Cameroun, En réponse à votre article "Le Directeur de campagne de Maurice Kamto est connu"
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Cameroun, En réponse à votre article "Le Directeur de campagne de Maurice Kamto est connu" :: CAMEROON

En réponse à votre article "Election Présidentielle 2008. Le Directeur de campagne de Maurice Kamto est connu" du mercredi 19 septembre 2018" ( Cameroun :: Election présidentielle 2018 : Le directeur de campagne de Maurice Kamto est connu :: CAMEROON), dans lequel l'auteur M. Darren Lambo Ebele rend l'ancien ministre d'État et prisonnier politique Marafa Hamidou Yata responsable de l'incarcération arbitraire de M. Paul Eric kingué, version erronée sciemment répandue par ce dernier; nous tenons à vous faire parvenir le droit de réponse que nous avions déjà publiée sur ce sujet sensible le 03 décembre 2016 (en cas de besoin avec les différentes pièces jointes); afin rétablir simplement la réalité des faits.

Notre organisation légale ne s’occupe uniquement que des cas – notamment au Cameroun – où le caractère arbitraire des condamnations est clairement établi puis presque unanimement reconnu par différentes organisations de la société civile spécialisées dans la défense des droits de l’Homme.

Le différend qui oppose(rait) MM. Paul Eric Kingué et Marafa Hamidou Yaya, ne figure pas parmi les charges retenues par la Justice du Cameroun contre l’ancien Ministre de l’État, et pour lesquelles il a écopé d’une condamnation arbitraire à 20 ans d’emprisonnement ferme devant la Cour Suprême.

À aucun moment dans toute la documentation en notre possession, ne sont mentionnées les accusations graves portées contre M. Marafa Hamidou Yaya par M. Paul Eric Kingué pendant ce programme télévisuel. Et bien que M. Kingué nous ait fait oralement part de sa « réserve » à voir son incarcération évoquée sous la même rubrique humanitaire que celle de M. Marafa, jamais il n’avait jusqu’ici caractérisé ses accusations comme lors de cette émission télévisuelle.
Pourtant nous sommes en contact soutenu avec Paul Eric Kingué depuis au moins l’année 2011.

La réelle difficulté avec la dictature camerounaise c’est qu’elle se garde visiblement de poursuivre ses dignitaires sur des dossiers les plus compromettants et/ou accablants, de peur qu’ils éclaboussent tout son système de prévarication de la fortune publique. Elle se borne ainsi souvent à monter de toutes pièces des accusations fallacieuses qui finissent par se retourner contre elle devant les instances internationales. Nous pourrions à loisir entretenir sur chaque dossier pris individuellement, pour démontrer combien la lutte contre la corruption dans tous les cas soigneusement répertoriés par notre organisation, confine à une vaste imposture morale et judiciaire au Cameroun.

Dès lors notre logique est simple: rien, absolument rien ne peut justifier qu’un être humain soit arbitrairement privé de liberté sous le prétexte des opinions différentes ou des ambitions qui lui sont prêtées, souvent maquillées ici en fallacieuses accusations de détournements de deniers publics.

Monsieur Marafa est unanimement reconnu comme un prisonnier d’opinion par l’immense communauté internationale (du Département d’État Américain à l’International Socialiste, en passant par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies). Il faut par ailleurs remarquer que MM. Kingué et Marafa sont demeurés incarcérés alors même que l’un n’occupait plus aucune haute fonction dans l’appareil de l’État du Cameroun, et était néanmoins pointé comme l’auteur des déboires judiciaires de l’autre. La logique – si logique il y a dans un état policier – aurait précisément voulu que l’un soit relaxé dès le moment où l’autre subissait les foudres de la même justice aux ordres. Que non!
Il se trouve que le CL2P a toujours défendu les deux personnalités sans aucun partie pris, et M. Paul Eric Kingué pourrait en témoigner. Car chaque fois que durant son incarcération il a eu besoin de nous, y compris tout récemment, nous avons répondu présent. Nous le faisons précisément parce que dès notre création nous avons édicté des principes objectifs et un cadre légal, dont nous ne nous écartons pas (http://cl2p.org/presentation/).

