Autoroute Kribi-Edéa : L’entrepreneur et le maire à couteaux tirés
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La commune de Kribi 1er qui réclame 756 millions de F à l’entreprise chinoise CHEC au titre de la taxe sur le transport des produit des carrières a saisi une vingtaine de ses engins.

L’information  anime  les commentaires  à  Kribi. 22  camions  de  l’entreprise  China  Harbour Engeering Compagny (CHEC) sont retenus à l’esplanade de la mairie de Kribi 1er. Le 7 décembre 2016, le  maire,  Yves  Martial  Madiba  et ses  collaborateurs  ont  fait  une descente  sur  le  terrain  pour  un recouvrement forcé de la taxe sur le transport des produits de carrière. Au cours de cette opération, 22  engins  de  CHEC,  l’entreprise chargée  de  la  construction  de l’autoroute  Kribi-  Edéa  ont  été saisis.  Hier,  le  préfet  de  l’Océan, Antoine  Bissaga  a  réuni  les  parties  autour  d’une  table  «  pour trouver une solution à la crise ».

Pour  la  mairie,  cette  entreprise est de mauvaise foi. Depuis le 15 octobre 2015, date à laquelle elle a commencé ses travaux sur l’autoroute,  jusqu’à  ce jour,  elle  ne paie aucune taxe locale. Selon les responsables de CHEC, l’entreprise est exonérée des « taxes de l’Etat » notamment la TVA et les droits de douane. Ces taxes sont prises en charge par l’employeur qui est l’Etat du Cameroun.

« D’après notre contrat signé avec l’Etat, nous ne devons payer aucune taxe », souligne Wang Jijun, l’un des responsables de CHEC.   Si CHEC est exonérée des « taxes de l’Etat », à la mairie de Kribi 1er, on  rassure  que  l’entreprise  doit payer la taxe locale dont le transport des granulats à partir des carrières. Le maire présente d’ailleurs la lettre du ministre des Finances qui le confirme. Dans ses explications, Yves Martial Madiba déclare que toutes les entreprises qui ont eu à travailler à Kribi ont payé les taxes locales. Pour ce qui est de la taxe sur le transport des produits des  carrières,  il  faut  débourser 3000 F par voyage.

Pour le cas de CHEC,  les  calculs  sont  simples. L’entreprise utilise 50 camions en 24  heures.  Et  chacun  fait  12 voyages (six le jour et six la nuit). «  Nous  avons  adressé  plusieurs correspondances à l’entreprise qui, jusqu’à ce jour, ne nous a donné aucune  réponse»,  fait  savoir  le maire de Kribi 1er. 

Le magistrat municipal déclare par la suite que son opération de recouvrement  forcé  se  déroule conformément  aux  articles  108, 109 et 110 de la loi N° 2009/019 du 15 décembre 2009 portant fiscalité locale. « Aucun camion ne sortira de la fourrière  municipale si nous n’avons pas la totalité des arriérés  que  nous  réclamons  », précise  Yves  Martial  Madiba.  Le préfet de l’Océan, en médiateur, a demandé aux deux parties de s’accorder  sur  le  mode  de  paiement des arriérés réclamés par la mairie.

« Cette autoroute est au profit de tout le monde », a déclaré Antoine Bisaga.  L’issue  du  dialogue  est donc attendue. La mise en fourrière des engins de CHEC vient s’ajouter aux problèmes que rencontre l’entreprise ces derniers temps. Depuis le 4 décembre 2016, les employés de CHEC observent une grève. Ils réclament de meilleures conditions de travail. Toutes choses qui impactent le rythme des travaux de construction de l’autoroute .

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