance, les éléments de la police ont refusé d’aller interpeller le vendeur du téléphone litigieux au quartier Nkolmesseng à Yaoundé, où il se cachait. Il a ajouté que ce dernier a continué à effectuer des messages dans ledit appareil alors qu’il était déjà en détention, notant ainsi que les numéros de téléphone dont se servaient les faussaires, n’étaient pas les siens. Mais que cela n’a pas empêché ses enquêteurs de lui imputer les malversations décriées. Il a souligné que le compte orange money qui fait problème, appartient à des personnes non identifiées alors que le sien ne contient que 54 francs. La décision du tribunal qui clos les débats, est attendue le 16 août 2019.

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