Direction New Bell pour 28 Camerounais rapatriés du Panama ?
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Direction New Bell pour 28 Camerounais rapatriés du Panama ? :: CAMEROON

Ces derniers pensaient retrouver la liberté en rentrant au pays. Mais, l’arrivée à Douala ressemble davantage à une descente aux enfers qu’à un nouveau départ.

Le 7 mai dernier, un vol charter de la compagnie américaine Omni Air International a atterri à l’aéroport international de Douala avec à son bord 28 citoyens camerounais – 11 femmes et 17 hommes – arrêtés alors qu’ils tentaient de rejoindre clandestinement les États-Unis.

Leur parcours migratoire les a menés du Congo-Kinshasa au Brésil, en passant par la Bolivie, l’Équateur, le Pérou et enfin la Colombie, avant d’être interceptés au Panama.

Sur place, leur demande de régularisation est restée vaine. Placés en détention dans des conditions jugées dégradantes, ils rapportent avoir subi violences physiques et pressions psychologiques. Le tout avant leur expulsion manu militari vers le Cameroun.

Seulement, la véritable surprise les attendait à la descente d’avion : au lieu d’un accueil humanitaire ou d’un accompagnement social comme cela se fait dans d’autres contextes, les 28 migrants ont été remis à la Division régionale de la police judiciaire. Une procédure qui pourrait déboucher sur leur comparution devant le procureur pour émigration clandestine, une infraction passible de poursuites pénales.

Une sévérité qui contraste avec le sort réservé à d’autres migrants camerounais rapatriés d’Afrique du Nord ou du Sahel sous l’égide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), souvent autorisés à repartir librement avec une aide symbolique.

Cette différence de traitement suscite des interrogations. Pourquoi ces jeunes, majoritairement en quête d’une vie meilleure face à la crise économique nationale, se retrouvent-ils menacés d’incarcération ? Et surtout, quel message l’État camerounais envoie-t-il à une jeunesse déjà désillusionnée ?

Il apparaît urgent pour les pouvoirs publics de repenser leur approche. Renforcer les dispositifs d’insertion, créer des opportunités d’emploi et lancer de véritables campagnes de sensibilisation sur les dangers de la migration clandestine pourraient offrir une alternative crédible à ces parcours désespérés.

En attendant, les 28 Camerounais n’auront peut-être pas droit à une seconde chance. Leur horizon immédiat semble se dessiner non pas sous le ciel de l’espoir qu’ils entretenaient, mais derrière les murs de la célèbre prison centrale de New-Bell.

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