Hôpitaux public, la qualité du service rendu en question
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Inauguré dans les années 70 par le ministre de la santé de l’époque Bernard Fonlon, avec pour objectif principal de pourvoir la ville de Muyuka d’un hôpital digne et éradiquer le phénomène de surpopulations dans les unités hospitalières environnantes, l’Hôpital de Muyuka en 2017 semble n’avoir rien résolu. En dépit des équipements qui datent aujourd’hui d’une autre époque et même désuets et inexistants, ce centre hospitalier ne fait pas courir les malades. Même les familles, démunies, ne s’y bousculent pas.

Nous sommes bel et bien en 2019 à Muyuka, ville située dans le département de la Fako, région du Sud-ouest...A vous de juger.

On assiste, depuis un certain temps, à un phénomène bizarre. Les rares patients qui se présentent dans cette unité hospitalière de la ville de Muyuka finissent soit par être aiguillés vers des polycliniques privées de la place, soit vers Limbe ou mieux encore vers Douala, chef lieu de la région du littoral au Cameroun.

Alors qu’à l’époque coloniale et avant 1972, plusieurs Camerounais venaient se faire soigner à l’hôpital de Muyuka, une référence dans la West Cameroon de l’époque… la tendance s’est radicalement inversée aujourd’hui. Cela tient plus aux infrastructures, aux équipements et aux conditions de travail du personnel médical (médecins, infirmiers et infirmières, laborantins, anesthésistes, kinésithérapeutes, aides-accoucheuses, etc).

 

Les infrastructures sanitaires de cet hôpital ont du mal à s’adapter à la modernité. Des problèmes de desserte en eau potable et électricité, de capacité d’accueil en lits, de pavillons pour l’internement des malades, d’installations sanitaires.

 

Les bâtiments abritant cet hôpital de Muyuka, construits pour la plupart sous la colonisation anglaise, se trouvent dans un état de délabrement avancé. Les murs sont lézardés et les toitures suintent à chaque tombée de pluie.

Quant aux installations sanitaires, elles sont pour la plupart mal entretenues ou bouchées. N’essayez pas de vous aventurier dans les toilettes de cette unité hospitalière. Vous regretterez pendant longtemps durant votre enfer terrestre.

Les conditions d’hygiène dans lesquelles sont souvent placés les malades les prédisposent à la contraction des maladies autres que celles ayant conduit à leur hospitalisation.

Equipements insuffisants ou peu performants

Cet hôpital public souffre tantôt de l’insuffisance des équipements, tantôt de leur caractère obsolète. Il est courant qu’un malade devant passer un test de radiologie, de scanner ou d’échographie soit aiguillé vers un privé, soit parce que le matériel disponible n’offre plus assez de garantie de fiabilité, soit parce qu’il est en panne. Les laboratoires connaissent le même problème, tant et si bien que ce sont les privés qui sont le plus sollicités pour permettre aux médecins œuvrant dans le secteur public de poser des diagnostics plus ou moins fiables.

Même alors, il arrive qu’un malade, après avoir subi tous les examens médicaux exigés par son médecin traitant, ne soit pas fixé avec certitude sur le mal dont il souffre réellement. D’où, l’on a parfois beau se soumettre à toutes les cures de médicaments exigées par son état sans pour autant trouver satisfaction.

L’abandon par l’Etat de son patrimoine médical et les mauvaises conditions de travail des médecins et leurs auxiliaires se traduit par la décrépitude des unités hospitalières. Le cas de l’hôpital de Muyuka n’est pas isolé. Plusieurs de nos unités hospitalières dans les villes de seconde zone sont à l’abandon

Le réalisme voudrait que les décideurs politiques camerounais, au lieu de chercher à ériger des « éléphants blancs » dans le secteur de la santé, feraient œuvre utile en mobilisant les moyens financiers requis pour réhabiliter les infrastructures existantes. C’est le lieu de souligner que l’on rencontre, dans plusieurs localités du Cameroun, des hôpitaux qui n’ont que de nom

Le pays accomplirait un grand pas dans la couverture sanitaire de ses citoyens si ces « mouroirs » étaient transformés en structures de sauvetage des vies humaines.

L’autre problème est que l’on devrait désenclaver l’arrière-pays pour permettre aux gens des campagnes d’accéder facilement aux structures de santé. Aujourd’hui, il y a des contrées du pays où il faut transporter un malade en Ben Skin (Moto Taxi) sur une centaine de kilomètres, pendant deux à trois jours, avant d’atteindre un hôpital de référence dépourvu de tout, où médecins et infirmiers se tournent les pouces.

Il vaut mieux ne pas tomber malade à Muyuka pour ne pas avoir à être trimbalé entre les différents hôpitaux du pays où les patients, souvent, sont accueillis à bras ouverts dans l’antichambre de la mort.

Entre la maternité, les urgences et autres unités de soins, il faut choisir et réfléchir à deux fois avant d’y envoyer un proche qu’on aimerait revoir en vie.
Faut-il le rappeler pourtant que s’engager dans la politique et diriger une nation, c’est d’abord et avant tout savoir gérer l’argent public pour que la population accède aux services publics, y compris les soins sanitaires de qualité?

Il ne s’agit point de profiter de l’argent public pour se faire voir, et combler ainsi beaucoup plus le besoin de paraître de son ego que les besoins vitaux de la population qui meurent dans la misère avec un record africain voir mondial de taux de mortalité maternelle et infantile.

Dans un pays où l'insécurité sanitaire est grandissant, dans un pays où on meurt à l'entrée des hôpitaux par manque de soins, dans un pays où les détenteurs du pouvoir et les mieux nantis se soignent plutôt à l'étranger, les Camerounais n’ont qu’une crainte majeure qui hante les esprits : celle de tomber malade et de devoir affronter la misère noire des hôpitaux. « Ne pas aimer le Cameroun c’est ne pas s’aimer soi même. Ce pays nous a nourrit c’est à nous de lui rendre ce qu’il nous à donné ». A méditer

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