Abah Abah clame son innocence et accuse
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Visé par cinq affaires dont quatre ont débouché sur des condamnations allant de 6 ans à 20 ans de prison, l’ex ministre de l’Economie et des finances se dit victime d’un acharnement injustifié et entend prouver son innocence.

Polycarpe Abah Abah n’en revient toujours pas. Le 19 mars dernier, le Tribunal Criminel Spécial (TCS) siégeant en formation collégiale l’a condamné à dix-huit (18) ans d’emprisonnement assorti d’amendes. Selon ses avocats, l’ex ministre camerounais de l’Economie et des Finances fait l’objet d’une sentence qui s’applique, d’après eux, « pour une prétendue coaction de détournements de deniers publics de la somme de 205 873 648 de francs CFA avec le professeur Gervais Mendo Ze », ont-ils écrit dans un communiqué rendu public récemment. « Cette condamnation, une véritable parodie de justice, s’intègre dans le cadre d’une stratégie pensée, planifiée, mise en œuvre et visant, pour des raisons inavouées mais bien connues, à maintenir l’ex-ministre de l’Economie et des Finances en prison le plus longtemps possible », tranchent-ils.

Condamnation Injuste ?

Polycarpe Abah Abah tient donc à clamer son innocence une fois de plus. D’ailleurs immédiatement après le verdict prononcé le 19 mars dernier par le Tribunal Criminel Spécial, ses conseils ont interjeté pourvoi. Parce que disent-ils, « en aucun jour, le déclarant sur l’honneur, Polycarpe Abah Abah n’a ni obtenu, ni retenu la somme de 205 873 648 de francs CFA dont le détournement lui est imputé en coaction avec le professeur Mendo Ze ». D’après ces derniers, cette somme est demeurée « intacte pendant toute la période des faits dans le compte bancaire dont le numéro avait été communiqué à l’ex-directeur général de la Crtv (Mendo Ze, Ndlr.) par le chef de Division par intérim de la Division des Grandes Entreprises, monsieur Paul Ngamo Hamani ». L'information claire et nette. Et de conclure que l’historique de ce compte, produit par l’accusation elle-même, « le prouve à suffire ainsi que les déclarations des experts judiciaires et du représentant du ministre des Finances monsieur Mbang Oliboko Honoré ». Cette somme rapportent- ils, après la période des faits, a été transférée intégralement à la Direction Générale des Impôts (DGI) après le départ de Polycarpe Abah Abah le 08 décembre 2004. « Les collaborateurs des ministres des Finances l’ont reconnu à l’audience », insiste le collège d’avocats.

Me Nouga et ses confrères sont catégoriques : « monsieur Abah Abah Polycarpe n’a posé aucun acte dans cette affaire, ni donné une quelconque instruction à qui que ce soit ; il n’a été informé ni par monsieur Gervais Mendo Ze, ni monsieur Paul Ngamo Hamani qui avait communiqué le numéro de compte querellé, ni par la SCB Crédit Lyonnais, banque de domiciliation dudit compte et des virements querellés. Enfin, il n’a exécuté aucun protocole d’accord avec la Crtv ». Autant de faits « constants, vérifiables et vérifiés admis lors des débats » et dont Polycarpe Abah Abah se prévaudra devant la Cour Suprême qu’il vient de saisir dans le cadre d’un pourvoi en cassation.

Acharnement « Injustifié »

Pour le collège d’avocats constitué par maîtres Jean-Calvin Bilong, Antoine Marcel Mong, Jeannette Marion Nko’o et Nouga, Polycarpe Abah Abah « est victime d’un acharnement injustifié et sans précédent dans l’histoire judiciaire de notre pays et même probablement, nulle part ailleurs » depuis son arrestation le 31 mars 2008 « alors même qu’il ne faisait l’objet d’aucune imputation d’une quelconque faute ». Sans doute parce que l’ex ministre de l’Economie et des Finances est cité dans six affaires pour lesquelles, il clame son innocence et espère un nouveau jugement. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. « Hormis l’affaire Lydienne Eyoum pour laquelle il a été définitivement acquitté par la Cour Suprême, il s’est pourvu en cassation pour toutes les autres affaires objet de condamnations sus-évoquées et attend, toujours confiant en la justice de son pays, d’être jugé une deuxième fois ». Les avocats de l’incriminé font en tout cas une remarque : « une constante se dégage cependant à savoir que toutes ces affaires n’ont été engagées contre monsieur Abah Abah Polycarpe qu’après son arrestation le 31 mars 2008 », disent-ils. Et de marteler qu’aucune desdites affaires n’est la résultante d’un quelconque contrôle préalable effectué par un organe de contrôle tel que le Contrôle Supérieur de l’Etat (Consupe), « sauf pour le cas Crtv pour lequel il avait été innocenté par la haute institution chargée du Contrôle Supérieur de l’Etat », poursuivent les hommes de droit.

Rien à se reprocher

Les quatre avocats en sont convaincus : aucune de ces affaires ne concerne la gestion de leur client, du ministère de l’Economie et des Finances dont il a eu la charge de 2004 à 2007. La preuve ? « Tout au long de sa carrière administrative, répondent-ils, il n’a reçu aucune demande d’explication de qui que ce soit, ni une quelconque sanction administrative de la part d’aucun de ses supérieurs hiérarchiques ». Au contraire, Polycarpe Abah Abah « a plutôt eu de nombreuses félicitations et décorations y compris de la part de la plus haute autorité de l’Etat » notamment lors de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvre et Très Endetté (Ppte) en 2006, « mission qui lui avait été confiée par Son Excellence Paul Biya, président de la République et dont les retombées demeurent visibles à travers notamment l’exécution du C2D conclu avec la France et dont il a été l’un des principaux architectes et artisans en liaison avec les autorités françaises compétentes ».

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