CHRONIQUE DES FAITS DE SOCIÉTÉ : Corruption ordinaire
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Transparency International s’est attiré les foudres des pouvoirs publics camerounais pour avoir osé classer le Cameroun parmi les deux pays les plus corrompus d’Afrique. Quand on voit le chemin parcouru, on devrait en réalité tempérer la colère contre Transparency International. Il y a quelques années, le Cameroun a été champion du monde de la corruption et est resté un bon moment dans le top 5 des pays les plus corrompus du monde.

Quelques communicants ont cru devoir contester ce classement; questionnant la méthode, l’objectivité de ceux qui ont dressé ce classement mais au final, il a bien fallu se rendre à l’évidence : la corruption est bien un problème dans notre pays. Pour tenter d’y remédier, diverses structures ont été créées dont la plus emblématique est probablement la CONAC, la Commission Nationale Anti‐ Corruption. Cette structure a bien débusqué quelques lièvres ! Mais le tsunami contre la corruption qu’on attendait n’a pas eu lieu. Il y a même eu quelques insinuations sur l’intégrité des gens de la CONAC. Depuis les premiers rapports de Transparency International, dans les ministères, on a généralisé les cellules de lutte contre la corruption. Les sceptiques affirment qu’il s’agit d’un simple effet de mode, les opposants ajoutent que c’est un simple gadget pour se donner bonne conscience, pour faire chic. D’autres personnes soutiennent que le mal est pris au sérieux. A preuve, soulignentelles, la place de plus en plus importante du Contrôle Supérieur de l’Etat et la création du Tribunal Criminel Spécial.

C’est déjà une bonne chose de n’avoir plus tenté de casser le thermomètre pour s’efforcer de soigner la fièvre. Mais à vrai dire, la corruption résiste bien, recule peu quand elle n’avance pas tout bonnement. Dans les actes de la vie quotidienne, elle est présente presque naturellement. On l’appelle l’argent de taxi, la bière, la motivation. Cela va de soi et personne ne pense à appeler cela corruption. Dans certains services publics, on vous fait payer des sommes sans le moindre reçu, vous payez, c’est tout. Et si vous voulez comprendre quelque chose, on est même capable de refuser de vous servir avec ces paroles définitives: allez dire.

Vous êtes donc pris au piège. Vous marchez et vous êtes complice de corruption ou vous refusez et vous signez presque votre arrêt de mort. Ne parlons pas de ces richesses subites donc inexpliquées qui sont dues à des acrobaties que leurs auteurs auraient du mal à expliquer. Tout récemment, à la télé, un ancien haut commis de l’Etat expliquait tout bonnement que s’il a pu construire son vaste domaine, c’est avec ses économies. Le plus étonnant, c’est que cela ne l’a pas amusé. Il devrait avoir le prix Nobel de l’économie de pouvoir économiser avec si peu pour obtenir de tels résultats. En fait, il devrait vulgariser sa méthode afin que tout le monde en profite. Cela devrait contribuer à développer le pays.

Honnêtement on l’espère. A vrai dire, la corruption est présente partout, même si certains font semblant de le nier. C’est si grave que des genspas seulement des opposants‐ ont pu dire que quand on a les moyens dans ce pays, on peut tout obtenir. La corruption ce n’est pas seulement de donner de l’argent, c’est de promettre quelque chose, c’est de faire pression pour faire ou ne pas faire. Un Camerounais apparemment de bonne foi demande si on ne disserte pas trop sur la corruption au lieu de la combattre. Bonne question, la réponse reste à trouver.

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