Assurance donnée hier 03 novembre 2015 à Yaoundé par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), lors de la signature de convention entre Edf, Eneo, et l’Etat du Cameroun. L’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, nom du projet, coûtera  66O milliards francs Cfa  aux protagonistes.

La libéralisation du secteur de l’électricité est désormais effective au Cameroun. Avec la signature de convention le 03 novembre 2015 à Yaoundé entre Electricité de France (Edf), Rio Tinto Alcan (Rta), la Société financière internationale (Sfi) et l’Etat du Cameroun représenté par le Minee, à en croire Basile Atangana Kouna, le pays s’est ouvert à la production privée en termes d’énergie électrique. « Et le projet Nachtigal sera opérationnel sous cette forme », renchérit le Minee qui précise tout de même que lorsqu’on produit l’électricité, il faut bien la vendre. Raison pour laquelle selon lui, celle produite par le Consortium Nachtigal et l’Etat du Cameroun, sera vendue à Energy of Cameroon (Eneo).

Les travaux du projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, a affirmé Basile Atangana Kouna, devraient débuter au 3è trimestre 2016, pour une mise en service partielle en 2020. Alors que la mise en service totale elle, est prévue un an plus tard. « 420 Mégawatts, ça représente à peu près 1/3 de la production actuelle. Vous convenez donc avec moi que c’est un projet très très important. Nous finalisons actuellement le plan de financement. Au 1er trimestre 2016, la société qui réalisera les travaux, sera choisie parmi celles sélectionnées », confie alors l’ancien directeur général de la Camwater utilities corporation (Camwater) à la presse.

L’interview du Minee renseigne qu’avec la création de la Société nationale du transport d’électricité (Sonatrel) par le chef de l’Etat en octobre dernier, des équipements de transport vont être révisés, d’autres achetés. Fort optimiste, le ministre de l’Eau et de l’Energie dit compter sur les barrages de Memve’ele, Mekin et Lom Pangar pour résorber le déficit énergétique au Cameroun d’ici 2020, de même que l’extension de la centrale de Kribi, fait partie des leviers pour ce faire. « Tout cela fait que d’ici 2020, nous aurons 2000 Mégawatts, et cela va résoudre définitivement les problèmes d’électricité du Cameroun. Sachant que l’objectif est d’avoir une desserte de 100% à l’horizon 2035 », conclut-il enfin.

Quant à Joël Nana Kontchou, directeur général d’Eneo, le projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, porteur de 420 Mégawatts, apporte plus d’électricité au Cameroun. « Ça qui veut dire que les tensions vont baisser dans le réseau… Ce qui est bien venu chez nous, c’est que nous aurons 420 MW d’électricité en plus, et plus d’électricité moins chère. Chose qui nous aidera à contrôler les tarifs d’électricité », argue-t-il.

Directeur exécutif de Edf, Simone Rossi, dans un anglais plus que chatoyant pour un Italien, a affirmé que son groupe est fier d’accompagner le Cameroun dans sa vision. Au chiffre de 1 milliard d’euros (660 milliards francs Cfa) qu’il avance comme valeur du projet, Simone Rossi ajoute que 10 compagnies sont en course pour l’appel d’offres lancé pour la construction du barrage, et que, la Banque mondiale, fait partie des créanciers du projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal.