Que pensez-vous des évènements de la prison de Kondengui ?
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Cabral Libii, Président Pcrn : “La durée des détentions n’est pas normale”
C’est absolument regrettable. La surpopulation est la principale cause de la mutinerie. C’est la même cause dans toutes les prisons du monde où il y a eu mutinerie. La seconde cause est le déficit de vigilance. La prison de Kondengui est déjà vétuste. C’est une prison qui avait été construite pour un millier de personnes, mais actuellement, ils sont plus de 4500 à l’intérieur. Le ratio standard connu dans le monde entier c’est un gardien pour 3 prisonniers. Lorsque vous en avez plus de 4500 prisonniers pour 350 gardiens de prison vous pouvez vous imaginez quel est le gap, c’est intenable ! En plus, les gardiens de prison qui se retrouvent à l’intérieur ont quel dispositif de protection ? Il ne se passe plus de semaines, sans qu’on entende qu’un gardien a été séquestré. Le dispositif de défense en cas de mutinerie c’est-à-dire : des genouillères, des pareballes, et autres dispositifs d’antiémeutes, ils ne l’ont même pas. En réalité, ce sont des gens qui sont exposés tous les jours à la mort. Là on parle encore des prisonniers anglophones et politiques. Mais n’oublions pas que dans cette prison, il y a des bandits de grands chemins et des criminels. Et qu’une mutinerie comme celle-ci peut déraper. Il y a aussi le problème de la durée des détentions. Personne ne devrait passer plus de 18 mois sans être jugé, mais ce n’est pas le cas dans nos prisons. J’espère que ce qui est arrivé va interpeller ceux qui doivent décider pour que cela ne se répète plus.

Pascal Messanga Nyamding, Membre Rdpc : « Il faut limoger les responsables »
Les évènements de la prison centrale de Kondengui sont une fois de plus, la preuve que les pôles d’insécurité au Cameroun se sont multipliés. Ce qui s’est passé à la prison centrale de Kondengui est une alerte grave dans la gestion des problèmes d’insécurité de l’Etat mais surtout dans la prévention et la gestion des conflits. Il s’agit d’une mutinerie qui trouve ses origines sur trois points essentiels. D’abord, le surpeuplement de la prison. Le portail des camerounais de Belgique. Ensuite, le contrôle permanent qui règne à l’effet de soulever les populations carcérales. Enfin, l’indifférence très poussée des personnalités qui occupent les fonctions de pouvoir et de décision à régler les vrais problèmes du Cameroun. Malheureusement lorsque vous réunissez ces trois indicateurs, vous comprenez que ce n’est qu’une alerte et si rien n’est fait rapidement, j’ai bien peur que cela touche d’autres secteurs. Y compris les secteurs les plus inattendus. Pour apaiser les tensions, il faudrait d’abord décongestionner la prison centrale de Kondengui. On ne peut pas mettre dans un même endroit, des grands criminels financiers, les prisonniers de droit commun et les petits voleurs. Il faudrait mener une politique civilisationnelle de la gestion de la prison. Car, là-bas, c’est la promiscuité. Il faudrait aussi limoger ceux qui ont la charge de ce pénitencier.

Me Emmanuel Simh, 2e vice-président Mrc : “Nous ne sommes pas les responsables”
Il y a quelques jours, quelques- uns de nos militants ont été libérés, mais on se souvient de l’arrêt des poursuites, au bénéfice d’un grand nombre de militants anglophones. Si les gens sont mécontents, parce qu’on a libéré nos clients, et qu’ils nous imputent ces émeutes, nous ne sommes pas les initiateurs. Au contraire, le président Mamadou Mota dans son adresse aux prisonniers a plutôt demandé qu’ils ne s’en prennent pas aux agents pénitenciers. Le problème est qu’ils veulent dissoudre le Mrc. Mais, ils n’ont qu’à le faire courageusement. L'info claire et nett. Nous sommes fatigués que tous les maux qui arrivent au Cameroun soient causés par le Mrc. Même lorsque cela se passe à l’étranger. Il faut qu’on nous laisse nous renseigner sur ce qui se passé, les avocats sont interdits d’accès à la prison où nos clients n’ont pas pu se nourrir depuis deux jours. Nous n’avons pas accès à la prison, nous ne pouvons donc pas savoir ce qui s’est réellement passé autre que ce que nous avons appris sur les réseaux sociaux. Si on était allé en prison, on aurait pu parler à nos clients et aux autres détenus anglophones pour savoir exactement ce qui s’est passé. Mais personne n’a accès à eux. Donc, il y a que le gouvernement et l’administration qui peuvent donner des informations sans que personne ne la vérifie.

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