Les forces de défense et de sécurité camerounaises tentent de retrouver trois jeunes filles présumées adeptes de la secte islamiste nigériane Boko Haram, dont la présence a été signalée jeudi à Maroua, la principale ville de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, où elles sont soupçonnées de vouloir commettre des attentats, a-t-on appris de sources sécuritaires.

L'état d'alerte a été donné à la suite de l'annonce d'infiltration des trois kamikazes présumés pour des fouilles minutieuses à différents endroits de cette ville sahélienne à dominante musulmane et qui, comme ailleurs dans le pays, accueille par ailleurs des communautés issues pratiquement de toutes les régions du Cameroun.

Spécifiquement dans la zone où leur présence a été signalée, "les écoles ont été fermées après le renvoi des élèves dans leurs domiciles respectifs", révèlent ces sources, préoccupées d'éviter une nouvelle tragédie aux populations de Maroua, déjà frappées par trois attentats-suicides survenus en l'espace de quatre jours en juillet.

Les deux premiers de ces attentats, commis par deux adolescentes dont l'âge était situé entre 14 et 15 ans, avaient causé une vingtaine de morts et plus d'une trentaine de blessés le 22 juillet au marché central de la ville, sis au quartier Bamaré, un secteur très mouvementé.

Le troisième, attribué à une fillette de 12 ans, avait aussi tué environ 25 personnes, contre 67 blessés au Pont vert, autre coin chaud de Maroua, selon des sources sécuritaires.

Depuis le premier survenu le 13 juillet à Fotokol, localité proche de la frontière nigériane, le Cameroun dénombre à ce jour 15 attentats-suicides enregistrés sur son sol, après la double attaque où 11 personnes ont aussi été tuées dimanche à Kalangueri, suivie d'une autre où le bilan s'est limité à un blessé le lendemain à Kerawa, dans la même région.

Aucune de ces attaques n'a été revendiquée, mais les autorités camerounaises pointent du doigt le groupe terroriste nigérian Boko Haram, contre lequel elles ont annoncé une "guerre sans merci" en 2014.