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© Le Jour : Franklin Kamtche
- 27 Oct 2015 11:07:26
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CAMEROUN :: Dschang : Sur la piste des crimes rituels :: CAMEROON
Malgré des cas de mort suspecte ces derniers mois, les éléments d’enquête ne confirment pas la permanence des crimes rituels dans cette ville universitaire.
Le mercredi 21 octobre 2015, un rendez-vous important était donné sur la chaîne Canal 2 International : la diffusion à 21h30 d’un documentaire sur les « crimes rituels de Dschang ». Dans cette ville, personne ne sait véritablement encore ce qui s’est passé pour que la diffusion soit annulée. Le lendemain, les partisans de la pression qu’aurait subie le propriétaire de la chaîne de télévision, de la part de certaines élites de la Menoua qui plaident pour la défense de l’image de leur ville, s’opposaient aux partisans de l’inféodalisation de ce média au gouvernement, et partant, évoquent le caractère très sensible du dossier, dont la diffusion aurait pu créer un soulèvement populaire.
Simples supputations. L’équipe de « Au-delà des faits » à séjourné à Dschang. A l’occasion, elle a récolté des images d’archives chez les reporters- photographes, s’est fait conduire sur les différents sites où des meurtres ont été commis. Elle a rencontré la famille de feu André Ngandjong Camer.be, le vieil enseignant assassiné à Foto et dont le corps avait étémutilé, entre autres C amer . be . Une source interne à Canal 2 a indiqué que le contenu du magazine ne portait finalement que sur deux crimes : l'assassinat d’AndréNgandjong et celui d'un petit garçon dont le corps avait été retrouvé l’année dernière dans une vieille maison au quartier Tchoualé.
Alors Dschang, théâtre des crimes rituels ? Les hommes de se mefient de cette hypothèse, s’en méfient même si la pression est montée une fois de plus, agrémentée par le fait que beaucoup estiment que la non diffusion du documentaire est la preuve qu’on couvre le vice. Début août 2015, des enquêtes ouvertes par la police avaient permis, dit-on, de « démanteler une secte » qui serait au centre de tous les crimes odieux connus dans cette ville qui abrite une université où sont incrits par plus de 30 000 étudiants depuis deux ans. Les enquêtes s’étaient accélérées après la mort d’Oriol Fotso, le 3 août dernier. Le garçonnet, 5 ans, avait été retrouvé pendu près d’une fosse, dans un immeuble en construction au quartier Tchoualé. La police assure qu’il ne s’est pas suicidé, mais qu’il y a été accroché déjà mort, par ses bourreaux Camer.be. Aperçu avec l’enfant décédé dans la journée, un certain Gildas Wamba, 24 ans, menuisier de profession, est immédiatement pointé du doigt. Il sera cueilli dans un centre de santé de la ville, où il assistait son épouse qui venait d’accoucher par césarienne. A la police, il passera aux aveux, expliquant même qu’il avait appâté l’enfant avec des biscuits. Plus grave, il laissera entendre que l’assassinat de l’enfant était conforme aux exigences rituelles d’une « réunion » à laquelle appartiendrait son père, Eric Mekontchou.
