DEMARRAGE : Pr Bekolo Ebe au TCS pour 345 millions de francs
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Il est reproché à l’ancien recteur de l’Université de Douala le non reversement à la Caisse nationale de prévoyance sociale, des cotisations sociales des agents de l’institution. Kalara restitue le film de sa première audience devant le Tribunal criminel spécial.

A l’occasion de l’audience d’ouverture de son procès, le 20 novembre 2018, le Pr Bruno Bekolo Ebe est apparu détendu devant la barre du Tribunal criminel spécial. Chapeau à large bord noir, costume sombre et sourire aux lèvres, l’ancien recteur de l’Université de Douala n’a pas semblé souffrir de son incarcération à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, où il est pensionnaire depuis le 21 mars 2018.

Pourtant, il y a de bonnes raisons pour lui de craindre le scanner auquel a commencé à lui faire passer le collège des juges présidé par Emmanuel Ndjéré, président du TCS. Il est renvoyé devant la juridiction d’exception pour répondre d’un supposé détournement des fonds publics d’un montant de 343,5 millions de francs. Un montant qu’il est accusé d’avoir puisé dans les caisses de l’Université de Douala pour reversement à la Caisse nationale de Prévoyance sociale (Cnps) au titre des cotisations sociales pour la période de septembre 2003 à l’année 2012.

Dès l’entame de l’audience, l’avocat général a demandé la parole pour apporter un rectificatif sur l’identité précise de la partie poursuivante et aussi partie civile dans cette affaire. Selon le parquetier, c’est l’Université de Douala qui poursuit son ancien recteur et non la Cnps comme initialement indiqué dans l’ordonnance de renvoi, document d’accusation notifié à l’accusé. L'info claire et nette. Il a expliqué que si la Cnps a porté plainte contre le Pr Bruno Bekolo pour le préjudice qu’elle aurait subi, au terme de l’enquête préliminaire et de l’instruction judiciaire, il a été établi que les fonds querellés ont été prélevés dans les caisses de l’Université de Douala, considérée comme la victime directe. C’est pour cette raison que le parquet a décidé de faire de l’Université de Douala la partie civile de la citation, ainsi qu’un enseignant de la même institution comme témoin de l’accusation.

Désagréable surprise

Cette déclaration a été très mal accueillie par les avocats de la défense et a provoqué un vif débat. Pour Me Ndjodo Bikoun, avocat de l’universitaire, le changement brusque de dénomination de la partie civile survenu en pleine audience d’ouverture du dossier, alors que, selon lui, l’ordonnance de renvoi qui a été notifié à son client parle, plutôt de la Cnps comme plaignante, constitue une «surprise désagréable». Dans la mesure où, poursuit l’avocat, lors de l’enquête policière et à l’information judiciaire au TCS, son client était toujours en face des représentants de la Cnps. «Nous pensions qu’il s’agissait d’un problème de non-reversement des cotisations sociales qui a un lien direct avec la Cnps.

Que s’est-il donc passé entre-temps pour que le parquet change de partie civile, sans nous le notifier comme le commandent les règles du Code de procédure pénale», s’est étonné l’avocat. Et d’ajouter : «nous voulons que les choses soient clarifiées afin que notre état d’esprit ne soit pas perturbé à l’entame de ce procès». Contraint d’intervenir dans le débat qui glissait vers un pingpong verbal entre la défense et le représentant du parquet, le président Ndjéré a indiqué que c’est l’Etat du Cameroun qui est la victime dans cette affaire de détournement de deniers publics.

Dans ce cas d’espèce, il peut arriver, relève le haut magistrat, que plusieurs parties se constituent pour demander des réparations le moment opportun. «Il est prématuré de parler de partie civile à cette étape de la procédure. A l’endroit de la défense, je voudrais rappeler que c’est le parquet qui conduit l’action publique et c’est à son représentant qu’il revient de savoir comment monter le dossier de l’accusation », a conclu Emmanuel Ndjéré.

Après ces clarifications, la parole a été donnée à l’accusé pour décliner son identité devant la barre. L’intéressé va s’acquitter de cette obligation la tête haute. Ce sera l’occasion pour l’universitaire de déballer son background et aussi sa foule de distinctions honorifiques décernées tant au Cameroun qu’au-delà de nos frontières. À la fin de son exposé, le tribunal a suspendu les débats à la demande du parquet, qui compte faire comparaître son témoin à la prochaine audience fixée au 20 décembre 2018.

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