Camair-Co : Les MA 60 prennent leur envol
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Quatre vols Yaoundé-Douala et Douala-Yaoundé ont eu lieu ce samedi pour marquer la cérémonie de vol inaugural. Camair-Co y voit un tournant décisif dans son plan de redécollage.

Il est un peu plus de 14h lorsque le «Logone», nom de baptême du premier MA60 de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co) se dépose sur le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Avant venir s’arrêter devant la tribune construite spécialement pour l’occasion, les deux pilotes zimbabwéens orientent leur manœuvre vers les deux camions extincteurs des Aéroports du Cameroun (Adc). Cette fois, ce n’est pas pour lutter contre un éventuel incendie, mais pour arroser à leur manière le baptême de feu de ces avions de fabrication chinoise acquis par l’Etat du Cameroun, pour le  compte de la compagnie nationale de transport aérien.

A l’ouverture des portes, Jean-Paul Nana Sandjo, le Directeur général de Camair-Co, est  le premier à se présenter. Son visage ne cache pas sa satisfaction d’avoir enfin abouti à la mise en exploitation de ces appareils, après deux années de combats administratifs et législatifs. «Mes impressions sont très bonnes. Nous avons fait un agréable vol sans problème», lance-t-il. Dans le même avion, des artistes, des élus locaux, des personnalités politiques, et d’autres invités spéciaux. Le temps de libérer la piste, le «Mentum», deuxième MA60 amorce son atterrissage. Le circuit est connu. Les deux pilotes (cette fois des congolais) du bi-turbopropulseur de 48 places doivent d’abord arroser ce vol inaugural, avant de s’immobiliser devant la tribune présidentielle.

Un peu bruyant…

Parmi les 48 passagers, Edgard Alain Mebe Ngo’o, le ministre des Transports, et un casting savamment élaboré de personnalités. Mme Biloa, la Présidente de l’Association des Buyam Sellam, Ernest Simo, le camerounais de la Nasa, Akame Mfoumou, le Pca de la Camair-Co, et un invité surprise, Edmund Makona, Président de l’association des compagnies aériennes d’Afrique. La présence de cet ambassadeur du pays de Mugabe à Yaoundé n’est pas fortuite. Il vient au Cameroun raconter l’expérience de  son pays qui, depuis 2004, exploite les MA60 pour sa compagnie nationale des transports, sans jamais avoir eu le moindre problème. Dans l’allocution qu’il a l’occasion de faire, il ne vante pas uniquement les performances des appareils du constructeur chinois Xi’an Aircraft industrial corporation, l’une des filiales du groupe Avic International. Il met aussi en avant les enjeux commerciaux qu’il y a dans ces avions. « Au regard du marché et de la concurrence, il n’est plus vraiment nécessaire d’acheter de gros avions qu’on n’est pas sûr de remplir. Mais de s’équiper de petits avions, pratiques, qui peuvent atterrir sur des pistes d’aéroports de seconde zone, et qu’on est presque sûrs de remplir », lance-t-il.

Petit point d’ombre au tableau de cet appareil, le bruit des hélices. Certains passagers avouent le ressentir même à l’intérieur de l’avion, et disent percevoir les variations du  régime du moteur, au moment de l’accélération ou du freinage. Autre point, l’échappement. Un tuyau orienté sur l’aileron gauche de l’avion rejette de la fumée, dont les dépôts sont visibles sur la peinture de l’avion.

…mais pratique

Le  représentant d’Avic International, qui a certainement ressenti l’onde de choc du débat houleux autour de la fiabilité de ces avions au Cameroun, ouvre les portes de son appareil. Depuis octobre 2006, la Xi’an Aircraft industrial corporation avait reçu des commandes de 90 exemplaires. 23 ont été livrés en  fin 2006 et pour 2016, elle envisage de livrer plus de 165 appareils, entend-on du traducteur. Les appareils sont équipés de moteurs MA60, fabriqués par l’entreprise canadienne Pratt & Whitney Canada, une compagnie considérée comme le champion des turbopropulseurs écologiques dans l’industrie de l’aviation. La consommation permet une réduction entre 25 à 40% de carburant moins, et produit jusqu’à 50% moins  de CO2 que les jets régionaux de taille similaire. Bref, conclut le Directeur  général d’Avic Internetional, «Les avions ne sont pas luxueux, mais pratiques pour le Cameroun».

Un troisième aéronef d’ici fin 2016

Selon le plan de vol, Camair-Co voudrait profiter des MA60 pour desservir au moins neuf des 10 régions du territoire national. Il s’agit de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Koutaba, Bertoua, Ngaoundéré, Garoua, et Maroua. Avec dès samedi prochain, les premiers départs pour Bafoussam.

Pour piloter ces avions, Camair-Co devrait continuer à faire confiance aux pilotes congolais (6 ans d’expérience) et aux pilotes zimbabwéens (12 ans d’expérience). Ce, en attendant le retour de l’équipage camerounais en formation en Chine. La compagnie nationale lorgne également sur les marchés sous-régionaux comme Libreville (Gabon), Bangui (République centrafricaine) et Malabo (Guinée équatoriale). Un trafic qui devrait peut-être l’encourager à acquérir un troisième aéronef, «Si nous atteignons ces objectifs».

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