Un « famla » spécial
Commerçant dans la ville, le père va nier ces accusations en bloc. Mais les enquêteurs trouveront cette version plausible. Gildas Wamba a notamment donné les noms d’autres personnes faisant partie de cette secte. Pour l’essentiel, des hommes d’affaires prospères et bien connus dans la ville de Dschang. Lors des confrontations, Gildas Wamba a parfois montré des confusions surprenantes mais les policiers assurent également avoir des indices d’un dispositif de recrutement mystique dans le corps des opérateurs économiques, par l’endettement des plus jeunes. Le vendredi 21 août 2015, une frange de la vingtaine de suspects est interpellée puis déférée à la prison principale de Dschang, sur ordre du procureur de la République : un grand commerçant spécialisé dans l’alimentation C a m e r . b e, un autre dans la vente des liqueurs, un propriétaire de quincaillerie, un câblodistributeur, un vendeur de matériel électronique, un promoteur d’une société de transport ainsi que son chef d’agence,…
Les deux derniers ont par la suite été libérés sous caution. Le présumé auteur du crime ainsi que le père de l’enfant assassiné les y avaient précédés une semaine auparavant. Petit air de sérénité. Les populations de Dschang, toutes classes confondues, avouent avoir soufflé. La peur, qui s’était emparée des habitants de la ville, est quelque peu retombée. Dans la foulée, deux personnes sont décédées en l’espace de 48h C amer . be, dans des conditions jugées mystérieuses. Le jeudi 1er octobre dernier, au quartier Mingou, Yvan Moutcha, 14 ans, élève en 4ème espagnol au Collège bilingue Intellexi, est mort de manière curieuse. Revenu de l’école dans l’après-midi, il a fait des tâches ménagères après son repas. Rien ne laissait présager l’intention de cet adolescent de se soustraire à la vie. Mais autour de 21h, lorsque l’un de ses frères se rend dans leur chambre, il le retrouve mort, agenouillé devant le lit, avec une ceinture autour de son cou. Deux jours plus tard, le samedi 3 octobre, un homme de 24 ans est aussi mort Camer.be. Il se trouvait dans la boutique de son frère ainé, EricMekontchou dont la découverte du corps mutilé de son fils Oriol Fotso, a déclenché la tempête qui a envoyé en taule une vingtaine hommes d’affaires, lui avec. A la suite d’une forte pluie, un câble de haute tension traversant la boutique dans laquelle il se trouvait, est tombé. Le jeune homme s’est écroulé et ne s’est plus relevé.
L’hypothèse de l’électrocution est battue en brèche, en l’absence de brûlures sur son corps. Le frère aîné en prison pour crime rituel, le cadet emporté par un foudroiement mystérieux, la rumeur s’enflamme, les prédictions malheureuses recommencent. « Dschang est une ville dangereuse », confesse une commerçante voisine qui a préféré expatrier ses enfants au Nord où ils risquent de subir la colère de Boko Haram, que de les voir mourir mystiquement du jour au lendemain. Même les plus rationnels recommencent à s’inquiéter. «Quand mes enfants vont à l’école, tant que je ne les vois pas revenir, je ne suis pas tranquille. On est obligé de redoubler de vigilance », confirme Joseph Keutcheu, enseignant de science politique à l’université de la ville. De fait, aussi bien les confrères locaux que les indiscrétions des forces de l’ordre évoquent une diminution des effectifs de cette institution universitaire, du fait des appréhensions de la communauté éducative.
« Autrefois, il était très difficile de voir en ce moment de rentrée des plaques indiquant des chambres à louer dans lesmini-cités pendant des périodes dépassant deux semaines », remarque un agent de la police. Ici, on n’a pas oublié qu’avant le démantèlement de cette « secte », un gang constitué d’élèves et spécialisé dans les enlèvements, avait également été démantelé. Et plus, le vendredi 20mars 2015, les populations du quartier Tchoualé (encore !) avaient découvert le corps sans vie du petit Briol Lontsi, 7 ans, en état de putréfaction avancée. Elève de la Sil à l’école catholique St Michel de Dschang, il était porté disparu, selon ses proches, depuis une semaine environ. De retour des classes le jour de sa disparition C amer . be, Briol avait juste de dépose son cartable et est ressorti aussitôt pour ne plus jamais revenir Camer.be. L’espoir que ses parents nourrissaient encore de le retrouver en vie, s’est totalement évaporé ce jour, lorsque des enfants qui jouaient sont tombés, autour de 14 heures, sur son corps. Aussitôt, ils vont alerter leurs parents, qui se sont ensuite hâtés d’appeler la police. La descente effectuée sur le lieu de la triste découverte, une case inhabitée en briques de terre, a permis d’identifier le corps, assailli par une armée de mouches. Certains organes avaient disparu : la langue, les yeux, le sexe…
Scénario des films nigérians
Selon toute vraisemblance, le site du crime servait de repère aux gangsters qui ont eu raison du gamin. Comble de désolation, les bourreaux de Briol Lontsi n’avaient pas eu le temps d’emporter tous les outils ayant servi à leur sale besogne. Sur place, on pouvait voir un couteau déposé au sol, une table, des fétiches et bien d’autres objets. La découverte de ce corps mutilé a fait ressurgir dans la mémoire des populations le spectre des crimes rituels, évoqués depuis deux ans.On en était là, que le corps deManuelle Nana, 11 ans, est retrouvé mort dans un puits au quartier Kouoghouo C a m e r . b e, à Bafoussam, le 20 juin 2015. Certains de ses organes, dont le sexe, étaient amputés. Relation ? Beaucoup le pensent. Le promoteur d’agence de transport sus-évoqué est même présenté comme le fournisseur local d’un puissant réseau. Les arrestations des présumés commanditaires s’ouvrent par l’interpellation de Jean Ténékam, chef traditionnel et homme d’affaires opérant dans l’hôtellerie et la menuiserie.
