Conférence générale anglophone : Le gouvernement s'oppose à  certains préalables
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Vendredi dernier au 20h30 de la Crtv-télé, Issa Tchiroma Bakary a expliqué qu’il n’est pas possible de libérer les personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone.

La réaction du gouvernement était attendue après l’annonce du 25 juillet dernier. Ce jourlà à Douala, le cardinal Christian Tumi qu’accompagnent le révérend George Babila Fochang de la Presbyterian Church in Cameroon, l’imam Alhadji Mohammed Aboubakar de la mosquée centrale de Buea et l’Imam Turkur Mohammed Adamu de la mosquée centrale de Bamenda, informent le public de la tenue, les 29 et 30 août prochains, d’une conférence générale anglophone pour la paix au Cameroun. Le but de ces assises est de faire taire les armes afin de trouver une solution définitive à la situation sociopolitique et sécuritaire au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.

Dans leur déclaration commune, le cardinal Christian Tumi et les autres hommes d’église qui impulsent cette initiative, demandent au gouvernement de «créer des conditions favorables à la tenue de ladite conférence». Parmi ces préalables, il est question, entre autres, de la facilitation du retour des déplacés et des réfugiés de la crise anglophone, du dépôt des armes, tant par l’armée camerounaise que par les sécessionnistes, ainsi que de la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone.

Mais, certains de ces préalables sont mal accueillis par le gouvernement. Le 27 juillet dernier au journal télévisé de 20h30 de la Crtv, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, indique que «toute initiative, d’où qu’elle vienne, est la bienvenue, pourvu qu’elle contribue à consolider la paix, à restaurer la paix sur l’ensemble du territoire, là où cette dernière serait menacée (…) camer.be». Toutefois, poursuitil, «on ne peut pas se permettre de placer au même niveau l’armée républicaine dont la mission régalienne est la protection des frontières de notre nation, de l’ordre républicain, des hommes et de leurs biens (...), qui aujourd’hui se bat et se déploie pour la protection de l’intégrité territoriale de notre nation, la mettre au même niveau que des bandes armées. Des terroristes qui tuent, qui égorgent, qui brûlent des écoles, qui commettent un crime imprescriptible : celui qui consiste à empêcher aux jeunes Camerounais, aux futurs dirigeants de notre nation d’acquérir des savoirs indispensables pour la gouvernance».

Dans le même temps, l’idée de relaxer les détenus de la crise anglophone passe mal auprès des autorités camerounaises. «On ne peut pas demander à un Etat de droit comme le nôtre de libérer ceux qui ont tué, massacré et qui se trouvent aujourd’hui arrêtés et qui, quoi qu’il arrive, seront traduits devant les tribunaux pour répondre de leur forfait».

Echec programmé

Selon ses initiateurs, la conférence du 29 et 30 août prochains est ouverte à tous : acteurs de la société civile, organisations religieuses, groupes professionnels, etc. Le comité d’organisation, qui a Simon Munzu comme porte-parole, invite également Bernard Okalia Bilaï et Adolphe Lele Lafrique, respectivement gouverneur du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, à participer à cette rencontre. L'information claire et nette .Au sein de l’opinion, beaucoup voient en l’initiative du cardinal Christian Tumi et des autres leaders religieux, quelque chose de louable. Non pas qu’il s’agisse d’un remède miracle qui ramènerait illico-presto la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, mais plutôt parce que le dialogue est, pour beaucoup, une solution plus efficace que la lutte armée.

Sauf que la position du gouvernement exposée par le Mincom fait peser une hypothèque sur la tenue même de cette conférence. Car, dans le cas où toutes les conditions ne sont pas réunies - notamment l’appel au cessez-le-feu et la présence de tous les interlocuteurs autour de la table -, les chances de succès sont nulles. Les armes pourraient encore tonner pendant longtemps. Du coup, le chemin qui conduit à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest semble encore très long et sinueux.

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