A son excellence sergio Mattarelli, président de la république italienne. Monsieur le président, à l'occasion de votre visite au Cameroun, je me fais le devoir de vous donner quelques informations supplémentaires sur le pays que vous visitez dans le cadre de vos hautes fonctions.

Vos services vous ont sans doute fait des fiches, mais qu'importe! Prenez tout ce qui vient, car ici chez nous, désormais « ça sort comme ça sort»…

Prenez garde, monsieur le président. Faites attention à vous, car si au cours de votre séjour vous tombez malade, ne commettez pas l'erreur d'accepter de vous faire conduire dans un hôpital Camerounais. Même des plus huppés. Il peut vous y arriver quelque chose de plus grave encore, car nos hôpitaux repoussent les êtres humains, même morts.

Monsieur le président, j'espère que dans vos affaires,vous avez gardé en bonne place, une motion desoutien et un appel à se représenter à la présidence, pour un énième mandat, à l'attention de vôtre hôte camerounais. Cela vous semble insolite? Risible ? Ubuesque ? Eh bien c'est son menu quotidien depuis quelque temps. Il apprécierait aussi que cela vienne d'Italie. Voyezvous?

C'est comme pour la bière: nous en fabriquons beaucoup ici sur place, mais nous apprécions tout autant, les bières étrangères...

Monsieur le président, je me permettrai d'aborder avec vous, une dernière question, grave, et qui peut fâcher : celle de la Mafia, qui chez vous, a causé tant de problèmes. Elle a même fait tanguer des gouvernements.

Eh bien ici aussi, nous avons maille à partir avec une Mafia, qui a la main sur tout et sur tous. Comme chez vous, autrefois. Elle est à la fois visible et invisible, mais omniprésente, elle est.

Elle décide du sort de tout et de tous. Elle fait ses lois et ne les respecte que lorsque cela lui convient.

Sinon, elle les viole. Elle est à la fois subtile quand elle le veut, grossière si elle le souhaite.

Sa toute puissance ne lui impose aucune retenue.

Vous trinquerez avec elle.