Des mesures de sécurité renforcées depuis jeudi dernier dans la ville suite à alerte.

13h ce vendredi 4 mars 2016, un véhicule blindé du groupement spécial d’opération (Gso) est stationné sur le trottoir en plein centre- ville, plus précisément au carrefour Warda à Yaoundé. Sur ce blindé est perché un policier au visage cagoulé. Ses deux mains sont posées sur une mitrailleuse tout en observant les mouvements des automobilistes et d’autres passants.

Le policier ne semble pas se distraire par de nombreux klaxons des véhicules encore moins par le soleil qui brûle la capitale politique. Ici au carrefour Warda, certains passants sont surpris de voir un tel positif sécuritaire c’est le cas de Jean Vincent Nembe, professeur de lycée qui regagne son domicile après une journée de travail :

« En voyant ce véhicule de guerre, j’ai d’abord cru que le président de la République regagnait le pays après un bref séjour en Europe. Notre pays subit une menace terroriste, raison pour laquelle, ce dispositif a été déployé. Mais cela fait réellement peur étant donné que Yaoundé n’est pas le foyer des attaques terroristes depuis le déclenchement de la guerre contre Boko Haram », déclare l’enseignant. Dispositif similaires au niveau du rond- point de l’immeuble rose non loin du ministère des Finances.

Selon les informations puisées à bonne source, ce dispositif observé depuis mercredi dernier a pour but de prévenir une menace d’attaques terroristes dans la ville de Yaoundé, mais en général dans les endroits stratégiques comme les bâtiments publics, les marchés, d’autres grands lieux de rassemblement. La grande prière musulmane de ce vendredi se déroule dans une forte sécurité au quartier non loin de l’école de police. Aux alentours de la station totale qui jouxte la grande mosquée de la briqueterie qui n’a pas pu accueillir tous les fidèles, certains musulmans ont préféré prier en plein air. Tous les lieux de regroupement observé en plein air sont matérialisés par un cordon de sécurité. Des policiers et gendarmes déployés sur ce site observe le mouvement de chaque passant.

Le dispositif en question n’a aucune influence sur les mouvements des populations au quartier Briqueterie. Les différents comptoirs des vendeurs des brochettes de viande sont pleins à craquer. Même si tout semble se dérouler normalement, il reste à noter que certaines personnes n’ont pas vite débuté leurs activités au quartier Briqueterie, à en croire Idrissou, un tailleur qui explique : « Les policiers sont arrivés dans notre quartier tôt ce vendredi vers 5h du matin les opérations de rafles. Plusieurs maisons ont été fouillées, les gens ont été interpellés puis relaxés après. Jusqu’à 8h du matin, le quartier était encerclé par de nombreux éléments de force de maintien de l’ordre et de sécurité.  

Les patrouilles dans les marchés

Ici au marché Mokolo, ce vendredi aux environs de 15h, difficile de faire 10 minutes sans observer une patrouille des policiers des équipes spéciales d’intervention rapide (Esir). Mêmes au niveau de l’entrée de certaines boutiques, quelques policiers en faction veillent au grain. Selon nos informations, les membres du comité de vigilance de ce marché ont également redoublé de vigilance depuis jeudi dernier. « C’est vrai que l’affluence dans le marché Mokolo ne permet pas de détecter un individu suspect. Les autorités administratives nous ont demandé d’être beaucoup plus vigilants ce week-end en ce qui concerne la sécurité autour de notre marché.

La raison de cette vigilance est la menace sécuritaire à laquelle notre pays fait face », déclare un membre du Comité de vigilance au marché de Mokolo. Samedi dernier, les marchés d’Ekounou et celui du Mfoundi faisaient également l’objet des patrouilles pédestres des policiers. Devant la gare ferroviaire de Yaoundé, la fouille a été plus stricte ce week-end « On a fouillé également mon porte- monnaie je ne sais pas pour qu’elle raison », s’interroge un passager.

En effet l’alerte a été faite depuis le 2 mars dernier par une note signée par Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense. Dans cette note adressée au secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, nationale, au chef d’Etat- major de l’armée, aux responsables de l’armée de terre, de l’armée de l’air, de la marine, aux commandants des régions militaires interarmée etc, le Mindef instruit à ses collaborateurs de renforcer les mesures de sécurités dans tous les services du ministère de la Défense, les grands lieux de rassemblements. Depuis vendredi dernier, voici des messages qui circulent sur les reseaux siciaux.

Ces messages indiquent : « Nous qui sommes à Yaoundé et Douala, soyons très attentifs. Suites aux menaces adressées à certaines autorités du pays il y a quatre jours, des réunions de crise se tiennent dans ces villes. Il parait que 80 kamikazes ont pénétré ces villes et comptent frapper certains endroits stratégiques et certains coins populaires ».