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© L'Equation : David Serge BEHEL
- 30 Oct 2017 13:04:52
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CAMEROUN :: Jean Michel Nintcheu du SDF : L'heure du banditisme politique :: CAMEROON
Le leader du plus gros parti de l’opposition camerounaise a voulu être à la tête d’une marche à Douala. Il a menti de bout en bout sur l’objet de celle-ci. Elle a été interdite. Son piège n’a pas marché.
Les associations des droits de l’homme vont de nouveau trouver à redire. La marche des partis de l’opposition dans les rues de la capitale économique, sous la houlette du SDF, a été interdite. Un tour de vis de plus à la liberté d’expression et à la liberté de manifestation. Un mauvais procès de plus contre le régime de Yaoundé.
Gros mensonges
Les libertés d’expression et d’opinion sont garanties par la Constitution. Il serait simplement mal indiqué d’interdire la marche d’un parti de l’opposition alors que, dans le même temps, le RDPC au pouvoir peut organiser librement des marches de soutien, à Paul Biya ou à nos forces armées embourbées dans la guerre asymétrique contre Boko Haram. La marche programmée par le président régional du SDF avait bien été autorisée. Mais on se rendra vite compte qu’il s’agissait d’une entourloupe. Sous le prétexte d’organiser une marche de soutien aux populations des régions anglophones, l’objet de la marche a insidieusement changé. Ce serait désormais, en plus de la marche de soutien à nos frères « anglophones », une marche de revendication et d’appel à un retour au fédéralisme.
Des tracts distribués par l’homme politique ont circulé dans la ville. Et personne ne pouvait plus jurer qu’on ne devait assister pas à des débordements : drapeaux brûlés, calicots « Biya must Go » et d’autres banderoles du même tonneau. Nitcheu adore le chantage et la surenchère politique. Dans la demande introduite par ce militant au bureau du sous-préfet, l’objet avait été précisé. Mais les tracts mis en circulation vont attirer l’attention des services de sécurité. Sans être exactement, un Etat policier, la DGRE a les moyens de savoir quel mauvais coup on prépare contre le régime.
Pour compliquer son aventure, Nintcheu a eu l’idée d’inviter d’autres partis de l’opposition à cette marche. Le CCP de Kah Walla, le MRC de Maurice Kamto, le Manidem d’Annicet Ekané, le MP de Jean-Jacque Ekindi, et tutti quanti. On annonçait 50 mille personnes à la manifestation. Qui va pouvoir rassembler autant de monde pour une marche de soutien aux Anglophones et pour un retour au fédéralisme ? Un parti comme le Manidem, victime de sa guerre interne de leadership, a failli manger de cette soupe. Alors que le camp Anicet avait fait savoir son refus, la faction menée par l’ami Hebga avait donné son accord et promis ses soutiens.
Hors, on sait. Le siège du SDF est installé à Ntarikon chez le Chairman John Fru Ndi. Lequel déclarait encore il y a une semaine qu’il était tard d’entreprendre quoi que ce soit pour apaiser les Anglophones. A la place d’une marche d’apaisement, Jean Michel Nintcheu a trouvé une marche de soutien au fédéralisme. Une manière comme une autre de donner sa caution politique et intellectuelle à la marche à reculons que nos frères anglophones veulent contraindre le pays.
La marche logiquement interdite
Alors que la situation est restée explosive et qu’on ne peut surtout pas jurer des lendemains au Cameroun, l’idée d’une telle marche la vouait à la disqualification. Et Jean Michel Nintcheu avait pu savoir qu’on ne le laisserait pas faire. Il tenait surtout à se refaire une popularité à Douala et mettre le feu aux poudres. Le grand militant du SDF sait bien que sa légitimité politique dans la capitale économique est en perte de vitesse. Depuis que des acteurs comme Elimbi Lobè ont été débarqués, il veut se faire pousser des ailes. Si c’est bien une marche de soutien aux Anglophones, on verrait aussi bien passer des drapeaux de l’Ambazonie, des drapeaux français mis au feu. Si pour Fru Ndi tout est tard, on n’oublie jamais qu’en 1992, le Chairman avait appelé au boycott des produits français.
La marche n’a pas eu donc lieu. L’alerte donnée par la DGRE a pu démontrer que la question était plus sérieuse qu’on ne le pensait. Notre Jean Michel Nintcheu ne risque pas de passer inaperçu. Avant qu’il ne prenne sa carte de militant au SDF, il avait déjà été épinglé par la gendarmerie pour une sombre histoire de timbres trafiqués. Un autre Nintcheu, Brice de son prénom, est le grand animateur du Code en Angleterre pour des campagnes Anti-Biya. L’un serait peut-être le frère de l’autre. On a dit banditisme politique ?
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