Mis à contribution depuis les années 70, l'aire boueuse jonchée de montagnes d'immondices, est en passe de devenir un véritable scandale géologique à Douala.

Avec officiellement 3.000.000 d'habitants, Douala produit quotidiennement 2000 tonnes de déchets. Les points de collecte d'ordures disséminés dans les 5 arrondissements continentaux de cette métropole de 923 km2, sont quasiment débordés par le flux incessant d'ordures déversées au quotidien par les ménages ou les entreprises, en zone industrielle de Bassa et Bonaberi, notamment.

Des montagnes de détritus collectés, bon an mal an, par la société Hysacam, hygiène et salubrité du Cameroun, sont acheminés vers l'unique décharge de la ville, sise à Pk 10. Une décharge vieille de 50 ans, aujourd'hui pleine à craquer d'impressionnantes montagnes d'immondices de toute sorte, mais surtout, déjà complètement encerclée par les maisons d'habitations, dont les occupants, courageux, inhalent les odeurs aussi nauséabondes que nocives.

A Hysacam, on accuse le coup. Jean Pierre Ymele, le directeur de l'agence régionale pour le Littoral avoue: «Cette décharge a atteint son point de saturation. Nous sollicitons des pouvoirs publics, un espace de décharge plus vaste et plus éloigné des populations». Hormis ce cas, la société Hysacam enregistre d'autres goulots d'étranglement qui plombent sa mission de collecte d'ordures.

Jean Pierre Ymele cite «les pannes de camions-bennes causées par une voie calamiteuse d'accès à la décharge», devenue un véritable chemin de croix, ou encore, «le manque de pièces détachées de dépannage des camions immobilisés ». Mais sous cape, certains évoquent un retard parfois accusé, sur le versement par l'Etat du Cameroun ou la communauté urbaine de Douala de leur subvention annuelle. Conséquences, Bonapriso à Douala 1er, New-Bell, Douala 2, Logbaba, Douala 3, Bonaberi à Douala 4 ou Makepe Missoke dans l'arrondissement de Douala 5, les bacs à ordures bondés tardent à être évacués, créant un amoncellement d'ordures généralisé.

Malgré la conjoncture et les difficultés matérielles, Hysacam vient d'entreprendre un plan de renouvellement de sa flotte. Michel Ngapanou, son président directeur général annonçait le 1er mai 2017, l'arrivée imminente de 215 camions flambant neufs ainsi que des engins lourds. En attendant la concrétisation de cette grande nouvelle, Hysacam c'est aujourd'hui un capital de 6 milliards de FCFA, 500 camions, 50 engins lourds, 5000 employés répartis dans 14 agences sur le triangle national, et 4 filiales dans des pays africains (Niger, Tchad, Benin,Liberia).