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© Correspondance : Albin NJILO
- 07 Aug 2017 16:41:44
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Cameroun, Organisation de la CAN 2019 : Bafoussam sera-t-elle la ville de la honte ? :: CAMEROON
Entre l’agence de transport routière General Voyage et la Camair-co, tels sont les principales voix d’accès empruntées par les personnes qui souhaitent se rendre dans la capitale régionale de l’Ouest partant de Douala et de Yaoundé, toute personne qui arrive dans la ville de Bafoussam est impressionnée par sa terre rouge, symbole de l’amour, de la passion, aussi des interdits et du danger.
Une fois dans la ville, vous êtes tout de suite frappés par le tracer de la ville, avec ses routes principales, secondaires, la disposition des édifices publiques et privés, ce qui amène à s’interroger sur la vision qui animait les premiers dirigeants de cette ville dont commune urbaine fut fondée en 1926.
Plusieurs décennies après sa création, la ville aujourd’hui surnommée Famla
Surnommé aujourd’hui Famla, aucune surprise lorsqu’on sait qu’il s’agit d’un vieux village abandonné
La ville de Bafoussam héberge des sites identifiés pour la prochaine coupe d’Afrique des nations, de nombreux visiteurs viendront des différents coins du globe, et la qualité des infrastructures routières témoigne de l’abandon de cette ville par les autorités municipales.
Sur tous les axes routiers, lorsqu’on n’a pas eu la chance que la communauté soit passée verser de la terre lors des travaux d’entretiens routiers, le risque de voir votre véhicule se dégrader devient énorme .En saison de pluie, on se croirait en enfer.
Interrogé sur ce phénomène, vous êtes tout de suite renvoyée chez Mr le Maire de la ville, au sein de cette institution, règne un système de mafia dont le mécanisme serait un cas d’école, nous signale une source anonyme qui servira de guide.
‘’Toutes les entreprises qui postulent aux appels d’offres sont répertoriés dans une base de données physique à la Mairie, vous êtes parfois surpris que la mairie vous interpelle, vous invitant à venir décharger un paiement sur des travaux d’entretiens routiers que vous n’avez jamais réalisé, auquel vous n’avez jamais postulé.
Refusez de décharger, vous êtes immédiatement banni de tous marchés publics à la mairie. ’’Explique notre source avant de poursuivre ‘’les travaux d’entretiens des routes de la ville par la mairie varient entre 5 et 60 millions selon notre source, les populations ne voient aucune trace de gravier ni de pouzzolane. Conséquence, des nids de poule après chaque 100 mètres, imaginez ces routes en saison de pluie.’’
Approché par notre équipe, un responsable de la mairie va refuser de donner la moindre information, visiblement méfiant.
Un tour au Marché A de la ville
S’il y’a pas un visiteur qui ne souhaiterait pas faires des courses, il sera désagréablement surpris par ce que l’on lui présentera comme étant le Marché principal de la Ville, le marché A ;
C’est en esquivant les poubelles que vous réussirez à circuler dans le marché principal de la ville, ‘’marché A’’, les bâtiments nouvellement construits notamment le lieu-dit Dubaï symbolisent l’état d’abandon de l’entretien du marché .Entre câbles électriques et réseaux qui trainent au sol et poubelles, la Mairie n’intervient que lorsqu’il faut remettre les sommations aux locataires insolvables.
Le marché A de Bafoussam est géré par un octogénaire qui se déplace à peine. Membre du clan du Délègue du gouvernement,’’ c’est avec ses enfants qu’il gère ce patrimoine public ‘’, précise notre source avant de poursuivre, ‘’Ici au marché tout le monde sait que nous sommes sur la propriété privée de ce Mr’’.
Terreau de l'insécurité.
Bafoussam by night, vous êtes désagréablement surpris, il vous faut attendre deux heures de temps pour apercevoir le premier taxi qui parfois transportent des agresseurs déguisés en passagers, seules les motos circulent à partir de 21H.Si vous êtes dans la ville à partir de 21H , faites tout pour trouver refuge dans l’hôtel le plus proche ou au carrefour de la joie ‘’Akwa’’, là au moins vous avez la garantie de bénéficier de la sécurité des forces de l’ordre, les braqueurs dictent leur lois dans la ville et c’est connu des autorités. Bafoussam est devenue le refuge des bandits de grands chemins et autres délinquants, les weekends, les forces de l’ordre sont plus occupés à sécuriser les mariages, veillée mortuaires, et autres évènements pour lesquels ils sont sollicités.
