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© L’OEIL DU SAHEL : Bertrand Ayissi
- 26 Aug 2017 13:46:17
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CAMEROUN :: Les transferts d’élèves évincés par l’achat des places :: CAMEROON
Le document est quasiment ignoré par les chefs d'établissements.
Au moment où le personnel enseignant des établissements publics de l’Adamaoua s’apprête à prendre service le 28 août prochain, la problématique des transferts d’élèves et des recrutements est d’actualité pour les proviseurs. Mais c’est avec la plus grande méfiance que la quasi-totalité des responsables d’établissements abordés dans la région s’expriment sur ces sujets.
«Les transferts existent toujours. Mais pour que ça passe maintenant, il faut qu’un enfant justifie qu’il part rejoindre son parent à l’endroit indiqué. Dans son dossier, il faut qu’on apporte la preuve que le parent existe dans cette destination. Il s’agit notamment du certificat de domicile que le souspréfet signe et la copie d’acte de naissance de l’élève, en plus de l’imprimé du transfert. Dans les motifs du transfert, on peut dire : rejoindre ses parents ou son tuteur. Si le parent est affecté, on met l’acte d’affectation», confie un proviseur ayant requis l’anonymat. Pourtant, des parents s’offusquent de ce que l’argent leur est exigé pour obtenir des places dans certains établissements.
«Je ne comprends pas pourquoi certains chefs d’établissements s’obstinent à faire prospérer l’achat des places. J’ai eu maille à partir avec quelques collègues dans un ancien établissement que j’ai dirigé. Au nom de quoi il faut empêcher à un Camerounais d’aller à l’école parce qu’il faut acheter la place ? Quand il y a de la place, il l’accorder à l’enfant », poursuit notre source. Et de donner la conduite à tenir aux parents pour éviter des cas d’arnaque.
«Dans un coin comme Ngaoundéré, quand le transfert arrive, ce n’est même pas le parent qui l’apporte au lycée. On le dépose à la délégation départementale des Enseignements secondaires et le délégué envoie dans les lycées avec pour instruction : inscription ou recrutement ; ce n’est pas pour compétence. Il ne lui demande pas. Donc, un proviseur ne doit pas prendre un kopeck, en dehors des frais d’inscription. On ne prend pas un transfert de manière hasardeuse, c’est parce qu’il y a une nécessité».
La levée de boucliers de certains chefs d’établissements de l’Adamaoua contre leurs congénères véreux n’empêche pourtant rien. «En fait, les chefs d’établissements qui prennent de l’argent pour les places se comportent comme des policiers en route qui prennent 500 Fcfa. Le texte est pourtant clair, on ne doit pas exiger de l’argent à un parent pour faire recruter son enfant dans un établissement. Si je recrute un enfant et que le parent vient me remercier après un cadeau, c’est différent. Mais ça ne doit pas être une exigence.
Car aujourd'hui, je suis proviseur, si on m’avait aussi demandé de l’argent pour avoir une place, en tant que fils de pauvre, je ne serais pas à ce niveau», se désole un proviseur. Face à cette vague d’indignations, le délégué départemental des Enseignements secondaires de la Vina se veut très intransigeant envers d’éventuels cas d’arnaques pour les recrutements ou transferts dans les établissements.
«Le principe d’un transfert d’élève, c’est qu’un chef d’établissement demande à son collègue de trouver une place à son élève dont les parents sont soit affectés, ou qui désire changer d’établissement. Le transfert n’est pas valable entre un établissement public et un établissement privé. Le transfert n’est pas aussi faisable dans la même ville. Si le chef d’établissement d’accueil n’a pas donné un avis favorable au transfert parce qu’il n’y a pas de place, l’élève a un mois pour regagner son ancien établissement. S’il dépasse le délai d’un mois, il est rayé de la liste et remplacé par un autre élève.
Pour ce qui est de l’achat des places, il y a des boites à suggestions particulièrement à la délégation départementale de la Vina. Si vous entendez qu’un parent a acheté une place, venez dénoncer et nous allons régler le problème. Ce n’est pas la première fois que nous avons ce genre de cas. Si le parent vient dénoncer, son argent lui est restitué », tranche Alim Garga, départemental des Enseignements secondaires de la Vina.
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