C’est ainsi que sans crier sur les toits nous nous sommes modestement investis dans les libérations de Michel Thierry Atangana puis Lydienne Yen Eyoum (aux côtés de SOS Racisme), de Pierre Désiré Engo, Dieudonné Enoh Meyomesse, Jean-Emmanuel Foumbi, Paul Eric Kingué, etc…Des personnes dont nous ne partageons pas nécessairement les opinions ni pour certaines, les accointances avec le régime en place au Cameroun; qui ont parfois entre-elles des trajectoires tellement différentes, éloignées, voire opposées (comme MM. Kingué et Marafa). Parce que fondamentalement nous veillons à ne pas nous détourner de nos missions, en évitant des considérations ou préférences d’ordre personnelles, ou de nous immiscer dans des conflits de personnes.

Notre crédibilité et indépendance en dépendent.

À qui profite la campagne de délation engagée par Paul Eric Kingué contre le prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya?

En serons-nous bientôt à regretter de nous être autant investis dans le laborieux processus de restauration de la dignité puis de recouvrance de la liberté d’un homme -Paul Eric KINGUÉ- condamné à l’origine à de l’emprisonnement à vie? Tout porte à le croire.

À l’attention de l’opinion publique: une déclaration, une affirmation, voire une accusation fût-elle aussi grave que la tentative de meurtre ou l’allégation de corruption d’une autorité étrangère par une entreprise française (passible de poursuites en France et devant les juridictions internationales) faîte sans la moindre contradiction ni exigence de preuves sur un média camerounais de grande écoute ne devient pas automatiquement une vérité irréfutable parce que la personnalité indexée s’appellerait Marafa Hamidou Yaya et que certains, par instinct tribaliste, partisan, anti-nordistes, islamophobe, voire réactionnaire… s’interdiraient aussitôt d’eux-mêmes de réfléchir sous la passion ou l’émotion, rangeant immédiatement tous les autres dans le camp des « pro-Marafa ».

Ce pays -le Cameroun- est plus complexe et les accointances entre les différents acteurs peuvent parfois se révéler les plus inattendues et déconcertantes.

Au CL2P, nous avons le « privilège » (triste diraient certains) de connaître les deux personnalités par le biais de leurs dossiers respectifs, et particulièrement le volet allégué par M. Paul Eric Kingué, que nous avons porté sans discontinuer depuis ses débuts alors qu’il était encore sous le coup d’un emprisonnement à vie infligé par ceux-là mêmes qui apparemment « l’alimentent » (au sens premier du terme) aujourd’hui au Cameroun. Sans être dupes de la manœuvre (« le Cameroun c’est le Cameroun », dit son Président à vie) , nous ne laisserons pas non plus cette entreprise de délation prospérer sans rétablir des vérités toutes simples. N’en déplaise à celles et ceux qui dans ce pays, se nourrissent de la calomnie au quotidien depuis 34 ans.

En effet, M. Paul Eric Kingué, nous l’avons soutenu et en permanence œuvré en faveur de sa libération, notamment quand nombre de ses «protecteurs» d’aujourd’hui étaient aux abonnés absents. Nous ne l’avons publiquement jamais revendiqué, y compris quand certains petits opportunistes notamment de l’opposition s’en sont rapprochés et accaparés à la toute fin de son incarcération. Pas plus d’ailleurs que notre organisation (Le CL2P) a reçu directement des remerciements de sa part. Nous comprenons évidemment pourquoi, même si tout récemment encore, à l’occasion de l’avis rendu par le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies nous lui apportions encore des informations essentielles pour une meilleure couverture médiatique en France.

Vous comprendrez donc, Mesdames, Messieurs, que nous nous insurgions contre cette inqualifiable campagne de délation.

Je vous remercie

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