Afrique: Vient de paraitre "A Tripoli le soleil s'éteignit" de Enoh Meyomesse
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Afrique: Vient De Paraitre "A Tripoli Le Soleil S'éteignit" De Enoh Meyomesse :: Africa

Le scandale de la nouvelle de la perpétuation de la vente des Noirs en Lybie aujourd’hui au 21ème siècle a parcouru la terre entière à la fin de l’année 2017.

Cela m’a inspiré ce recueil de poésie que j’ai spontanément intitulé « A Tripoli, le soleil s’éteignit ».

J’y ai adjoint un autre recueil constitué d’une série de poèmes écrits pendant le mois d’août 2016. J’y en ai extrait neuf que j’ai classés en deux parties : d’abord, une évocation de

la déception de mon peuple face au pouvoir qui avait suscité d’énormes espoirs au moment de son avènement ; ensuite, je décris répression de la liberté dans mon pays.

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Tripoli

Tripoli

est-ce donc vrai qu’encore ma race tu vends

est-ce donc vrai qu’encore ceux des miens chez toi venus le cœur hardi

encore tu offres aux marchants

est-ce donc vrai que l’Europe

une longue trique cloutée t’a confiée

pour le dos de mon peuple lacérer sans pitié

ô Tripoli

pour la première fois j’entendis ton nom

depuis mon Afrique noire au fond de mon hameau quand mon père d’Europe de retour

dit « à Tripoli nous nous sommes arrêtés »

vol Paris-Tripoli-Niamey-Fort Lamy-Douala

c’était en 1959 à bord du Super Constellation

et je tombai amoureux de toi

et je tombai d’admiration pour toi

et te tombai de rêve pour toi

un jour lointain je devrais mon regard promener

dans tes entrailles et sur tes plages baigner

mon corps ébène

mais voici Tripoli

que j’apprends que ma race tu vends

m’aurais-tu capturé et à ton marché exposé

si d’aventure vers toi je serais venu

………………………………………………………………..

Tout le monde

O DRAME

O CATASTROPHE

O SINISTRE

pour sûr

tout le monde désire déserter tes forêts tes savanes tes plages comme on désire s’échapper d’une terre maudite

et les jeunes désirent

se sauver

se sauver

se sauver comme

d’un brasier qui la vie consume allègrement

et les adultes aussi désirent partir très très très loin et ne plus jamais entendre parler de toi

O AFRIQUE

QU’EST-IL ADVENU DE TA LIBERTE

TON INDEPENDANCE CELEBREE

AVEC TANT DE FASTE JADIS

………………………….

L’heure de la moisson

ô toi Europe

l’heure de la moisson a sonné

l’heure de récolter ce que tu as semé

l’heure de remplir ta gibecière

l’heure de remplir ta hotte

et j’entends encore ta voix gutturale

m’ordonnant

AFRIQUE !

ouvre grandement tes portes

ouvre grandement tes fenêtres

ouvre grandement tes bras

et puis tes mains

ouvre

ouvre

ouvre

AFRIQUE JE TE L’ORDONNE

qu’en toi je déverse mon trop plein

qu’en toi je déverse ce que je n’ai

pu ingurgiter

qu’en toi je déverse mes détritus de table

ma poubelle et mon vide ordures tu es

ô toi Europe

ta voix a retenti sévèrement d’un bout à l’autre de ma terre natale

elle a tonné

et tes vassaux chez moi au garde-à-vous

l’échine ont courbé

et mes échoppes

et mes fabriques

et mes ateliers où ma vie honorablement

je gagnais

tu as détruit à belles dents en ricanant

et voici mes enfants sur les sentiers du désert

et voici mes enfants sur les sentiers du Sahara

et voici mes enfants sur les entiers de sable

et le désespoir ne se conte plus

et les passeurs ne se comptent plus

et les tombeaux ne se dénombrent plus

et la mer cruelle et mangeuse d’hommes tue

quand vers toi ils remontent

après la Libye franchie

ils sont la vomissure que tu as enfantée

…………………….

Tam-tam de deuil

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

la voix du tam-tam funèbre a résonné

dans la cour du village

et de case en case son message

a pénétré

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

et les pleurs ont jailli

accompagnés de larmes

torrentielles

qui les poitrines des gens

ont inondé

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

le fils d’ici

en Europe parti il y a

un moment déjà

à Tripoli sa course a achevé

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

Il a été enseveli par la terre

Inhumaine du Maghreb

tout là-bas en Afrique du Nord

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

la voix du tam-tam funèbre a résonné

le village est en deuil

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

son fils parti chercher fortune

ne reviendra plus

et de tombeau ici

il n’en aura point

Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken

Keleng-keleng keleng-keleng

Keleng-keleng keleng-keleng

la voix du tam-tam funèbre a résonné

dans la tristesse et le chagrin de nos cœurs

et de famille en famille

son message a pleuré

nous ne le reverrons plus jamais

notre enfant

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