Sangmélima : Les inepties impénitentes de Bernard Marie Mba
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Le préfet menace de ne plus tenir les réunions d’état-major du département du Dja et Lobo. Du fait du refus des autorités de maintien de l’ordre d’assouvir ses desseins peu orthodoxes et hors la loi.

L’affaire fait des remous dans les milieux autorisés du chef-lieu du département du Dja et Lobo. Bernard Marie Mba reproche à ces autorités - ses bras séculiers dans le maintien de l’ordre public, « le non-respect de ses injonctions manifestement illégales ». A en croire certaines indiscrétions, tout serait parti de l’interpellation le 19 septembre 2016 par le commandant de compagnie de la ville, du journaliste Medjo Zilli - chef de chaine de Colombe Fm - la radio communautaire de la commune de Sangmélima, sur ordre du préfet. Medjo Zilli est par ailleurs président de la section Ojrdpc du Dja et Lobo 1.

Le chef de terre reprocherait au chef de chaine « de l’avoir insulté » sur les ondes de cette radio, mais aussi « de faire les éloges au sous-préfet de l’arrondissement et au maire ». Comment et à quelle occasion ? Mystère. Il faut dire que le président de la section Ojrdpc était ainsi interpellé alors qu’il mobilisait les jeunes à destination d’Ebolowa, à la cérémonie de l’accueil officiel par le gouverneur du Sud de l’équipe de football Colombe de Sangmélima, nouvellement promue en élite 1 au terme de la saison écoulée. Cérémonie à laquelle le préfet n’a pas pris part, alors qu’il avait préalablement annoncé son déplacement pour la cause. C’est sur la foi de cette accusation que le commandant de compagnie aurait décidé d’interpeller le chef de chaîne de Colombe Fm, qui n’a eu que le temps de faire le trajet mairie de Sangmélima jusqu’à la compagnie, derrière le pick-up des pandores.

Mais une fois dans ses services, le commandant aurait demandé au préfet de produire un acte d’accusation qui lui permettrait de justifier cette interpellation. Ce que n’a pas cru devoir faire le chef de terre, amenant le commandant de compagnie à libérer le président de la section et à revenir le laisser à la préfecture. Constatant le refus du commandant compagnie d’exécuter son instruction, le préfet ordonnera au commissaire de sécurité publique de la ville d’interpeller le journaliste-chef de chaine. A son tour, le commissaire central aurait fait remarquer au chef de terre qu’il lui faudra une réquisition écrite du Procureur de la république pour exécuter une telle instruction. Faute de cet acte juridictionnel, le commissaire n’a pas cru devoir exécuter une injonction qui manifestement ne reposait sur aucune base légale.

Un préfet opposant

C’est fort de ces frustrations que le préfet s’estime ne pas être aimé à Sangmélima, malgré la riche et exaltante carrière administrative qu’il traine. Selon des témoignages concordants, il aurait déclaré qu’il ne tiendrait plus de réunion d’état-major, étant entendu que ces instances réunissent ces responsables qui selon lui, sapent son autorité. Il se rapporte que dans son emportement, Bernard Marie Mba serait allé jusqu’à demander aux gendarmes en faction dans les barrières de police de quitter leurs postes et de rentrer dans leurs bases respectives.

Un acte qui corse la suspicion de nombreux observateurs à Sangmélima à l’égard du préfet en ces temps où l’insécurité est redoutée de par le triangle national, du fait des infiltrations de la secte Boko Haram. Suffisant aussi pour les populations de se demander si elles n’ont pas à Sangmélima un préfet opposant. Et pour cause, selon les complaintes que véhicule le chef de terre, il se plaindrait de ce qu’e les populations le considèrent comme étant déjà très âgé, ce qui de ce fait mérite de sa part de prendre sa retraite. Or selon des témoignages, le préfet aurait rétorqué que le Rdpc compte à sa tête un homme de loin plus âgé que lui, sans que cela ne semble émouvoir personne.

Fresque de sénilité ou velléité d’abus d’autorité?

Bernard Marie Mba avait déjà défrayé la chronique à Sangmélima le 30 décembre 2015 en créant un défaut artificiel de quorum autour de la session ordinaire du conseil municipal consacré au vote du budget de l’exercice 2016, avant d’être sommé par sa hiérarchie de rapporter ses décisions controversées. Il avait ce jour, par arrêté préfectoral, interdit de séjour dans l’enceinte de l’hôtel de ville de Sangmélima, une quinzaine de conseillers municipaux ayant soutenu la candidature du conseiller Engueugeume Mendoua contre le maire des céans, lors du renouvellement des bureaux organes de base du Rdpc.

Pernicieux stratagème dont le but inavoué était d’empêcher le quorum d’être réuni pour la tenue de ce conseil. 5 jours plus tard, toute honte bue, le préfet s’était retrouvé dans la salle des actes de la mairie à parrainer une séance qu’il avait fait suspendre quelques jours avant. Entres autres motifs débités à l’occasion pour justifier son acte finalement rabattu, le préfet avait déclaré disposer de la puissance publique qui lui donnait des droits et prérogatives très élargis.

Au point de demander l’arrestation d’un journaliste, de surcroit responsable politique, sans fondement légal ? Question de conscience que tente de décrypter l’enquête ouverte autour de cette forfaiture par les services des renseignements de l’Etat. Vraisemblablement, Bernard Marie Mba se trompe d’époque.

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