Quand souffle le vent de la mort, quand vient le moment de certaines séparations, et que s’annonce la fin réelle ou fictive, supposée ou effective d’une ère, d’un privilège, de certaines prérogatives, on assiste à des basculements subites et opportunistes.

En effet des comportements anormaux émergent, et des individus changent de langage, de nature, de civilité et même de sens dans le raisonnement. Ce n’est pas simplement une anthropologie de déséquilibre mental, mais c’est surtout un genre de trahison, de lâcheté et de cupidité indigne des femmes et des hommes d’honneur.

Monsieur le Ministre délégué à la présidence de la république, chargé de la défense, a commis un communiqué en forme d’injonction salutaire, terrible rappel à l’ordre dans une cité républicaine où peu à peu, tous les repères de la retenue et du respect de l’éthique administrative, a foutu le camp. 

Les comportements auxquels nous assistons dorénavant dans tous les segments de la société camerounaise, ont dépassé les limites de la décence et de la perversion. C’est à croire que personne, du banal citoyen au plus haut des commis de l’Etat, ne croit plus en rien, ne respecte plus rien, se fiche complètement des lois et des règlements. On s’étonne devant tant de dépravations, devant tant de libertés et devant tant de destructions. Mais pourquoi en arrivons-nous là parce qu’une élection s’annonce. Pourquoi engager la destruction de notre pays, prêcher la violence, cultiver le malheur et souhaiter le pire ? Qui a vraiment intérêt à nous voir plonger dans le désordre et l’honneur de l’anarchie ? Partout dans les services publics, règne un vent contrariant et contrarié, pourquoi ? L’Etat aurait-il éclaté, et quand, comment et de quelle manière ?

Je n’ai jamais célébré notre pays ni sa gouvernance comme un modèle extraordinaire, mais jamais la réserve et la critique, ne devraient autoriser tant de liberté de propension des discours destructeurs. D’accord que le sommet nous inquiète, et d’accord que la visibilité est réduite, sans doute brouillée. Mais rien ne devrait permettre à des agents publics, des hauts commis de l’Etat, civils et militaires, de de se départir de l’éthique républicaine, de la déontologie élémentaire de leur corps de métier. Les très hautes instructions aujourd’hui, prennent un autre tournant, une autre connotation, celles qui nous interpellent et nous engagent, à une morale solide de patriote. La haine ne nous mènera nulle part, et les ambitions sectaires et égoïstes ne profiteront à personne à la fin.

Nous sommes certes dans un jeu de pouvoir qui implique des chantages, des trafics d’influences de toute nature, mais le sens de la politique et des gouvernances, implique bien ces choses, sans que personne ne cherche à en profiter pour tuer le génie de l’unité et de l’intégrité nationale. A ceux qui crient des légitimités d’appropriation du pouvoir, je conseille la prudence et la décence. Un chef d’Etat malade ou âgé, silencieux ou absent, handicapé ou incapacité ne signifie pas la fin de la république et d’un Etat camerounais. Les anges et les prophètes, anciens et nouveaux qui sortent des couvertures et des termitières, devraient avoir le triomphe réservé et l’empressement contenu. C’est le droit de chacun et de chacune de parler, mais j’interdis les discours de l’obscurité et d’inutiles provocations autant que de sombres ambitions de vengeances. Il n’y a pas meilleure posture dans les temps de doute et d’incertitudes, que l’humilité et le dialogue, la réflexion et la retenue, le renouvellement de la foi patriotique et la confiance en notre capacité collective à travailler pour un destin heureux.

Le Cameroun ne saurait être un bordel de méchants loups et d’opportunistes, qui se comportent comme des travailleurs saisonniers formatés pour s’enrichir sur les supposés pourritures des champs des mangues./.

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