Talotel, Hôtel Continental, Ino, nombreux sont ces infrastructures hôtelières n’ayant reçu aucune couche de peinture depuis plus de 20 ans, à l’hôpital provinciale de Bafoussam, seule les véhicules 4X4 réussissent à emprunter l’accès secondaire côté de la morgue en saison de pluie.
Nzete Emmanuel Délègue du gouvernement, homme d’affaire et premier vice-président du conseil économique et social du Cameroun
Nzete Emmanuel dirige la ville de Bafoussam depuis 30 ans, maire de 1987 à 1996, il reviendra quelques années après pour commander la ville en tant que délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de la ville.
Nzete Emmanuel a la nostalgie de son passage à la mairie, c’est le délégué du gouvernement qui célèbre les mariages dans la ville en lieu et place du maire,’’ j’ai été surpris il y a quelques mois de me rendre compte lors du mariage de ma cousine qu’n lieu et place du maire de la ville , c’est le délégué du gouvernement qui officie aux lieu et place du maire’ explique un habitant de la ville de Bafoussam avant de poursuive, ‘’c’est un Mr qui même lors de la célébration des mariage, trouve toujours l’occasion de parler du Riz dont il est l’un des plus gros importateurs au Cameroun.’’
Agé de 70 ans, il est plus connu dans la ville non pas comme délégué, mais en tant homme d’affaire, réputé dans les milieux de la quincaillerie et de librairie. Ses entreprises à ce propos, sont d`ailleurs, nombreuses et diversifiées. On retient à titre d`illustration, Sotracodim, Immohpo, Soncorcam etc.
En Mai 2015, le délégué du gouvernement Nzete Emmanuel sera hué par les commerçants des marches A et B, c’était lors d’une réunion organisée par le préfet de la Mifi, la mairie exigeait de nouvelles taxes pour l’entretien de la voirie urbaine.
Le grand village selon Jean Bruno Tagne va accueillir la CAN 2019, dans la ville, les populations sont formels, Bafoussam en l’Etat actuel ne peut pas accueillir cette compétition, ce sera le ridicule.
‘’ La ville n’a pas de dirigeant, elle est en mode pilotage automatique’’ explique un enseignant de lycée dans la ville, ‘’que peut faire un maire qui doit s’occuper de ses affaires, tous les jours présents devant ses magasins de riz’’ s’interroge l’enseignant, il faut un réveil des dirigeants, et ce réveil, certains ont cru l’avoir perçu dans les propos du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam, c’était en Avril dernier.
En effet, en Avril dernier alors que le ministre Jean Claude Mbwentchou de l’Habitat et du Développement Urbain (Mindhu) évaluait l’évolution des travaux de construction des logements sociaux de la ville, avec Emmanuel Nzete le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Bafoussam (CUB) les populations vont vivre des échanges verbaux accusateurs entre ces deux personnalités.
Le Délégué du Gouvernement auprès de la CUB va déclarer « Vous avez eu le temps de vous balader dans notre ville et de constater l’état de nos routes, parce que Bafoussam est abandonnée. Excellence monsieur le ministre, nous avons déposé dans votre ministère et à main propre, cinq projets d’entretien des voiries sur différentes zones de Bafoussam, surtout des zones qui ne sont pas concernés par le projet C2D. Nous vous prions d’y accorder une grande priorité, parce que depuis que nous sommes là, Bafoussam ne bénéficie pas du regard du gouvernement comme ce qui se passe dans les autres capitales régionales », actualité relayée par la Nouvelle Expression dans son Edition du 02Mai, le délégué va conclure en disant «le Gouvernement a abandonné Bafoussam qui ne bénéficie de rien, à part le C2D».
La réaction du ministre sera immédiate « C’est à vous, monsieur le délégué, avec vos services techniques de bien monter vos dossiers et de les défendre devant les instances de décisions. Si vous montez vos dossiers d’une manière bancale, vous allez vous retrouvez sur des charriots, il s’agit de cela », dira le MINHDU, « Si vous envoyez un enfant à l’école et à un certain niveau, il vous dit ‘‘je ne fréquente plus’’, comment feriez-vous ? Donc monsieur le délégué du gouvernement, comme vous faites votre lit, vous vous couchez », a-t-il poursuivi avant de conseiller au délégué de prendre des initiatives avec les fonds propres de sa ville « Il ne faut pas qu’attendre les partenaires au développement. Il faut compter sur son budget propre et que l’Etat vous vienne en appui. Les populations de Bafoussam doivent payer les impôts, le FEICOM , doit reverser les centimes additionnels communaux. A partir de cela, vous faites votre projet ». Le ministre Jean Claude Mbwentchou
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