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© Le Messager : Souley ONOHIOLO
- 23 Jun 2016 02:30:42
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CAMEROUN :: Sureté nationale : les policiers réclament 09 milliards à Martin Mbarga Nguele :: CAMEROON
Ils manifestent le ras-le-bol et un mécontentement généralisé après le payement au montant dérisoire de quatre mois sur les neuf attendus pour le déploiement qu’ils assurent dans les institutions financières, les banques, les sociétés de téléphonie mobile et autres entreprises publiques, parapubliques et privées.
Désillusion. Tromperie. Indignation. Ras-le-bol. Il n’y a pas d’expression forte, pour traduire l’amertume qu’expriment les fonctionnaires de la Délégation générale de la sûreté nationale (Dgsn). Après de longs mois d’attente, soit neuf mois d’arriérée de leurs primes les policiers affectés à des postes fixes pour assurer la sécurité et la protection de l’ordre public dans les entreprises privées et mêmes publiques, sont fâchés. Invités depuis la fin de la semaine dernière à passer à la caisse, décharger enfin leurs primes, ils sont rentrés, le visage triste et buriné par la colère. Ceux, appartenant pour la majorité, au groupement mobile d’intervention (Gmi), que nous avons approchés, disent avoir été désabusés. Ils ont reçu des sommes qui oscillent entre 100.000fcfa et 136.000fcfa ; soit des mensualités qui naviguent entre 25.000fcfa, 32.500fcfa et 34.000fcfa.
« Le service de la paye a demandé à chacun de remplir quatre formulaires ; c’est au vu de cela que nous avons conclu que la somme que nous déchargions, représentait la rétribution de quatre mois de primes » avoue un inspecteur de police IIème grade.
Les sommes déchargées par les éléments de police affectés dans les Gmi, avoisinent à quelques intervalles prêts, celles des policiers des commissariats de sécurité publique, déployés également pour des missions de sécurisation. A leurs yeux, il s’agit d’une moquerie et d’une escroquerie bien huilées. Les policiers se plaignent de ne rien savoir sur les bases de calcul de leurs primes ; plus grave, ils comprennent difficilement les destinations prises par les sommes qui, à les croire, sont régulièrement versées à la Délégation générale de la sûreté nationale.
« On attendait les neuf mois de ce qu’ils nous doivent. S’ils parvenaient à nous payer tout cela, on ressentirait moins le poids de la longue attente et du flou qui se dégage dans leurs calculs» s’indignent-ils. « Non seulement personne ne nous dit rien, mais l’on ne sent pas la nécessité de nous faire le point sur cet argent qui est quand même celui des gens exposés à tous les risques et dangers, des policiers livrés à toutes sortes d’agression et qui exposent leurs vies à longueur de journée. Ce qu’ils nous donnent est insuffisant et en violation des dispositions qui encadrent les missions des policiers en postes fixes » s’insurge un de nos interlocuteurs. Près de 09 milliards d’arriérés des primes impayées
Comme si cela ne suffisait pas, s’agissant des cinq mois d’impayés en souffrance, les policiers ont reçu une réponse vague, d’un éventuel payement à la fin du mois de septembre. « Il faudra ajouter aux cinq mois encore en souffrance, les mois de juin, juillet, août et septembre. On en sera rendu au même nombre de mois d’arriérées. On ne s’en sort pas dans ce flou et les différents calculs ».
A en croire les cerbères en colère, le cumul des mois d’arriérés et l’absence de clarté, dénotent du flou et du caractère ambigu de la gestion de ces postes fixes. Une descente dans les institutions financières, les banques, les sociétés de téléphonie mobile et autres entreprises publiques, parapubliques et privées, n’a pas permis d’obtenir les barèmes, ni même les sommes mensuelles versées à la Dgsn. Il existe ici, un véritable règne de la maffia en termes des chiffres. « Allez à la police, on vous dira combien nous payons » lance un responsable d’une agence de téléphonie mobile.
Dans les différents commissariats, les démembrements du Gmi ; l’on n’est guère bavard. Comme à l’accoutumée, les responsables de ces institutions vous renvoient voir le Dgsn ; dans son cabinet, l’on s’empresse de vous envoyer ver la cellule de communication qui à son tour, n’en sait rien. Calculettes en mains, certains policiers affirment que les sommes cumulées au titre des arriérées, se chiffrent à prés de neuf milliards de fcfa.
« Il existe des postes fixes sur tout le triangle national. Les sociétés de téléphonie mobile et la société Transval qui fait dans le transport d’argent, payent beaucoup d’argent. Le plus gros pourvoyeur de fonds est la société Express Union qui reverse pour toutes ses agences, une somme mensuelle qui avoisine trois cents millions de fcfa » lance un policier.
Certains chefs de police s’étonnent de ce que les médias s’intéressent à cet argent dont la gestion est tintée de malversations et des distractions de fonds diverses. « Le simple fait de savoir que ces lieux sont sécurisés, donne de l’assurance à l’usager, qu’il est en sécurité ; que la présence des policiers lui permet d’effectuer aisément ses opérations de toute nature » lance un spécialiste des questions de sécurité.
L’affairisme et le clientélisme autour de l’argent des postes fixes, font douter de la capacité, de la rigueur, de la disponibilité et l’engagement des policiers à assurer la force publique. Illustration ; les entreprises concernées, en plus des policiers, sont obligées de faire appel aux éléments des sociétés de gardiennage.
Dans la norme et par le passé, la clef de répartition était simple : 50% des sommes versées pour le policier affecté dans le poste fixe. Le reste, réparti entre la Dgsn et l’unité de travail dudit agent de police. Ils se sentent abusés, frustrés de ne pouvoir recevoir les primes dues ; aux missions spécifiques de sécurité qu’ils sont censés effectués. A l’effet d’assurer convenablement la sécurité et la protection des personnes et des biens dans les entreprises privées et même publiques, les policiers demandent au délégué général de la sûreté nationale (de revenir à l’orthodoxie en termes des calculs. Ils demandent l’élimination de tous les « postes de peages » qui constituent autant d’escales où, leur argent est poncé et prélevé ; avant la destination finale. «
Les faramineuses sommes d’argent versées par les entreprises dans lesquelles nous assurons la sécurité, ne nous sont pas reversées comme il faut. Nous sommes spoliés du fruit de notre travail. Quand bien même la hiérarchie consent à nous payer cette prime, c’est la portion congrue ; à la limite de l’aumône que nous percevons » se plaint un policier.
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