Cameroun: Les plaies de la justice: La peau de chagrin du Tribunal criminel spécial
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Cameroun: Les plaies de la justice: La peau de chagrin du Tribunal criminel spécial :: CAMEROON

Maison de retraite pour certains des plus proches collaborateurs du président de la République Paul Biya, qui ne sont plus aux affaires ; escale de désespoir pour d’autres, encore en fonction ; mais qui deviennent tels des « proies », au vu de l’acharnement ; le tribunal criminel spécial, de par l’avalanche des procédures et des convocations à déférer devant le juge d’instruction, présente des signes de controverse qui ne rassurent plus d’une justice crédible.

Dans le principal et beau rôle, la justice au Cameroun, est considérée comme l’arme des forts ; le père fouettard pour les faibles. Le tribunal criminel spécial dont on attendait l’antidote, est happé par la spirale de nombreux intérêts égoïstes. Plus grave, le Tcs se laisse contrôler par le pouvoir politique et exécutif ; rendant cette juridiction spéciale, comme une broyeuse, une machine à produire des scandales et des humiliations diverses. 

Le Tcs qui use de supplice et des tortures psychologiques, est dans la peau d’un monstre, à en juger par la « barbarie » à visage humain de ses méthodes. Selon les clients de cette juridiction pour la majorité, des épinglés, ledit tribunal, est l’arme fatale qui tue et que le régime du Renouveau utilise lorsqu’il veut sortir les griffes de l’oiseau-rapace (opération Epervier) sur certaines personnes accusées d’avoir pris des libertés avec la fortune publique. De l’avis de certains usagers de la justice, il y a comme une dose de cynisme, la tyrannie de diabolisation, de la disgrâce, de la déchéance, dans les méthodes du Tcs. Harcelés, tyrannisés, suppliciés par des enquêtes à n’en point finir, les « serviteurs » de Paul Biya, une fois « programmés », sont impuissants, inoffensifs, à la merci des magistrats, officiers de police judiciaire.

Sans pudeur, avec mépris et sans élégance, le régime du Renouveau qui élève au piédestal certains gestionnaires de crédits et de la fortune publique, verse dans l’opprobre, des salissures jusqu’à l’extrême humiliation, quand on est « tombé ». Pour beaucoup, cette mission est confiée au Tcs. La machine judiciaire est devenue « folle » ; au point de traquer à l’extrême limite, certains « collaborateurs » du chef de l’Etat, qui à la longue, deviennent des futurs bagnards ; sinon, des candidats à la potence. 

Doit-on penser que le Tcs, est un instrument de chantage, une moulinette, qui agit comme une broyeuse, chargée de manger les autres ? Est-ce un tribunal aux ordres où, des francs tireurs malhabiles, sont
chargés de manière cynique, d’envoyer les autres à l’échafaud, à la guillotine ? Pire encore, le Tcs est-il un instrument d’autodestruction, dans le sens où, ceux qui ont la mainmise et le contrôle des affaires, brûlent les autres. A partir du moment où, le Tribunal criminel spécial est advenu dans un contexte complexe ; un moment où, il intervenait simplement comme un levier de plus, venu noircir davantage, le paysage déjà encombré d’instruments de lutte contre la corruption ; le temps ne donne-t-il pas raison aujourd’hui à ceux qui s’étaient montrés sceptiques. « Le Tcs, n’est pas autre chose qu’un instrument de plus qui est tombé dans les travers où, se sont retrouvés tous les autres instruments qui l’ont précédé. Le Tcs, à priori, a coupé quelques têtes. Mais, on le disait déjà à l’époque que ce Tcs, intervenait dans un contexte de justice aux ordres. 

La nomenclature du Tcs (textuelles et pratique), l’attestait. Ce qui se passe par la suite, le confirme davantage» lance Cabral Libih. Tcs et la corruption de haut niveau Dans le paysage de lutte contre la corruption, l’on tente de réduire le Tcs à un banal outil de lutte contre les malversations financières, les distractions et détournements des fonds. Mais comment comprendre la violence, la brutalité, les haines et les rancœurs au sein de l’appareil gouvernant qui, comble de paradoxes a amorcé sa propre autodestruction ? Avec du recul, tout le monde comprend que ce n’est pas la démultiplication des instruments ou moyens de lutte contre la corruption, qui résoud les problèmes de corruption. « La corruption de haut niveau, puisqu’il s’agit d’elle, est une réalité incontestable au Cameroun, voire un levier de gouvernance. 

Le président de la République Paul Biya gouverne par la corruption.

Il sait très bien que s’il met fin à la corruption, son système va s’écrouler. C’est la corruption qui tient tout le monde en respect. Elle précarise ; cette précarité qui rend vulnérable les citoyennetés de masse, tient tout le monde prisonnier du régime du Renouveau. Elle est intelligemment bien pensée ; le pauvre Tcs, se retrouve ainsi à l’étroit. Certains l’ont appelé de manière excessive, « mort-né » ; mais ceux qui ont fondé des espoirs, étaient par de là, trop optimistes. Ce qui arrive aujourd’hui était prévisible ; Attendons autre chose ; peut-être va-t-on assister à la création du Hts (Haut tribunal spécial) » conclut Cabral Libih.

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