Fin juin 2018, ces deux rubriques augmentent respectivement de 36,3 milliards de FCFA et 81,9 milliards de FCFA par rapport à la même période l’année dernière.

Selon le ministère des Finances (Minfi), l’exécution budgétaire au premier semestre 2018, montre que «les dépenses de personnel croissent de 8% et s’établissent à 489,5 milliards de FCFA au premier semestre 2018, contre 453,2 milliards de FCFA à la même période de l’exercice 2017.» Cette augmentation intervient alors que les pouvoirs publics sont engagés depuis l’an dernier dans un processus de rationalisation de la dépense publique. Dans les mesures implémentées dans ce sens, le gouvernement a récemment relancé le nettoyage du fichier solde de l’Etat pour en extraire les personnels fictifs qui grèvent les caisses publiques.

Cependant, alors que l’opinion s’attend à ce que l’impact des réformes entreprises se ressente de façon positive, les résultats illustrent plutôt des contre-performances qui jettent de l’inquiétude quant à la capacité à atteindre les objectifs visés. Surtout lorsqu’en revisitant l’exécution budgétaire au premier trimestre 2018, l’on s’aperçoit, d’après le Minfi que «les dépenses de personnel croissent et s’établissent à 258,9 milliards de FCFA à fin mars 2018, contre 227,6 milliards de FCFA à la même période de l’exercice budgétaire 2017. Elles sont en dépassement de 2,9 milliards de FCFA par rapport aux 256 milliards de FCFA prévus, soit un taux d’exécution de 101,1%.»

Par ailleurs, le Minfi fait savoir que «le service de la dette publique s’établit à 301,1 milliards de FCFA au premier semestre 2018, contre 165,5 milliards de FCFA au premier semestre 2017. Soit une hausse de 135,7 milliards de FCFA.» Dans le détail, le Minfi renseigne que « le service effectif de la dette extérieure se chiffre à 170,8 milliards de FCFA à fin juin 2018, contre 88,9 milliards de FCFA à fin juin 2017, soit une augmentation de 81,9 milliards de FCFA. Il n’y a pas de d’accumulation d’arriérés sur la dette extérieure » précise le Minfi qui ajoute que «les paiements au titre de la dette intérieure progressent de 53,8 milliards de FCFA, passant de 76,5 milliards de FCFA à fin juin 2017 à 130,2 milliards de FCFA à fin juin 2018, principalement du fait de l’amélioration de l’apurement des arriérés intérieurs », indique-t-on au ministère que dirige Louis Paul Motaze.

DETTE À PROBLÈMES

Il faut dire que si les financements extérieurs contribuent énormément à la réalisation des investissements publics au Cameroun, leur utilisation induit aussi une augmentation du taux d’endettement et impacte le solde budgétaire du pays. D’ailleurs, à l’occasion des conférences de programmation des décaissements sur les projets à financements extérieurs tenues à Yaoundé en juin dernier, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun, Elisabeth Huybens, a fait constater «qu’il y a des projets qui ne s’exécutent pas bien et ne se réalisent pas au rythme qui a été convenu. Par conséquent, la dette ne contribue pas aux investissements et à la croissance de l’économie. Il est dès lors important que le gouvernement et les partenaires financiers prennent des mesures quant à la suite à donner à ces projets dont l’exécution pose problème.»

Pour sa part, le Minfi laisse entendre que des mesures sont prises pour assurer une bonne exécution du budget de l’Etat et atteindre les objectifs de l’année 2018, dans un contexte économique, social et budgétaire relativement difficile. Ces mesures concernent «le renforcement de mobilisation des recettes non pétrolières, le resserrement de la régulation budgétaire et l’amélioration du contrôle de l’effectivité de la dépense publique.»