Le désordre urbain fait de la résistance
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Les mesures répressives de la Communauté urbaine ne font pas plier commerçants ambulants et conducteurs de motos-taxis récalcitrants.

Le marché du Mfoundi a démarré hier sa semaine dans son insalubrité habituelle caractérisée par son dépotoir d’ordures à l’entrée principale. Le visiteur est accueilli par des odeurs pestilentielles et l’armée de mouches qui tentent de se sauver à son approche. La minuscule voie encombrée qui conduit à l’intérieur de cet espace marchand est bordée de débris de fruits, de vivres frais, de poisson, de bijoux, d’arachides grillées, de chaussures négligemment étalés à même le sol. Le trottoir a cessé de servir de voie de passage pour se transformer en un véritable lieu de commerce, obligeant les piétons à se débrouiller comme ils peuvent au risque d’être heurtés par une brouette ou un véhicule.

Entre les vendeurs qui cherchent leur pitance quotidienne et les clients qui veulent circuler, c’est une véritable épreuve de nerfs. Les occupants illégaux ne manquent surtout pas d’arguments pour justifier leur incivisme. « C’est pour avoir de quoi nourrir nos familles que nous sommes là. Il n’y a plus d’espace dans le marché, sinon on ne serait pas là », lance une vendeuse. « Faux ! Il y a assez de places ici pour tous les commerçants. Ceux qui étalent leurs marchandises en bordure de route sous prétexte qu’à l’intérieur ils n’auront pas de la clientèle veulent seulement créer le désordre.

Du coup, les clients ne viennent plus faire leurs emplettes parce qu’ils trouvent leur compte au bord de la route. Et pour nous, c’est un manque à gagner puisque nous payons les droits du marché », s’insurge une autre commerçante installée dans le marché. Au marché Etoudi, la situation est identique. A ce décor, s’ajoute le phénomène des motos-taxis. « La situation est invivable. C’est un parcours du combattant pour circuler dans ce carrefour », déplore un chauffeur de taxi.

Cet incivisme est devenu une seconde nature et les habitants de Yaoundé doivent s’en accommoder. Les multiples rappels à l’ordre des autorités de la ville n’ont aucun effet. Le récent appel du préfet du Mfoundi relatif à la délimitation des zones d’accès des motos-taximen semble être tombé dans des oreilles de sourds. Puisque les concernés ne s’y conforment pas. « On n’a pas souvent le choix. Quand un client nous propose une somme importante, on préfère prendre le risque, tout en sachant que c’est facile de se faire épingler par les éléments de la police. Même si on prend toutes les précautions possibles », confie un conducteur. Ces comportements inciviques se manifestent également au niveau des feux de signalisation tricolores. Les automobilistes qui les respectent sont peu nombreux, surtout quand la police n’est pas présente sur les lieux. La boucle du désordre est bouclée par les autres vendeurs ambulants qui parcourent les artères de la ville, les services publics et les entreprises privées à la recherche d’une clientèle sédentaire.

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