Politique : Le Rdpc, ces cinq dernières années
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Comment a fonctionné ce parti au pouvoir depuis son dernier congrès il y a cinq ans ?

Le Rdpc a beau être une association partisane comme toutes les autres, mais ses activités intéressent forcement les Camerounais en raison du fait qu’il est au pouvoir et c’est sa vision du monde qui est mis en oeuvre par le gouvernement. Au Cameroun, c’est le parti le plus implanté, dont le maillage couvre l’ensemble du pays. Aussi dispose-t-il d’une très forte représentation politique, non seulement au gouvernement, au parlement mais aussi dans les communes. Il est simplement ultra dominant. Il a tenu il y a cinq ans son congrès pour examiner ses problèmes et se projeter.

Et parlant justement des problèmes du Rdpc, visiblement Paul Biya, son président national, semble mieux les connaître. Son discours d’ouverture pourrait être prononcé par un de ses pires adversaires, tellement il expose les laideurs de cette formation politique. Selon des sources, il devait y avoir cette année un autre congrès comme le veut les textes de base de ce parti, mais en raison d’une tension de trésorerie, cet évènement n’est pas encore annoncé officiellement. Or, il y a cinq ans, Paul Biya attirait l’attention de ses camarades.

« Pour être en mesure de jouer pleinement son rôle, notre parti devra s’appliquer à régler le problème de ses finances qui reposent seulement pour le moment sur les contributions des députés retenues à la source. Il devra être rappelé aux élites quels sont leurs devoirs en la matière. Le reversement des cotisations aux organes de base devra aussi être mieux assuré ». Ce problème est en ce moment entier. Depuis quelques mois, l’on observe une intense activité de ce parti sur le terrain.

Les chefs des délégations permanentes à l’échelle départementale s’attèlent à organiser moult activités. Ils veillent de façon particulière que ce qu’ils font, soient connus de tous en invitant des médias publics et privés. Seulement, au cours de ces séances de travail avec les responsables locaux du parti, une préoccupation reste constante indépendamment du lieu : les problèmes des finances. A Ambam, dans le Sud par exemple, il est envisagé de créer quelques activités génératrices des revenus.

Les militants sont encouragés à cotiser de façon régulière. Mais en fait au-delà de ce branle-bas observé en ce moment, qu’a fait le Rdpc ces cinq dernières années ? A retenir d’abord que le parti a déjà son siège, situé non du lac municipal de Yaoundé. L’ancien siège de l’Unc (ancêtre du Rdpc) a été refait. Ça, c’est sur le plan symbolique. Le Rdpc a revu aussi son fonctionnement. Paul Biya a signé et fait publier le mardi 24 mai 2016, une décision portant nomination des membres des Délégations permanentes départementales du Comité Central du RDPC. Cette réorganisation avait commencé par les élections des Bureaux des organes de base du RDPC et de ses organisations spécialisées, suivies au mois de décembre 2015, de la nomination des Délégations permanentes régionales du Comité centrale qui relèvent des structures chargées de la supervision et de l’encadrement des organes de base. Une académie a aussi été créé pour former les militants.

Parti unique

Mais jamais le parti n’a été aussi traversé par autant des crises que ces dernières années. D’abord en 2013. Le renouvellement des démembrements du parti à la base a causé un souci particulier au sein du parti, amenant le président national à créer toute une commission chargée de sanctionner les indisciplinés. On a même vu des militants du Rdpc battre campagne contre leur parti parce que des « personnalité ressources » ont voulu imposer leur candidat. L’avènement du Sénat a encore renforcé
cette déchirure.

Pour la première fois aussi des membres du gouvernement issus du même parti se sont injuriés par médias interposés. D’autres personnalités du parti ont été arrêtées et condamnées dans le cadre de « la lutte contre la corruption ». Mais l’essentiel de l’activité du Rdpc s’est limité à la publication des motions des soutiens ou des déférences à Paul Biya. Les prétextes n’ont pas manqué. La lutte contre le terrorisme, mais aussi l’appel à la candidature de Paul Biya. Le Rdpc a aussi organisé des marches moutonnières de portée résiduelle partout au Cameroun pour soutenir la même personne.

Avec ce bilan, il serait difficile de contribuer à « l’instauration d‘un nouvel ordre mondial plus juste », comme le proclame ce parti surtout que les élites continuent à confondre le parti et l’Etat. Et pourtant, Paul Biya indiquait que c’est le militantisme qui doit primer et non « l’argent, ni la capacité d’organiser des fêtes où l’on danse plus qu’on ne pense. En effet, le folklore n’a pas grand-chose à voir avec l’engagement politique. La distinction entre l’administration et le parti n’est pas évidente pour tous. Dois-je rappeler que nous ne sommes plus à l’ère du parti unique ? ». Oui, il faut le faire et urgemment.

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