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© Camer.be : Avec L'auteur
- 23 Jan 2018 09:20:50
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Afrique: Vient De Paraitre "A Tripoli Le Soleil S'éteignit" De Enoh Meyomesse :: Africa
Le scandale de la nouvelle de la perpétuation de la vente des Noirs en Lybie aujourd’hui au 21ème siècle a parcouru la terre entière à la fin de l’année 2017.
Cela m’a inspiré ce recueil de poésie que j’ai spontanément intitulé « A Tripoli, le soleil s’éteignit ».
J’y ai adjoint un autre recueil constitué d’une série de poèmes écrits pendant le mois d’août 2016. J’y en ai extrait neuf que j’ai classés en deux parties : d’abord, une évocation de
la déception de mon peuple face au pouvoir qui avait suscité d’énormes espoirs au moment de son avènement ; ensuite, je décris répression de la liberté dans mon pays.
…………………………………………………………………….
Tripoli
Tripoli
est-ce donc vrai qu’encore ma race tu vends
est-ce donc vrai qu’encore ceux des miens chez toi venus le cœur hardi
encore tu offres aux marchants
est-ce donc vrai que l’Europe
une longue trique cloutée t’a confiée
pour le dos de mon peuple lacérer sans pitié
ô Tripoli
pour la première fois j’entendis ton nom
depuis mon Afrique noire au fond de mon hameau quand mon père d’Europe de retour
dit « à Tripoli nous nous sommes arrêtés »
vol Paris-Tripoli-Niamey-Fort Lamy-Douala
c’était en 1959 à bord du Super Constellation
et je tombai amoureux de toi
et je tombai d’admiration pour toi
et te tombai de rêve pour toi
un jour lointain je devrais mon regard promener
dans tes entrailles et sur tes plages baigner
mon corps ébène
mais voici Tripoli
que j’apprends que ma race tu vends
m’aurais-tu capturé et à ton marché exposé
si d’aventure vers toi je serais venu
………………………………………………………………..
Tout le monde
O DRAME
O CATASTROPHE
O SINISTRE
pour sûr
tout le monde désire déserter tes forêts tes savanes tes plages comme on désire s’échapper d’une terre maudite
et les jeunes désirent
se sauver
se sauver
se sauver comme
d’un brasier qui la vie consume allègrement
et les adultes aussi désirent partir très très très loin et ne plus jamais entendre parler de toi
O AFRIQUE
QU’EST-IL ADVENU DE TA LIBERTE
TON INDEPENDANCE CELEBREE
AVEC TANT DE FASTE JADIS
………………………….
L’heure de la moisson
ô toi Europe
l’heure de la moisson a sonné
l’heure de récolter ce que tu as semé
l’heure de remplir ta gibecière
l’heure de remplir ta hotte
et j’entends encore ta voix gutturale
m’ordonnant
AFRIQUE !
ouvre grandement tes portes
ouvre grandement tes fenêtres
ouvre grandement tes bras
et puis tes mains
ouvre
ouvre
ouvre
AFRIQUE JE TE L’ORDONNE
qu’en toi je déverse mon trop plein
qu’en toi je déverse ce que je n’ai
pu ingurgiter
qu’en toi je déverse mes détritus de table
ma poubelle et mon vide ordures tu es
ô toi Europe
ta voix a retenti sévèrement d’un bout à l’autre de ma terre natale
elle a tonné
et tes vassaux chez moi au garde-à-vous
l’échine ont courbé
et mes échoppes
et mes fabriques
et mes ateliers où ma vie honorablement
je gagnais
tu as détruit à belles dents en ricanant
et voici mes enfants sur les sentiers du désert
et voici mes enfants sur les sentiers du Sahara
et voici mes enfants sur les entiers de sable
et le désespoir ne se conte plus
et les passeurs ne se comptent plus
et les tombeaux ne se dénombrent plus
et la mer cruelle et mangeuse d’hommes tue
quand vers toi ils remontent
après la Libye franchie
ils sont la vomissure que tu as enfantée
…………………….
Tam-tam de deuil
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
la voix du tam-tam funèbre a résonné
dans la cour du village
et de case en case son message
a pénétré
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
et les pleurs ont jailli
accompagnés de larmes
torrentielles
qui les poitrines des gens
ont inondé
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
le fils d’ici
en Europe parti il y a
un moment déjà
à Tripoli sa course a achevé
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
Il a été enseveli par la terre
Inhumaine du Maghreb
tout là-bas en Afrique du Nord
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
la voix du tam-tam funèbre a résonné
le village est en deuil
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
son fils parti chercher fortune
ne reviendra plus
et de tombeau ici
il n’en aura point
Ken-ken ken-ken ken-ken ken-ken
Keleng-keleng keleng-keleng
Keleng-keleng keleng-keleng
la voix du tam-tam funèbre a résonné
dans la tristesse et le chagrin de nos cœurs
et de famille en famille
son message a pleuré
nous ne le reverrons plus jamais
notre enfant
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