La vie des ministres sur les réseaux sociaux
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Twitter, Facebook, snapchat. Sur une soixantaine de ministres, il y a à peine une dizaine sur twitter et peu plus sur Facebook.

Il y a quelques semaines, une rumeur faisant état d’une nouvelle épidémie de choléra au Cameroun s’est répandue comme une trainée de poudre. Les personnes en quête de la bonne information se sont empressées de visiter la page twitter du ministre de la Santé publique. Plutôt réactif, Malachie Manaouda.s’est fendu d’un tweet pour démentir cette rumeur. Un ouf de soulagement pour tout ceux qui craignaient une résurgence de ce mal et une illustration parfaite de l’impact qu’une présence digitale accrue des politiques et hommes d’Etats sur les médias sociaux peut avoir.

« Le paradigme selon lequel la radio annonce, la presse écrite explique et la télévision montre, est un peu bouleversé avec les réseaux sociaux. Ce sont les réseaux sociaux qui annoncent maintenant. On assiste à une nouvelle méthode de consommation de l’information. Les choses ne se passent plus comme dans les années 80-90 et même 2000 où tout était traditionnel. C’est tout naturel pour ces ministres qui veulent mieux faire passer leurs messages de capter cette audience de jeunes présents sur les réseaux sociaux », explique Beaugas-Orain Djoyum, spécialiste des Tic et directeur de publication de « Digital Business Africa».

Des followers à conquérir

Des atouts qui ne semblent pas intéresser nos ministres encore nombreux à trainer le pas pour s’inscrire sur les réseaux sociaux malgré un contexte marqué par des phénomènes comme l’intox. L’exemple est pourtant « venu d’en haut », de Paul Biya qui est lui-même très présent sur Facebook et twitter avec des comptes parmi les plus actifs de la République. En 2016, il avait encouragé ses collaborateurs à communiquer sur leurs activités, leurs déplacements ministériels et bien autres. Sur Facebook, c’est un désordre total qui règne. Des comptes fourmillent, (nous avons dénombrés au moins 5 comptes facebook au seul nom du ministre Célestine Ketcha Courtes). Ils sont pour la plupart l’oeuvre d’internautes lambda. « Et quand bien même vous tombez sur le compte facebook d’un ministre, soit il n’est pas certifié, soit la dernière publication remonte à plus de 3 ans ou alors il n y a qu’une publication », regrette Bertrand, un internaute.

Réticence

« C’est vrai qu’il y a encore des améliorations à faire. Mais l’on constate que les ministres sont présents sur les réseaux sociaux à travers des comptes personnels. Ils ne sont pas nombreux sur Facebook. Il y a des départements ministériels qui en 2011 n’étaient pas présents, aujourd’hui, ils le sont. Pas forcément de manière optimale. Ce qui est intéressant et ce qui est à conseiller c’est que, ces présences doivent être professionnalisées », analyse Beaugas-Orain Djoyum. Toujours est-il qu’on note une différence dans l’utilisation selon le réseau social. « En réalité, il y a beaucoup plus de ministres sur facebook que sur twitter. Parce que twitter est un peu difficile d’utilisation. Le nombre de signes est limité à 180 signes par tweet. On constate qu’il y a une certaine réticence des ministres à être présents sur ces plates formes. Sur la soixantaine de ministres, il y a à peine dix ministres sur twitter. Par contre il y a plus de dix ministres sur Facebook ». Un constat juste.

Le besoin de la professionnalisation

Sur twitter, nous avons en effet dénombré une dizaine (10) de comptes. Donc celui de Grégoire Owono, qui se présente plus sous sa casquette de Secrétaire général adjoint du Rdpc que de ministre du Travail et de la sécurité sociale ; de Joseph Le, présent sur twitter depuis 2015, d’Oswald Baboké, Issa Tchiroma Bakary. Le constat suivant se dégage : nos ministres ne comptent pas encore un nombre important d’abonnés. L'info claire et nette. Issa Tchiroma Bakary.est de loin le ministre le plus suivi avec des millions d’abonnés. Tandis que les autres se contentent de moins de 10000 followers. Pour l’ancien Mincom, twitter était avant tout un moyen de communication sur ses actions à la tête du Mincom. Depuis qu’il a été promu au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, il est peu actif.

Joseph Le et Malachie Manaouda en font un outil à la fois pro et interactif. Ils parlent de leur actions de ministres, félicitent, partagent leurs émotions ou commentent l’actualité en générale. Présent depuis 2012, Oswald Baboké joue la carte de l’anonymat. Sa biographie est vide d’informations le rattachant au gouvernement camerounais. Ce chrétien pentecôtiste utilise les médias sociaux pour évangéliser en témoigne ses nombreux maximes où il est question de Dieu. Pour l’expert en Tic : « Chaque ministre est libre de publier ce qu’il veut sur son compte personnel. Il peut l’utiliser pour prouver par exemple sa foi en Dieu, communiqué sur un projet qui le tient à coeur. Ces ministres qui décident de communiquer sur leur projet personnel ou leur foi personnelle, s’arrangent à ce que les comptes officiels des départements ministériels qu’ils dirigent soient présents sur les réseaux sociaux. Par exemple, si un ministre communique sur son programme politique, il peut s’assurer que sur la page de son ministère, il y ait des informations sur ces activités. Cela est visible dans certains ministères ».

En effet, si elle est peu présente sur Facebook, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain est cependant très visible sur la page facebook de son département ministériel où les directs sont souvent servis aux internautes. La professionnalisation reste toutefois la clé d’une présence digitale forte qui permet aussi de faire connaître le Cameroun et ses personnalités sur la toile. Les Community Managers ne jouent toujours pas leurs rôles en termes de réactivités avec la communauté d’abonnés. « On constate qu’il y a encore un besoin de formation des équipes qui gèrent les contenus des informations tirées sur les différentes plateformes », conseille Beaugas-Orain Djoyum

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