Souscriptions Mida : L’hallali résonne autour du protocole et l’architecture de remboursement
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Parmi des souscripteurs, des voix s’élèvent contre l’ingérence des autorités administratives.

«On doit me donner tout mon argent !» À la Trésorerie générale de Yaoundé ce 5 mai 2019, quelques hommes et femmes récitent cette phrase comme on récite une sourate. Dans ce lieu retenu pour le remboursement des souscriptions Mida, une palanquée d’hommes et femmes hurle. Certains font tourner les calculettes. D’autres échafaudent des hypothèses. Chacun a sa formule et sa dégaine. L’offre est aussi variée que prolifique.

Un coup de sonde parmi les tenants de cette ambiance compulsive révèle que les conditions de remboursement retenues par les autorités chargées de l’opération ont été confectionnées dans le dos des vrais ayants droit. «On a mis des pièges mortels sous nos pieds», brandit un jeune. Ayant requis l’anonymat, ce dernier relaie des menaces de révolte sociale les 7 et 8 mai courant, devant le premier ministère. Ce jeune bombe le torse et prend le peuple à témoin. «Tout le pays voit ces cachotteries orchestrées pour détourner notre argent et nous n’allons pas nous laisser faire !», tonne-t-il. Le propos s’inspire d’une déclaration de manifestation publique déjà adressée au sous-préfet de Yaoundé 1er.

Dans un groupe WhatsApp, la machine à produire un effet tapageur est enclenchée. Sur cette plateforme, les contributions des uns et des autres réveillent des fantasmes. Ici, l’on vante avec grande conviction que «l’argent peut être mieux redistribué par les gens de la Mida et non le gouverneur ou le préfet». Ailleurs, toujours sur la toile, un internaute donne dans l’exotisme: «en cotisant notre argent, nous n’avons pas ouvert un paradis aux voleurs», écrit-il.

En clair, selon certains souscripteurs, l’opération de remboursement devrait connaître une rupture dans le protocole et dans l’architecture. Ils estiment que les autorités administratives ne devraient pas être impliquées dans le processus. En cela, ils sont confortés par la sortie de Alphonse Anicet Foe Awoa. Approché par le quotidien privé Mutations le 26 avril dernier, le commandant en second de la Mida est sur sa ligne. «De toute évidence, dit-il, nous nous désengageons de l’action entreprise par le gouverneur. Nous comptons poursuivre notre action jusqu’à ce que justice nous soit rendue».

Un communiqué a été lu sur les antennes radio et télé de la CRTV le 25 avril dernier. Il y est indiqué que les bénéficiaires seront remboursés «au prorata de la mise de chaque souscripteur, suivant les travaux de vérification et d’assainissement du fichier des souscripteurs déjà effectués». Le taux du prorata en question s’élève à 31 % de la somme versée. C’est sur ces indications que campent les autorités administratives (gouverneur de la région du Centre et le préfet du Mfoundi).

Le 25 avril 2019, le premier s’est entretenu avec les représentants des souscripteurs. Au cours de cette séance de travail, le second leur a annoncé la décision du gouvernement de faire redistribuer la somme de 3 850 442 250 FCFA, saisie lors de la perquisition des locaux de la Mida le 20 avril 2018. Par la suite, le président de la République a également décidé d’octroyer à ces derniers la somme d’un milliard de francs CFA, portant ainsi le montant global des remboursements à 4 850 442 250 FCFA.

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