Suite à une dénonciation anonyme, les éléments de la police judiciaire mettront la main sur l’homme à la réputation sulfureuse, le 29 juin 2015, qui sera mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kouoghouo à Bafoussam, après plusieurs jours de garde à vue à la division régionale de la police judiciaire de l’Ouest. Peu de temps après, deux présumés trafiquants d’organes humains, dont un vendeur habituel de pièces détachées automobiles, sont arrêtés Camer.be. A la prison principale de Dschang, d’autres personnes interpellées retrouvent Blessus Ashoumganya, en prison depuis le 29 septembre 2013, dans le cadre de l’affaire d’assassinat de deux étudiantes de l’université de Dschang, le 15 septembre 2013. Les présumés malfrats le pointent comme le commanditaire des crimes rituels qui vaut leur incarcération.
Notamment l’assassinat d’un certainAndré Ngadjong. Le 2 aout 2013, le sexagénaire est retrouvé mort près de son domicile, dans les environs de la délégation départementale des Travaux publics de la Menoua, au lieudit Foto, dans la ville de Dschang. Les assassins du vieux André Ngadjong avaient mutilé certaines parties de son corps : la pomme d’Adam, les yeux et les testicules. Le procès consécutif à ces dénonciations a connu sa fin : BlessusAshoumganya a été condamné à la prison à vie. Il attend par ailleurs d’autres sentences dans des affaires criminelles. Le 15 septembre 2013 C a m e r . b e, il avait été retrouvé, les intestins hors du ventre, enfermé à côté des cadavres de deux étudiantes en marketing de l’université de Dschang. Les voisins n’avaient pas pu expliquer comment Armelle Makembeng, 25 ans, étudiante en master de sciences économiques et son amie, Marie Lemdoum Camer.be, 24 ans, étudiante de licence professionnelle en sciences économiques, se sont retrouvées enfermées dans la chambre de la première en ce début d’après-midi. Néanmoins Blessing A. avait ses habitudes dans cette chambre, qu’il avait contribué à équiper avec des objet de luxe et où Armelle recevait régulièrement Marie, avec qui elle travaillait dans une société laitière. Une thèse soutient qu’Armelle avait découvert que Blessing entretenait des relations avec son amie. Des curieux rapportent que, la veille,Armelle Makembeng et son amant s’étaient longuement chamaillé dans un snack de la ville, où ils avaient pris rendez-vous.
Le bruit a d’ailleurs continué lorsqu’ils ont fui le regard des autres et se sont réfugiés dans le véhicule du monsieur, une Toyota Rav4. Sur les corps des victimes, on a trouvé plusieurs traces de couteau. Les intestins étaient dehors. Attirés par les cris des filles, les autres habitants de la cité ont fait appel au bailleur, qui, à son tour, a requis les forces de l’ordre. Lorsqu’ils ont cassé la porte à leur arrivée, ils ont découvert le corps d’une fille superposé sur l’autre et à côté, Blessing, qui se déplaçait à peine. Ses intestins sortaient du nombril, ce qui a fait dire aux curieux qu’il s’agissait d’une scène de sorcellerie. Certains jurent qu’il était un serpent en train de muter. « Elle disait souvent qu’elle se sentait subitement fatiguée lorsque le monsieur arrivait. Et ne se retrouvait que lorsqu’il avait fini de faire ce qu’il voulait sur elle», assure une source dans l’ancien voisinage de l’étudiante, non loin de la paroisse Saint Augustin.
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