Pénétrante Est de Douala : Les non-dits de l’affaire des 42 milliards de Fcfa
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Au cours d’un point presse particulièrement couru organisé la semaine dernière par Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics, a tenu à éclairer les hommes des médias sur cette affaire qui continue de faire couler encre et salive.

L’eau avait déjà suffisamment coulé comme ça sous le pont pour obliger Emmanuel Nganou Djoumessi à sortir de son mutisme. Après les réseaux sociaux, certains médias ont abondamment relayé l’actualité sur la route qui va du pont sur la Dibamba à Japoma à Douala. Une histoire sur fond de lutte d’intérêts qui finit par mettre à rude épreuve la cohésion gouvernementale. Pour mieux comprendre la trame de cette affaire, il faut commencer par le complexe sportif de Japoma qui abrite dès le mois de juin 2019, c’est-à-dire dans près de 10 mois les compétitions de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Total. Un rendez-vous très attendu par le chef de l’Etat et les Camerounais de manière générale.

C’est ainsi que, à la réception générale des travaux de la première phase, intervenue le 16 mars 2018, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, en sa qualité de maître d’ouvrage, saisit son homologue en charge des Marchés publics, Abba Sadou à travers un dossier d’appel d’offres. Et ceci, explique Emmanuel Nganou Djoumessi dans son propos liminaire, en vue de la sélection d’une entreprise des travaux devant aménager cette importante section de route. Le tout dans un esprit de continuité et de capitalisation des effets induits des travaux de la première phase en même temps, des entretiens étaient engagés avec le potentiel partenaire financier, l’Agence française de Développement (Afd), pour un éventuel accompagnement financier.

Cependant, reconnait le ministre des Travaux publics, avec les ajustements des calendriers de livraison des infrastructures routières dédiées, il a été rendu incontournable de livrer, au plus tard le 31 mars 2019, une chaussée 3x2 voies, avec ses aménagements de fonctionnalité, pour desservir le complexe sportif de Japoma. Face donc à l’urgence qui entourait désormais l’exécution de ces travaux, il était judicieux de recourir au mode de commande publique qui sied le mieux en pareille circonstance. C’est dans cet esprit, développe le ministre des Travaux publics, qu’il écrit au ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics de bien vouloir signer un contrat de gré à gré au bénéfice du groupement Razel-Bec/Razel Cameroun. Et ceci, pour 4 raisons qu’Emmanuel Nganou Djoumessi a pris le soin d’énoncer sans ambages à savoir :

  1. « Il faut livrer une chaussée avec des aménagements de fonctionnalité de 3x2 voies, devant desservir le complexe sportif de Japoma, au plus tard le 31 mars 2019 ; d’où l’urgence.
  2. Le groupement Razel-Bec/Razel Cameroun qui a réalisé les travaux de la première phase, dont la réception générale a été prononcée le 16 mars 2018 est encore mobilisé sur le site ; il y conduit des travaux de remplacement d’une batterie de 4 buses par un dalot triple ; ces derniers travaux résultent d’un contrat de gré à gré, accordé par le Minmap.
  3. Ledit groupement exploite, non loin du site, une carrière de pierres ; donc les agrégats seront disponibles dès le début des travaux, donnant lieu à un gain dans les délais de traitement des différentes couches de chaussées.
  4. Ledit groupement qui a réalisé de première phase devrait proposer des prix unitaires de même ordre ; car, agissant dans le même environnement économique, étant entendu que son prix d’installation et de mobilisation serait maitrisée. Il ne devrait pas facturer son installation et sa mobilisation, comme le ferait une entreprise qui s’installe à titre initial. » Voilà qui est dit.

Diapositives

Par rapport à la polémique sur les fameux 42 865 502 437 Fcfa pour près de 9 Km à la source desquels s’abreuvent depuis quelques temps les contempteurs du ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi a été clair. « C’est l’estimation financière résultant des études techniques. Elle ne saurait être le coût des travaux, dès lors qu’il ne s’agit pas d’un marché à prix forfaitaire mais, d’un contrat à prix unitaire. Dans ce cas, l’entreprise fait sa proposition financière qui est estimée par les commissions compétentes. Les projections financières font l’objet d’optimisation ; lesquelles appréhendent les coûts unitaires et l’environnement économique des travaux pour maitriser les coûts à des seuils compatibles avec les débouchés secs. »

Même s’il ne le dit pas, les détracteurs du Mintp tombent dans le panneau lorsqu’ils ne parviennent pas à déceler la petite nuance. En d’autres termes va éclairer Emmanuel Nganou Djoumessi, « le montant de 42 865 502 437 Fcfa ne saurait être le coût des travaux, puisqu’il n’a été connu d’aucune commission d’analyse et d’évaluation compétente ; bien plus, il ne résulte d’aucune proposition d’entreprise. ». Les diapositives projetées séance tenante au cours de cet échange entre le ministre des Travaux publics et les hommes de médias aura effectivement permis aux uns et aux autres de se rendre à l’évidence que les travaux d’infrastructures routières en cours dans la ville de Douala s’exécutent au mieux des attentes des bénéficiaires. Tout ceci, va marteler Emmanuel Nganou Djoumessi « pour concrétiser les engagements politiques du chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Paul Biya. La transformation infrastructurelle impulsée par l’achèvement de ces travaux donne à reconnaitre notre marche irréversible vers une économie de croissance durable et soutenue. »

Derrière ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre, on parle d’une société chinoise adjudicataire du marché selon la procédure initiée par le Minmap Abba Sadou. camer.be . Mais à ce jour, attendu au ministère des Travaux publics pour les formalités d’usage, aucun indice qui donne le lieu de situation de cette entreprise qui apparait déjà comme un serpent de mer. Affaire à suivre dans nos prochaines éditions.

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