La détérioration de la chaussée accroît les délais de route. Les petites voitures aident à résoudre le problème. Cela fait plus de 5 ans que cela dure. 

Pour rallier Yokadouma dans la Boumba-et-Ngoko en passant par Batouri, le chef-lieu du département de la Kadéy, les passagers sont obligés d’emprunter les petits véhicules. «Nous sommes obligés de payer 10000 FCFA pour y aller sinon nous allons attendre pendant longtemps, souvent toute une journée», indique Mme Inès Samba, une habituée de cette route. Pour elle, comme pour les autres usagers de cette route, «c’est la réduction de délais de route qui importe». En effet, ces petites voitures parcourent les 290 km actuels en moins de six heures de temps là où les cars de marque SAVIEM mettent au moins vingt-quatre heures. «C’est vrai qu’en acceptant d’embarquer dans des véhicules roulant ainsi à tombeau ouvert avec parfois huit passagers à bord hormis le chauffeur, nous prenons de gros risques mais nous pensons qu’on en prend partout et dans tous les domaines au quotidien », affirme un des passagers rencontré à l’espace réservé à ce qui est désormais convenu d’appeler «gare routière de Batouri» situé au «ministère du soya» à Bertoua. 

Et les accidents ne manquent pas. Dont l’un des plus marquants reste celui qui a ôté la vie en 2013 à Eric Placide Béa, l’ancien PCA de la FPTC, ainsi qu’aux sept autres passagers du véhicule qui les transportait.

Récemment encore, la rubrique des faits divers a été animée par la découverte, plus d’une semaine après leur disparition, des corps d’un véhicule qui avait fini son voyage dans la Kadéy. 

Du côté des chauffeurs de ces voitures, malgré ces accidents, c’est la sérénité.«Avant de nous engager sur cette route, nous nous assurons de l’état de nos véhicules.Outre les accessoires (freins, embrayage, etc.), nous renforçons les amortisseurs car nous sommes conscients de ce qu’emprunter une pareille route augmente les risques de détérioration de nos engins », confesse Abdoulaye Issa, l’un des chauffeurs
de cet axe.

Tous sont cependant d’accord pour dire que « ce sont les nombreux postes de contrôle qui sont les seuls couacs de cette route ».

Bon à savoir, le réseau routier de la région de l´Est dispose d´un linéaire de 48 061 km, dont 555 km de routes bitumées. Les routes principales en terre quant à elles ont un linéaire de 2 198 km et les voies rurales s’étalent sur 2 053 km.