FUITE AU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE : Un officier aux arrêts pour divulgation de documents
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Le message-porté détaille les mesures prises pour lutter contre le terrorisme dans la capitale.

La faute est grave. En plein dans la guerre contre le terrorisme, un message porté du ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense, Béti Assomo, sur les mesures de sécurité prises dans la capitale en prévision des attaques terroristes, s’est retrouvé sur les réseaux sociaux le 04 mars 2016. Au-delà de la psychose qu’a suscité la circulation d’un tel document dans la population, confirmant les craintes des uns et des autres sur le fait que la capitale est plus que jamais une cible pour la secte terroriste Boko Haram, c’est davantage son impact sur l’opération de neutralisation des supposés terroristes infiltrés dans la ville de Yaoundé qu’il faut regretter.

D’abord parce que la divulgation d’un tel document met à nue la stratégie des forces de défense et de sécurité quand elle ne la questionne pas tout simplement. Ensuite parce que les terroristes, qui misent toujours sur l’effet de surprise pour agir, se sentant démasqués, ont tout loisir de se mettre au vert et de préparer un autre plan B sur la base des informations ainsi divulguées. Est-ce ce cas de figure qui s’est produit ? Possible. «Nous avons reçu, dans le cadre de la coopération sous-régionale, des informations fiables sur le fait que les terroristes comptaient frapper le 04 mars 2016 dans la capitale et qu’ils s’étaient terrés à la Briqueterie.

C’est pourquoi les forces de défense et de sécurité ont pris les mesures idoines qui s’imposaient. Il n’y a aucune stigmatisation d’un quartier ou d’une communauté. Si les renseignements nous avaient orienté vers le quartier Essos, nous aurions agi de la même façon», explique une source introduite. Toujours est-il qu’au cours d’une opération de neutralisation des suspects cette même journée du 04 mars 2016, seule une fille a été discrètement interpellée au quartier Briqueterie. Ceux avec qui elle était censée être, selon nos informations, se seraient volatilisés dans la nature. L’enquête ouverte renseignera davantage sur l’ampleur de la menace qui pèse sur la capitale camerounaise et aussi si la divulgation du document a permis aux suspects de se réorganiser si tant est qu’ils étaient impliqués dans la préparation des attentats.

«Il y a aussi que, se sentant démasqué, donc infiltré, Boko Haram ne revoit ses plans, ne repense le cloisonnement de ses hommes que pour mieux circonscrire la circulation de l’information et traquer les traîtres. La divulgation de ce document est grave. Voyez-vous, les forces de défense et de sécurité sont déployées en force dans la capitale depuis le début du mois de mars, mais l’information sur la traque des terroristes supposés infiltrés dans la ville était encore contenue. La publication de ce document a tout saccagé», regrette une source proche des milieux sécuritaires.

En tout cas, la publication de ce document signé du 02 mars 2016 par le ministre Béti Assomo, n’a pas laissé insensible la hiérarchie militaire. Dans la même journée, et suivant les instructions du nouveau ministre de la Défense, la Sécurité militaire a pêché le présumé coupable. Il s’agit, selon nos informations, d’une femme, officier, en service à la DBE. Fortement suspectée d’être la source de la divulgation du document, elle devrait passer très prochainement devant les instances disciplinaires de l’armée. A moins que le tribunal militaire ne se charge de son cas.

Il n’empêche que le document divulgué met en relief la menace qui pèse sur la capitale camerounaise et qui, pour l’instant, est contenue par les forces de défense et de sécurité comme en témoigne ce récent succès enregistré par les services de renseignement : le démantèlement d’une cache d’armes dans les environs de la capitale au domicile d’une parente d’un membre présumé de Boko Haram emprisonné dans la capitale.

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