SUCCESSION MUNA : La justice désigne un séquestre pour les recettes de la clinique et les loyers
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Le tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif (TPIY/CA) s’est appuyé sur la requête d’Ama Tutu Muna dénonçant la gestion opaque d’Akere Tabeng Muna pour désigner le greffier en chef de céans séquestre judiciaire.

L’affaire qui oppose au tribunal l’ancienne ministre des Arts et de la Culture, Ama Tutu Muna, à ses frères, notamment Bernard Acho et Akere Tabeng Muna, vient de prendre une autre tournure. En attendant l’aboutissement du procès intenté contre l’ancien président de Transparency International Cameroon pour « faux et usage de faux en écritures privées » devant le TPIY/CA par la benjamine des Muna, cette dernière vient de porter une autre estocade à son frère aîné.

Suite à sa requête aux fins de désignation d’un séquestre introduite auprès de cette juridiction en date du 11 juillet 2018, celle-ci vient de désigner par ordonnance n°1035/18 du 13 juillet 2018, et dont Repères a pu obtenir copie, « le greffier en chef du TPIY/CA, séquestre des recettes de la clinique Muna et des loyers résultant des immeubles bâtis appartenant à feu Solomon Tandeng Muna et situés à Bonanjo ». Par la même décision, le président du TPIY/CA ordonne « le reversement des recettes de la polyclinique de Bonanjo (Daniel Muna Memorial Clinic), les loyers échus et à échoir par tous les clients de la clinique Muna et les locataires occupant lesdits immeubles du chef de feu Daniel Muna et de Akere Tabeng Muna entre les mains du greffier en chef du TPIY/CA, séquestre judiciaire  désigné ».

Pour éclairer le tribunal sur la nature, la qualité et la quantité des biens de feu Solomon Tandeng Muna sous séquestre, dans requête Ama Tutu Muna les énumère : « un immeuble bâti et un autre non bâti à Hydrocarbures-Douala, un immeuble abritant la polyclinique Muna à Bonanjo-Douala, un immeuble à deux niveaux à Bastos-Yaoundé, plusieurs villas et des dépendances bâties sur environ 3 000 m2 à Elig-Edzoa- Yaoundé, un immeuble abritant la Fondation Solomon Tandeng Muna à Rue Marvik-Yaoundé, un immeuble à Limbé-Bota, un autre bâti en hangar à Limbé-ville, un appartement à Londres en Angleterre ». Le plus gros lot de ce patrimoine se retrouve dans le Nord-Ouest, Région d’origine du défunt. L'information claire et nette. C’est ainsi qu’on a « à Bamenda, un terrain à Up-Station, une villa à Nkwen, une villa et un terrain non bâti à Vertinary Junction, un immeuble en étage avec une dépendance abritant l’agence régionale d’Afriland First Bank, la station Total à Commercial Avenue ; un ranch et une maison familiale à Ngyen-Mbo, une villa et un terrain à Mile 17 Villa, un terrain non bâti derrière le lycée, trois terrains nus à Gra, un terrain non bâti au marché de Mbengwi ».

GESTION OPAQUE

Dans sa requête, Ama Tutu Muna retrace le chemin qui la conduit à ce stade des procédures engagées contre ses deux frères aînés, tous anciens bâtonniers de l’Ordre des avocats du Cameroun. « C’est qu’en réalité, deux jugements d’hérédité de la succession Muna, l’un du 18 juillet 2002 et l’autre en date du 27 août 2009, ont été rendus à mon insu par la chambre de droit local du TPI de Douala Bonanjo », a-t-elle toujours soutenu. Des décisions de justice qu’elle a attaquées devant cette juridiction qui rétracté la première le 7 juin 2018 en attendant la suite donnée à la seconde « entachée de plusieurs irrégularités ».

Seulement, entre-temps, et selon Ama Tutu Muna, « […] Sieur Akere Tabeng Muna, l’administrateur des biens depuis 2009, ne gère pas ces biens en bon père de famille ». Car, selon la requérante, en plus de ce qu’« il ne subvient pas à mes besoins, depuis 9 ans, il ne me rend aucun compte et sa gestion est entourée de la plus grande opacité ». C’est dans ce « flou » que, le 24 janvier 2018, Ama Tutu Muna reçoit d’Akere Tabeng Muna une lettre « en me demandant de lui donner ma carte nationale d’identité, prétextant que la clinique logée en partie dans un immeuble de feu notre père avait des problèmes et qu’il sollicitait une procuration de ma part afin de réaliser des hypothèques » camer.be. « Par ailleurs, expose l’ancienne membre du gouvernement, il a sollicité que je déménage mes effets du logement familial de Vertinary Junction afin qu’il y installe son quartier général de campagne pour l’élection présidentielle ».

Pour y voir clair, le 19 février 2018, la benjamine de la fratrie assigne tous ses quatre frères vivants (Bernard Acho, Walijom Fombad, George Fombi et Akere Tabeng) « aux fins de jugement d’hérédité et de partage ». Seulement, dans une interview accordée à « The Voice » du mardi 20 mars 2018, Bernard Muna, déclare que « la succession [de feu Solomon Tandeng Muna] est réglée depuis dix ans et ma cadette est au courant ». A la grande surprise d’Ama Tutu Muna. Dont l’avocate, Me Fostine Fotso Chebou Kamdem, révèle que « la signature de ma cliente a été grossièrement imitée dans le procès-verbal de conseil de famille dressé pour servir de base au jugement d’hérédité du 18 juillet 2002 ». D’où la saisine de la chambre correctionnelle du TPIY/CA pour « faux et usage de faux en écritures privées ». Une procédure pendante devant le tribunal.

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